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Le pont médiéval de Vernon

Madame de Banneville, Vue du vieux pont de Vernon, musée Blanche-Hoschedé-Monet, Vernon

Une mystérieuse Madame de Banneville est l’auteure de cette huile sur toile qui fait partie des collections du musée de Vernon. La base Joconde avance la date approximative de 1860. Je crois le tableau un peu plus ancien : le pont de pierre inauguré en 1861 ne me semble pas en construction. Les bâtiments situés sur l’île ont l’air en bon état. A gauche, on aperçoit le pavillon Penthièvre, grosse maison du 18e siècle, à droite le château des Tourelles et le Vieux Moulin. A l’extrême droite se dressent les grands arbres de l’île Cordais.
La première arche, qui servait au halage des bateaux, est plus large que les autres.

En agrandissant, on voit les poutres qui soutiennent le Vieux Moulin, accolé au pont. La roue pendante ne figure pas sur le tableau. Si ce n’est pas un oubli ou un effet de la perspective, on serait dans les années 1850 : le moulin a fonctionné jusqu’en octobre 1849.

Un chemin monte à flanc de colline et dessert une carrière de pierre. Sous l’Ancien Régime, le gibet se trouvait au sommet et le coteau se nommait côte de la Justice. De nos jours, on préfère l’appeler colline aux oiseaux. Les arbres ont d’ailleurs envahi ces lieux si dénudés au 19e siècle, quand le bois servait à cuisiner et se chauffer.

Madame de Banneville ne s’est pas contentée de ce paysage précisément retranscrit. Elle a animé le premier plan de plusieurs personnages. Un homme a mené ses chevaux à l’abreuvoir, mais celui qu’il monte a l’air plus intéressé par l’herbe de la berge que par l’eau.

Trois lavandières sont en plein travail. L’une s’avance sur le chemin, chargée d’une hotte de linge à laver qu’on devine lourde, tandis que deux autres sont déjà agenouillées dans leur carrosse de bois, à même la berge, pour laver les draps qu’elles posent sur une brouette.

Je me demande ce que ces courageuses personnes pouvaient penser de Madame de Banneville, occupée à manier le pinceau à quelques pas d’elles. Il n’est pas certain que la scène ait été peinte en plein air, mais vue son exactitude, la peintre a dû au moins l’étudier in situ.

Enfin, trois hommes dans une barque sont peut-être en train de pêcher. La peintre a noté l’avant très relevé de l’esquif, qui disparaît dans les oeuvres impressionnistes ultérieures, où les barques sont plus plates.


3 commentaires

  1. Une artiste inconnue pour moi…
    Un descriptif très détaillé …merci à toi!
    Je préfère l’appellation actuelle de cette colline!

    • Madame de Banneville est inconnue pour tout le monde ! 🙂 C’est pourquoi je la qualifie de mystérieuse. Je pense qu’elle peignait par plaisir et n’avait nul besoin de vendre ses oeuvres, qui sont donc restées confidentielles. Elles valent pour le témoignage qu’elles apportent, et leur vie.

  2. Die Geschichte über die Brücke ist sehr interessant, ich hatte mir bisher keine Gedanken darüber gemacht, wie sie damals ausgesehen haben könnte. Danke für diese Informationen und für die beeindruckenden Bilder von Madame de Banneville, von der ich bisher auch noch nie gehört hatte.

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Ariane.

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