Quand il est au sol, le pinson laisse admirer toute l’élégance de son plumage. Pureté de la ligne, audace du coloris… Qu’il est joli ! Qu’il nous semble beau ! Mais s’il se porte candidat au titre de phénix des hôtes de ces jardins, l’affaire n’est pas encore dans le sac car son ramage est assez répétitif.
Le pinson est du genre à vous prendre la tête. Gai, lui ? Obstiné plutôt. Il répète à l’infini le même message. Ici c’est chez moi, ici c’est chez moi ! C’est bon, mon gars, on a compris. Ici c’est chez moi ! Tu n’as rien d’autre à faire ? Ici c’est chez moi ! Ca va, tu l’as dit il y a dix secondes. Ici c’est chez moi ! Tu veux pas changer de disque ? Ici c’est chez moi !
Avec sa façon de se faire remarquer, le pinson s’est attiré l’attention des chercheurs. Ceux-ci se sont avisés que tous les pinsons ne chantent pas de la même manière. Ils ont des accents. Les scientifiques qui ont fait cette observation appellent ces variations des dialectes.
Voilà au moins un demi-siècle qu’on prend l’affaire très au sérieux. Selon leurs conclusions, avoir le bon accent permet aux pinsons de mieux s’intégrer dans un territoire donné.
Ce domaine passionnant auquel s’intéressait même le grand compositeur Olivier Messiaen a sûrement encore bien des choses à révéler. Pourquoi, par exemple, le pinson des arbres remplace-t-il parfois son lancinant chant territorial par un petit cri bref ? Il semble que cela se produise plutôt quand le temps est couvert, d’où le nom de « cri de pluie » donné à cet appel.
Les pinsons ont eu tout loisir de lancer leur cri de pluie ce printemps. Peut-être qu’on aurait même pu en entendre hier soir dans les ramures à l’occasion de la fête de musique, si le chant de la pluie sur les parapluies ne l’avait pas recouvert…
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