Avez-vous déjà essayé de faire un gros bouquet d’asters ? Cette vivace d’automne si florifère est une invitation à rapporter un peu du jardin à l’intérieur de la maison.
Claude Monet s’est laissé tenter en 1880, alors qu’il était installé à Vétheuil avec sa famille et qu’ils peinaient à joindre les deux bouts. Son marchand Durand-Ruel l’a incité à peindre quelques bouquets de fleurs, des sujets faciles à vendre.
Voici le lumineux tableau exécuté par l’artiste alors âgé de 40 ans, en pleine possession de son art cent pour cent impressionniste. Les pétales vibrent, le bois luit, le vase à décor chinois est en harmonie avec les couleurs des fleurs.
A ce propos, quelles sont ces couleurs ? Difficile d’en juger sans voir l’oeuvre en vrai. Je penche pour du mauve pâle et du blanc nacré, les coeurs des asters étant jaunes, d’abord clair puis de plus en plus foncé, tirant sur l’orange, à mesure que les jours passent.
Avec Claire-Hélène Marron, jardinière de la Fondation Monet en charge de fleurir la maison du peintre, nous nous sommes mis en tête de refaire le bouquet du tableau. A priori, cela avait l’air simple comme bonjour. Nous avons parcouru les massifs à la recherche de belles tiges d’asters des bonnes couleurs et les avons disposées dans un vase. De grandes tiges au fond, des petites sur le devant pour obtenir cette jolie masse fleurie.
Voici le bouquet en marche vers la maison. Cette photo n’est pas moins ratée que le bouquet (manque de lumière au petit matin, vitesse d’obturation trop lente), mais je l’aime bien quand même pour son mouvement très impressionniste, je trouve.
Pendant que Claire-Hélène ouvrait la porte, le bouquet est resté sur le banc. Et là, on voit déjà qu’il y a quelque chose qui ne va pas.
Les fleurs d’aster se tournent vers la lumière au moment où elles s’ouvrent, puis restent figées dans cette position, toutes orientées dans le même sens. Résultat, il est bien difficile de faire regarder toutes les fleurs de toutes les tiges du même côté, comme sur le tableau de Monet.
Les nôtres se tordent et nous montrent leur profil, leur dessous plus vert que mauve. Cela ne ressemble à rien, et sûrement pas au tableau. Comment Monet s’y est-il pris ? Ses asters avaient-ils les mêmes fâcheuses manies que ceux-ci ?
Pas si évident de confectionner un bouquet…
Monet l’a peint mais est ce lui qui l’avait composé??
J’aime cette photo « ratée » , un air d’impressionnisme en effet.
On peut se poser la question, en effet. Mais si ce n’est pas lui, qui est-ce ?
Peut-être Blanche….
Le peintre est libre de tourner son pinceau comme il veut. J’aime la dernière photo du bouquet à la lampe.
C’est vrai Tania. Mais à la réflexion je crois tout de même que ça vient des asters. Dans mon jardin où ils ne sont pas en compétition avec des tas d’autres fleurs, ils reçoivent assez de lumière pour faire des fleurs de tous les côtés de la tige. Je pense que le jardin de Monet était moins serré et moins dense qu’aujourd’hui.