J’aurais aimé avoir à vous montrer quelque chose de plus approprié que ce « Poussez » qui fait un peu salle de naissance, mais ce qui était autrefois la norme est devenu l’exception. Il est de plus en plus rare de trouver des enseignes réalisées par un peintre en lettres.
En fait de naissance, c’est un métier qui se meurt, du moins dans sa forme ancienne. S’il faut toujours des enseignes aux boutiques, elles sont aujourd’hui créées par des graphistes, et cette conception assistée par ordinateur enlève à l’écrit son côté artisanal.
Je ne veux pas être nostalgique : j’aime le temps présent, avec et malgré tous ses défauts. Mais si avec un peu d’imagination j’arrive à sentir la personne qui, face à son ordinateur, a choisi la police, la taille, la couleur des lettres pour parvenir au résultat que j’ai sous les yeux, il m’est plus facile de percevoir l’humain dans une enseigne peinte. Chaque coup de pinceau porte encore la trace du geste.
Le peintre en lettres était l’artiste des peintres en bâtiment. Il savait peindre les mots, à main levée, en y mettant tout le style nécessaire, c’est-à-dire ces magnifiques jambages, arabesques, ces ombres bicolores et ces soulignés superflus à la communication et indispensables au charme. Sa peinture n’était pas là pour protéger et colorer, mais pour dire, pour adresser l’un de ces messages muets qui sont le murmure silencieux des villes.
Tout comme la photographie a posé la question du rôle de l’artiste-peintre, les moyens contemporains de graphisme interrogent le rôle du peintre en lettres. Avons-nous encore une place pour lui, avons-nous encore envie de son talent ? Je crois que ceux qui restent ne chôment pas, tout simplement parce que c’est de la belle ouvrage.
C’est évidemment de la responsabilité des commerçants indépendants de décider quel style ils veulent donner à leur devanture. Je me souviens de ma mère et de sa boutique à l’enseigne peinte. J’étais une petite fille quand elle a élaboré le projet de l’ouvrir. Je me rappelle sa gaieté à l’idée de l’arrivée prochaine du peintre en lettres. Celui-ci, par la grâce de son pinceau, allait proclamer à la face du monde la raison sociale. Dire le nom au public allait signer l’acte de naissance du magasin.
Le peintre a officié à mon insu, un jour où j’étais à l’école. J’aurais aimé savoir quelle était la magie de cet homme capable de rendre ma mère si joyeuse. J’aurais aimé, comme elle, m’ébahir de son savoir-faire.
Aux yeux de leurs enfants, les parents ont la triste habitude de faire quantité de choses dans leur dos. Plus tard les enfants se rattrapent en faisant quantité de choses à l’insu de leurs parents.
"Le peintre en lettres" quelle magnifique profession!
Comme j’ai souri a la lecture de vos dernieres phrases!
Bonjour je suis Laurent savisky le peintre en lettres qui a réalisé le lettrage sur la photo votre commentaire est superbe j’aurais aimé rentrer en contact avec vous je vous joins mes coordonnées n’hésitez pas à me rappeler dans l’attente remerciement
Thérèse, on dirait que vous aussi êtes ou avez été mère d’ados, un dur métier…
Oui effectivement mais il y a une telle recompense au bout de la route…
Votre article me touche beaucoup, dans le sens ou, j’ ai passé plus jeune un CAP peintre en lettres qui effectivement ne me sert plus à rien de nos jours…..
En ce moment, je me remets à peindre des veilles pub à l’ancienne, je vous invite à venir les voir sur mon site : http://www.henri-cochet.com
Dites moi si vous aimez……
Bien Cordialement.
Henri, je vous souhaite beaucoup de succès ! Vos réalisations valent le détour !
Merci Ariane, votre réponse fait chaud au cœur…..
Bonjour, je suis moi-même peintre en lettres décorateur, en province, je crois faire "de la belle ouvrage", comme vous dites, Ariane, mais les commandes ne se précipitent pas sous mes pinceaux. Le métier, né de la réclame, est désormais libéré de la pub, il doit maintenant se faire "re-connaître" – par la décoration, la libre création, l’expression graphique personnelle, et aussi en cultivant encore les tours de main qui lui sont propres… Je vous salue bien !
