Dans le jardin d’eau de Claude Monet, le soleil du petit matin éclaire la berge sud, qui ne tardera pas à se trouver à l’ombre des grands arbres. Les azalées ont fini de fleurir, mais les différents feuillages apportent leurs couleurs et leurs contrastes. Le vert anis du gleditsia, le pourpre des cotinus ressortent devant les masses vertes des trois étages de plantations, arbres, arbustes et fleurs, doublées par leur reflet.
Quand il n’y a personne, mon plaisir est de prendre les allées à contre-sens. Le jardin prend un autre aspect, la lumière et les reflets ne sont pas les mêmes.
Avançons un peu. Cette fois, le hêtre pourpre se dévoile dans toute sa majesté. Au premier plan, les iris des marais sont en fleurs. Selon la légende, c’est Clovis qui le premier en fit « la fleur de lys » royale, peut-être en raison du symbole de la Trinité. Mais j’aime bien l’histoire qui veut que Clovis
encore païen mais vaillant soldat encerclé par une terrible armée de Goths sur les bords du Rhin, aurait dû son salut à ses connaissances botaniques. Remarquant que des touffes d’iris jaunes s’étendaient loin dans le fleuve, il en déduisit que là se trouvait un gué et y fit échapper son armée.
(Source : Fleurs sauvages de l’Yonne)
Près du petit pont la glycine embaume, tandis que les digitales commencent tout juste à s’ouvrir.
Derrière le petit pont, un chemin le plus souvent ignoré du public fait une boucle qui enjambe le Ru par un petit pont droit. Au bord du ruisseau, un gunnera se prépare à devenir énorme. Son étrange fleur pointe déjà à son pied.
Revenons au bord du bassin pour admirer les iris de Sibérie, si jolis, qui offrent une apaisante harmonie mauve et verte sur fond bleu.
Bouclons la boucle. Depuis le hêtre pourpre, la colline de Giverny s’invite dans le paysage du jardin de Claude Monet. D’ici, le bassin est curieusement invisible. Seul le pont laisse présumer la présence de l’eau.
L’heure idéale pour prendre des photos, surtout lorsqu’il n’y a personne.
Que c’est beau,il ne manque que les parfums…
Seule dans ce magnifique lieu,une chance que tu « savoures » je n’en doute pas!