Des dizaines de cormorans qui s’organisent pour chasser ensemble, c’est un spectacle qu’on peut observer sur la Seine, dans ses bras un peu tranquilles.
Naguère en voie de disparition, le cormoran a bien remonté la pente. Il pullule aujourd’hui, ce qui lui fait pas mal de congénères pour organiser une grande battue sur l’eau.
Le cormoran est un oiseau assez particulier. Ses plumes ne sont pas imperméables comme celles des autres oiseaux d’eau, si bien qu’elles ne retiennent pas de bulles d’air et qu’il pique facilement vers le fond. Il se nourrit de poissons qu’il attrape en plongeant. Sa célérité subaquatique ne lui suffit pourtant pas toujours : le cormoran rate souvent son coup.
Quand il nage à la surface, son corps s’enfonce dans l’eau, et seule la tête dépasse à la manière d’un périscope. Sa lourdeur se manifeste aussi au décollage. L’envol parait laborieux, il ne survient qu’après avoir longtemps couru à la surface de l’eau.
Le cormoran a su faire de ses particularités des atouts. Regroupés en bandes, les oiseaux s’élancent à la surface, qu’ils battent de dizaines de claquements de pattes. Les poissons affolés filent exactement vers l’endroit où les cormorans les poussent et les rassemblent, et où ils vont se faire gober tout crus.
Ce manège n’échappe pas aux mouettes qui circulent dans les parages, toujours prêtes à faire un sort aux poissons blessés. Ni aux hérons.
Les échassiers suivent la pêche des cormorans en restant là où ils ont patte, au bord de la berge vers laquelle les cormorans poussent les poissons. Si les proies arrivent en eau peu profonde, les cormorans n’ont plus assez de place pour plonger, mais c’est parfait pour les hérons qui n’ont plus qu’à se servir.
Toutes ces explications m’ont été fournies ce matin par un fin connaisseur de la Seine. Passionné, passionnant, le capitaine Dominique Polny propose des excursions dans son petit bateau aux alentours des Andelys. Ca n’a rien à voir avec les balades fluviales un peu monotones que vous avez peut-être déjà faites. La verve et les connaissances de Dominique Polny en font un moment extraordinaire. On ne voit pas le temps passer.
Pour avoir "pratiqué" Dominique Polny, je confirme l’intérêt exceptionnel d’un parcours fluvial en sa compagnie. Non pas seulement pour les cormorans !
un ami ma parlé de ce passionné de seine il est intarissable dans le domaine fluvial