
Et voici le quatrième et dernier tableau de cette petite série signée de la mystérieuse Madame de Banneville. Selon le titre proposé par le musée, la peintre aurait traversé le bras de Seine au niveau de Manitôt et tournerait maintenant son regard vers l’est, le pont de Vernon dans son dos. Je me demande alors quelle est l’église qui figure, minuscule, entre l’arbre rond et le peuplier, quels sont ces bâtiments élevés sur la droite ? La largeur du bras de Seine à gauche me paraît exagérée. En revanche, la colline de droite entaillée d’une carrière et les petits bâtiments à ses pieds correspondent à un paysage de Grand’île. La si méticuleuse Madame de Banneville aurait-elle laissé libre cours à son imagination ? P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non… Elle a pu tout aussi bien se déplacer un peu dans le val de Seine… Ou bien regarde-t-elle vers l’ouest ? Dans ce cas, le cours principal de la Seine est à gauche, mais ce sont les collines de droite qui ne collent plus.

Au premier plan, une femme agenouillée à même le sol trait une vache, remplissant un seau de lait. La vache à la robe rouge unie, à la tête blanche marquée de lunettes, correspond à la description de la race Abondance.

Au-delà de la haie, des moissonneurs s’activent. On repère trois hommes et trois femmes. Les gerbes jonchent le sol.

Enfin, sur la gauche, un berger et son chien gardent une vingtaine de moutons. L’homme, coiffé d’un chapeau, s’appuie sur un bâton. Labourage et pâturage… Avec sa représentation répétée des pêcheurs en Seine, Madame de Banneville nous offre un panorama des ressources alimentaires du milieu du 19e siècle et des activités qui occupaient un grand nombre de nos ancêtres.
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