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La tombe du père de Monet

Le cimetière de Sainte-Adresse s’étend tout en haut de la commune, avec vue mer ou vallon quand on s’approche de ses bords. Les tombes récentes se mêlent aux anciennes, à mesure que ces dernières sont délaissées. Ce mélange ne facilite pas la recherche, et je pense que je n’aurais jamais trouvé sans l’aide providentielle d’une dame qui, me voyant cheminer entre les rangées, a pensé que je m’intéressais aux parents du général de Gaulle. Quand je lui ai dit que c’était plutôt la famille de Monet, elle m’a répondu : oh ! la tombe est juste à côté de la mienne.

Le père de Claude Monet se nommait Adolphe Monet. Claude était un prénom de famille, qu’on retrouve sur plusieurs générations chez les Monet, mais qui n’était pas le prénom usuel du papa de l’artiste.
Selon son acte de décès ci-après, Adolphe Monet est décédé à son domicile de Sainte-Adresse le 17 janvier 1871 et a été enterré dans la même commune.

La déclaration de décès est faite par un jardinier, Eugène Mons, et un entrepreneur, Ernest Hérouard. Aucun de ses deux fils n’est présent : c’est la guerre avec la Prusse. Claude est en exil à Londres avec femme et enfant, Léon et sa famille sont installés près de Rouen.

J’ai été frappée par l’aspect de la tombe du père de Claude et Léon Monet : elle est recouverte de petits cailloux gris ; une stèle toute simple porte une plaque qui semble récente. Est-ce bien là la dernière demeure d’un commerçant en vue, l’un des notables de la ville portuaire ? A-t-elle toujours été ainsi, sans pierre tombale ? On sait que Claude était fâché avec son père, qui n’avait jamais accepté ni Camille, ni leur fils Jean, et les avait laissé mourir de faim. Mais Léon ? Partageait-il ce ressentiment, lui dont la conduite et la carrière avaient toutes raisons de donner satisfaction à leur père ?

Je me demande qui s’est occupé des obsèques. Peut-être la jeune femme qu’Adolphe venait d’épouser au Havre, sa domestique Armande Célestine Vatine ? Envisageait-elle de le rejoindre un jour dans cette tombe ? En tout cas Adolphe n’est pas allé rejoindre sa première épouse, Louise Justine Aubrée, la mère de Léon et Claude, qui était inhumée au Havre. (Sa tombe n’existe plus, elle a été détruite par les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale.)

Je m’imagine qu’il s’agit d’une concession à perpétuité. Je n’ai pas pu localiser les tombes des grands-parents Monet, Pascal Monet décédé le 27 avril 1851 et Catherine Chaumerat-Monet qui s’est éteinte le 21 septembre 1855, ni celle de Jacques Lecadre (30 septembre 1858) et de la fameuse tante Jeanne Lecadre née Gaillard, fidèle soutien de Claude, morte en 1870. Peut-être sont-elles tout simplement trop anciennes, à moins que les gravures en soient devenues illisibles.


Un commentaire

  1. En effet sépulture très simple ,sans plaque mortuaire, ni fleurs…même artificielles,à part quelques brins d’herbe..
    Je pense comme toi que cette concession est à perpétuité!

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