Comme le dit Henri c'est un article très touchant.
tout petit c'était mon rêve absolu de devenir peintre d'enseignes, j'aurais tant aimé passer ce CAP, mais j'ai du m'y mettre bien plus tard alors qu'il n'existait plus une fois adulte…
bonne continuation (quelle chance de vivre à Giverny!)
Voici mes travaux si vous souhaitez y jeter un oeil :
http://www.mo-signs.com
http://www.instagram.com/mo_signs
Bravo à vous François, merci de faire vivre cet art au présent ! Je trouve vos pages pleines d’inspiration. Bonne continuation !
Je suis peintre en lettres et je suis la personne qui à peint ce « Poussez « en Batarde »sur la porte vitrée d’un magasin à Rouen en France !
j’ai reconnu mon travail et ce type de lettrage dansant s’exécute au feeling sur deux portée mais il est très long à acquérir…c’est un lettrage spontané qui s’acquière à force de pratique et qui rend le spectateur toujours admiratif.
ce type de cursive me fascine encore et chaque mot par sa succession de ses lettres fait toujours naitre des aspects surprenants cela s’appelle la calligraphie.
si vous voulez poursuivre la discutions, appeler moi je me ferai un plaisir de vous parler de mon métier
Laurent Savisky/0687169945
Laurent, voilà bien la magie de l’internet ! Et aussi, quel coup d’oeil pour reconnaître votre patte ! Bravo et merci de faire vivre cet art. Je me permets de publier votre commentaire tel quel avec votre numéro de portable, au cas où des internautes voudraient vous contacter. Si ce n’est pas ce qu’il fallait faire, dite-le moi.
Quel beau métier d’exercer cette profession .
J ai la chance comme beaucoup de ses amis de bien connaître Laurent.
Peintre en lettres,c’est un MÉTIER mais un vrai MÉTIER.
Il demande beaucoup de qualités,création,imagination,observation,d’attention,de finesse,la perfection en résumé l’AMOUR du BEAU.
Je leur rends visite et c est toujours un grand plaisir de les observer.
Le fait de retravailler les anciens lettrages au goût du jour demeurent un travail fastidieux.Mais,rien ne les arrête,la réussite doit être omniprésente.
C’est peu vous dire les heures de travail passées en esquisse,mise en page……avant de passer à prendre le pinceau ️ voir la martre.
La Main de l’homme celle qui façonne et donne l’envie !
L’envie ,par le lettrage,le dessin,les couleurs et la finesse ,ce sont tout ses ingrédients qui vous ferons franchir le pas Inconsciemment,l’artiste a su vous conseiller.
L’objectif,donner l’envie tout en personnalisant votre boutique.
Je serai bref,feuilles d’or,faux marbre,rien ne les arrête.
Les nouveaux ingrédients informatiques n’apportent pas le même charme.
Au touché,vous reconnaîtrez la différence de l’adhésif a la réalisation peinte.
De nos jours,il n’est plus possible de vivre comme autrefois,mais il faut savoir reconnaître que le beau restera beau longtemps.
Amoureux,des peintures publicitaires murales des années 1950,des anciennes boutiques avec leurs superbes publicités,les belles écritures,réclames,le marbre,les dorures,boiseries…..Qui ne rêve pas de posséder une telle boutique !
Certains ont su conserver ce patrimoine devenu inestimable.
Je crois en ce métier,ils seront de moins en moins nombreux mais ceux qui le perpétueront seront devenu les peintres en lettres artistes du patrimoine.
Pause : je reprendrai la suite plus tard
Intitulé: Savisky peintre en lettres
Un des rares à pratiquer à l ´ancienne en s’adaptant avec subtilité aux outils modernes.
Découvrez son blog : www-enseignes-savisky.fr
Un homme modeste malgré son talent
Daniel