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Pélargoniums roses et rouges

Géraniums roses et rouges devant la maison de Monet à Giverny

Devant la maison de Claude Monet, les massifs de pélargoniums font un tapis de couleurs éclatantes. L’effet est signé Monet : il associait les géraniums rouges et roses, une photo couleur l’atteste. 

Ce massif est reproduit chaque année, pourtant il m’a semblé qu’il avait un peu changé, avec plus de rose cette fois-ci. Rémi Lecoutre, le chef-jardinier adjoint, confirme : 

Voilà des années que je milite pour mettre deux pélargoniums roses pour un rouge, mais il n’y en avait jamais assez. On finissait toujours par planter 50/50. Cette année enfin il y en a eu le compte.

J’aime que les jardiniers de Giverny aient des convictions sur ce qu’il convient de faire. Il faut reconnaître que Rémi a vu juste, l’effet est très harmonieux devant le rose de la maison.

Curieusement, malgré la supériorité numérique des roses, c’est encore les rouges qui ont l’air de dominer.

Les rouges sont plus vigoureux et plus hauts. Ce sont des hybrides Americana, les roses sont d’une souche moins robuste. Mon but maintenant c’est d’en avoir des roses et des rouges qui fassent tous la même taille.

Ce sera peut-être encore un peu plus beau, si c’est possible. Mais ce qui compte avant tout, c’est l’aspect sain et abondant des floraisons. Comme je le complimente sur l’éclat des géraniums, Rémi m’explique : 

Il faut faire attention à l’arrosage. Je le contrôle comme un chien. Le pélargonium résiste très bien à la sécheresse, mais pas à l’excès d’eau. Il vient d’Afrique du Sud, d’une région où l’ensoleillement est supérieur à celui de Nice. 

Cette abondance de lumière, les géraniums de Giverny ne peuvent pas compter dessus. D’abord parce qu’on est en Normandie, ensuite parce qu’ils sont plantés près de deux ifs séculaires qui leur font de l’ombre une bonne partie de la journée. A l’époque de Monet les ifs étaient déjà là, mais moins développés.

Le doigté dans l’arrosage et d’autant plus important que le jardin est désormais cultivé en 100 % bio. 

J’ai laissé tomber les fongicides de synthèse. Cet hiver on a décaissé les massifs et on les a désinfectés à la vapeur. Et on a ajouté de la pouzzolane, pour drainer.  Il ne faut pas mettre que du terreau. 

Si vous venez à Giverny, vous pourrez voir ces massifs de géraniums jusqu’en octobre. Regardez-les bien, et peut-être saurez-vous y déceler ce détail : Rémi dit qu’il y a deux variétés de géraniums roses. C’est subtil, et pour l’instant je n’ai pas vu la différence.        

               


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Ariane.

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