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Prairie à Giverny

Claude Monet, Prairie à Giverny, 1886, Museum of Fine Arts, Boston

Voici une autre vue par Monet de la prairie givernoise aux peupliers, à peine plus explicite que celle de 1894. Qu’est-ce qui se cache à droite derrière ce premier arbre rose, à la forme indéfinie ? Dans quel sens les ombres sont-elles projetées au sol ? Viennent-elles d’une rangée de peupliers hors champ à gauche ou à droite du tableau ? Dès 1886, Monet s’amuse de ce motif curieux et met à l’épreuve la sagacité du spectateur. Et les questions continuent. En quelle saison sommes-nous ? A l’automne, d’après la couleur des arbres, ou au printemps, pour avoir autant de fleurs dans la prairie ? Et d’ailleurs, quelles sont ces fleurs bleues ?

Le commentaire du site du musée insiste sur la construction sans point focal, l’absence de présence humaine, l’aspect décoratif du tableau. Tout cela est exact, naturellement. Mais ce n’est pas un sentiment de solitude qui me frappe, plutôt une jubilation intense du peintre, libre de jouer avec les couleurs et de s’émerveiller de ce beau coin de nature, heureux de travailler en plein air sans pression, près de chez lui. Sa brosse caresse l’ondulation du terrain, cueille sur la palette les teintes chaudes ou froides. Il en faut peu pour être heureux, nous dit Monet, épicurien à ses heures. Un peu de soleil sur une prairie fleurie.


5 commentaires

  1. On imagine Monet,libre, heureux déposant ses couleurs choisies et le résultat de cette toile est pleinement réussi!!

  2. Colchiques dans les prés, fleurissent, fleurissent,
    Colchiques dans les prés, c’est la fin de l’été.
    Le souci, c’est que les colchiques sont plutôt roses. Bon, aller, parme.
    Mais là, c’est franchement bleu. On peut se dire que celles du premier plan, dans l’ombre sont plus bleues. Plus loin, elles rosissent.
    Giverny n’est pas assez en altitude pour penser aux Gentianes.
    Et honnêtement, la botanique et moi… Alors Colchiques, Crocus…
    Ma sensibilité me dit que le soleil vint de la droite. Mais…

    • Addendum :
      Le musée de Boston donne un titre raccourci. Daniel Wildenstein, dans son catalogue raisonné, donne : Prairie à Giverny, effet d’automne. Ce qui n’est toujours pas, cependant, une preuve irréfutable…

      • Post Scriptum :
        Si on considère la mini série (W1081 – W1082 et celui-ci W1083, référencés ainsi dans le catalogue raisonné de Daniel Wildenstein), on peut voir que les arbres se « déplument » au fil des toiles. Principalement, l’arbre qui se trouve presque au centre du tableau. Ce qui pourrait faire pencher pour l’automne.
        Pardon de monopoliser le sujet avec mon auto-discussion 🙂

        • P.P.S.
          Le même Daniel Wildenstein, nous dit, à propos du tableau chronologiquement suivant (le W1084) que, le 15 Septembre, Monet part pour Belle-Île, où il restera jusqu’au 25 Novembre.
          Bon, aller, j’arrête 🙂 🙂

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