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Choir, puis gésir

Feuilles mortes

L’automne, comme la guerre, conjugue les verbes défectifs. Les feuilles choient. Les feuilles gisent. Elles cherront encore demain, mais il n’y a pas d’avenir à gésir. Quand on gît, c’est pour longtemps. Le temps s’efface. Gésir, c’est mourir un peu.
De même que l’automne escamote les feuilles, la conjugaison escamote une partie des possibles. Des pans entiers des variations du verbe font défaut.
Il manque des personnes, il manque des temps. Est-ce le temps qui va nous manquer cet hiver ? Ou seront-ce les personnes ?
Quand la nuit tombe, quand les températures chutent, la vie se rétracte et rentre sous terre.
Le coeur se serre un peu face à la sourde mélancolie des feuilles mortes.
Il est temps d’allumer la lumière.


2 commentaires

  1. Cette année l’automne, et le 11 novembre en particulier, rime plus particulièrement que de coutume avec les canons qui tonnent et la boue dans les tranchées. Je suis actuellement plongée dans la biographie d’August Macke, un époux, un père, un artiste, qui en son temps a manqué aux siens et manque toujours à l’appel des grands talents allemands. En France, pas grand monde pour en parler (alors que deux expos se tiennent en ce moment de l’autre côté du Rhin) c’est pourquoi je me suis décidée à célébrer à ma manière le centenaire de sa disparition en rallumant la lumière sur sa vie.

  2. Merci Tilia d’évoquer la mémoire de ce grand talent mort beaucoup trop jeune. August Macke semble avoir été si francophile. Quelle monstrueuse absurdité que la guerre.

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Ariane.

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