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Capter l’éphémère

Rose à Giverny

Monet à Clemenceau, 16 mai 1922 : Deux mots pour vous prévenir que la glycine est bien près d’être à point, qu’elle sera splendide d’ici peu de jours et que votre venue ici s’impose.

Monet à Clemenceau, 22 mai 1922 : J’espérais vous voir hier, vous n’êtes pas venu, ce que je regrette fort, car la glycine n’a jamais été aussi belle et, par cette chaleur, elle ne durera pas longtemps. Tout est admirable en ce moment et cette lumière m’aveugle…

Monet à Gillet, 24 mai 1924 : Le jardin est en effet plein de fleurs en ce moment, floraison de plantes printanières qui malheureusement passe trop vite. C’est vous dire que si vous le pouvez, le mieux sera de ne pas attendre longtemps. Voulez-vous venir déjeuner le mardi 3 juin ?

Les floraisons de printemps ne durent pas, remarquait avec justesse Monet en invitant ses amis à lui rendre visite. Il est bien court le temps des tulipes, des glycines ou des iris.
En ce moment c’est l’époque des roses, et quelle fleur mieux qu’elles symbolise cette brièveté de la beauté ?
En les cadrant dans leur objectif, les visiteurs de Giverny voudraient les retenir, les empêcher de faner. Arrêter le temps.
Se souvenir de leur impression de visite, de cet instant où ils étaient au milieu des roses.
C’est un geste si impressionniste de vouloir mémoriser l’instant fugace.
Capter l’éphémère.


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