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Lambert Wilson lit Monet

 Cette petite pépite ne dure hélas qu’un minute quinze :  Lambert Wilson lit une lettre de Monet, ou plutôt il la joue. C’est fascinant de voir ce grand acteur s’emparer de ce texte écrit par le peintre. Il est Monet, dans toute sa réflexion, son assurance et son doute quant à sa peinture. 

Comme j’aurais aimé assister à la totalité de cette lecture ! Elle s’est tenue en 2017 en Suisse, à la Fondation Beyeler, près de Bâle, à l’occasion d’une exposition Monet qui célébrait les vingt ans du musée. 

Je connais cette lettre souvent citée dans les livres sur Monet, mais elle acquiert une autre dimension jouée par Wilson. Ainsi, quand il commence, il met l’accent sur le prénom Georges : il s’agit du fils de son marchand Paul Durand-Ruel. Nous sommes en juillet 1905, Monet a déjà 64 ans, son marchand s’est retiré des affaires.

A la fin toutefois, un mot m’a fait sursauter : cordialement ! Cela sonne si moderne. D’habitude Monet termine par une formule comme « votre tout dévoué », « mes meilleurs compliments », ou encore d’un sobre « amitiés » quand il écrit à ses amis. Cela m’a donné envie d’aller vérifier le texte de la lettre. Oui, le cordialement y est. A l’époque il avait sans doute plus de fraîcheur et de sens qu’aujourd’hui.   

Voici le texte de la lettre numérotée 1780 par Daniel Wildenstein :

A G. Durand-Ruel 

Giverny, 3 (juillet) 1905 

Cher Monsieur Georges, 

Je suis dans l’impossibilité de vous renseigner au sujet de l’article dont vous me parlez, pour la bonne raison que je ne l’ai pas conservé.

Quant aux couleurs que j’emploie, est-ce si intéressant que cela ? Je ne le pense pas, attendu qu’on peut faire plus lumineux et mieux avec une toute autre palette. Le grand point est de savoir se servir des couleurs dont le choix n’est en somme qu’affaire d’habitude. Bref, je me sers de blanc d’argent, jaune cadmium, vermillon, garance foncée, bleu de cobalt, vert émeraude, et c’est tout.

Mes meilleurs compliments à votre père, ainsi qu’à tous les vôtres.

Cordialement,

Claude Monet

Une note de bas de page accompagne cette lettre :

Monet écrit 3 juin par inadvertance. La date réelle est donnée grâce à une lettre de G. Durand-Ruel du 1er juillet 1905, où se trouvent posées les deux questions auxquelles Monet répond ici.

L.Venturi, « Archives… » 1939, t. I, p 404. Archives Durand-Ruel  


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