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Giverny et la biodiversité

Giverny et la biodiversité

Le thème de la biodiversité et du développement durable est de plus en plus au coeur de nos préoccupations, et dans ce domaine les jardins de Monet se doivent d’être exemplaires.

La première action a été de bannir l’emploi de pesticides, avant même la loi Labbé de 2017 qui les interdit dans les jardins ouverts au public. Il a fallu trouver d’autres façons de contrôler les surpopulations temporaires d’insectes comme les altises, qui colonisent les capucines. La solution a été d’installer des brumisateurs, car ces petites bêtes détestent l’eau. De façon générale, l’objectif est d’arriver à un équilibre entre les proies et les prédateurs : assez de proies pour nourrir les prédateurs, assez de prédateurs pour limiter les proies.

Cet équilibre est souvent rompu temporairement, par exemple en raison de conditions météorologiques particulières, et c’est aussi aux visiteurs d’accepter les imperfections qui peuvent en résulter. Tout n’est pas parfait dans le petit paradis de Giverny.

Du côté du jardin d’eau, des poissons de Seine ont été préférés aux carpes koï qu’on pourrait s’attendre à trouver dans un tel jardin. Des petits alevins jusqu’au brochet et aux vieilles carpes, ils participent au nettoyage de l’étang en le débarrassant de larves ou d’algues. Plusieurs espèces d’amphibiens sont également présentes. Ils ne sont pas toujours visibles, mais cet après-midi on entendait très bien les différents croassements des grenouilles.

Giverny et la biodiversité

Si le jardin de fleurs est entouré de murs, le jardin d’eau n’est séparé des prairies voisines que par un grillage. La nature environnante s’invite chez Monet, pour le meilleur et pour le pire.
Tôt le matin, on peut croiser le héron qui vient gober quelques poissons, tandis qu’en fin de journée, les ragondins installés dans les berges du Ru ne se gênent pas pour venir grignoter tout ce qui leur plaît. Ils sont friands de rhizomes de nénuphars, riches en amidon. Un émetteur d’ultra-sons a été mis en place pour les éloigner, et des grillages sont posés sur les pots de nénuphars afin d’éviter que les rongeurs ne viennent y jardiner à leur façon.
Et à toute heure, il n’est pas rare de voir filer une souris ou une musaraigne à travers les allées. Dès que les fleurs se transforment en graines, la nourriture abonde pour elles.
A l’automne, j’ai pu observer par deux fois un écureuil attiré par les faînes du hêtre pourpre. Il a vite disparu à l’arrivée des premiers visiteurs.

Du côté du règne végétal, les plantations de Giverny présentent en elles-mêmes une énorme biodiversité, très attirante pour les pollinisateurs. Le milieu ambiant vient s’y glisser sous forme de primevères sauvages, coquelicots et autres centaurées. Ces jolies fleurs sont les bienvenues, comme au temps de Monet. Le peintre les invitait dans son jardin quand il en appréciait les qualités esthétiques.
Gardait-il, lui aussi, les prêles sur les berges du jardin d’eau ? Les jardiniers ne perdent plus de temps à essayer de les éradiquer, car elles ont des racines immenses impossibles à extraire du sol. Ils ont décidé à leur tour que tout compte fait, la prêle est assez jolie pour se faire une place dans les massifs.


4 commentaires

  1. Encore bravo à ces jardiniers qui oeuvrent sans cesse ,en respectant au mieux la nature ce qui n’est pas toujours facile,surtout avec le changement climatique.
    Tellement beau de voir tout ce petit monde qui semble apprécier le lieu!
    Ici en ville des écureuils parfois apparaissent rapidement et dans le jardin de la copro il y a une nombreuse famille de hérissons,un vrai bonheur de les voir sortir à la nuit.

  2. L’avantage de venir en semaine, c’est aussi que l’on voit les jardiniers au travail (pas mal de femmes depuis quelque temps !) et ça me fascine à chaque fois cette chance de travailler là, dans ce jardin précisément.

    • Oui, le métier se féminise, tant mieux. Je crois que chacun.e a bien conscience de la chance que c’est de pouvoir participer à cette oeuvre collective, même s’il y a des contraintes, comme de devoir faire avec l’affluence, un peu pesante parfois.

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Cher lecteur, ces textes et ces photos ne sont pas libres de droits.
Merci de respecter mon travail en ne les copiant pas sans mon accord.
Ariane.

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