Hier j’ai visité, sous la pluie, le jardin de valérianes. Il se trouve en Seine-Maritime près de Buchy, à une bonne heure de route de Giverny.
Ce jardin privé qui s’étend sur 12000 m2 est l’oeuvre d’un couple qui l’embellit depuis trente ans. Il se compose en grande partie de vivaces et d’arbustes originaux, et d’une multitude de digitales qui ont trouvé dans la terre limoneuse et acide du plateau leur terrain de prédilection.
J’ai déambulé entre les masses de feuilles et de fleurs avec le regard des visiteurs de Giverny qui s’étonnent et s’émerveillent, en nommant au passage les plantes que je reconnaissais. Ce petit jeu m’a valu d’être qualifiée de geek par le jeune informaticien qui m’accompagnait.
Je suis frappée, quand je passe du côté du visiteur, par la nécessité de mettre des mots sur l’expérience de la visite. Sans mots, la vision glisse et s’échappe, le cerveau n’arrive pas à organiser les images qu’il reçoit en leur donnant du sens. On s’exclame un peu machinalement, c’est beau ! c’est beau ! mais on oublie tout de suite ce qu’on a vu.
J’ai regretté, donc, de ne pas avoir de guide. Ce qui m’a manqué plus encore que des détails sur les végétaux, c’est de découvrir l’intention. J’ai besoin de rembobiner la pelote du fil d’Ariane, de comprendre par quel cheminement on est arrivé à ce résultat.
Une petite vidéo donne un début d’explication sur le développement du jardin de valérianes.
Allez-y, c’est un rêve de jardin, subtil et intime. Vous y passerez un moment harmonieux de dialogue avec la nature, sans être troublé par des cohortes de visiteurs.
"Mettre des mots" pour reconnaître, identifier, apprivoiser, et garder en mémoire, tu as raison.
Il n’y a rien de bizarre à dire les noms des plantes et des fleurs, c’est en les répétant qu’on les inscrit en nous.
Ce lieu a en effet l’air d’être magique, nous prévoyons de nous y rendre avec mon époux, il promet des heures de decouvertes et d’emerveillement "végétal" , nous essaierons sur votre conseil de trouver quelqu’un qui puisse nous accompagner.
Marie