Le musée des Impressionnismes Giverny présente une exposition de photographies qui va durer jusqu’au 31 octobre 2012. En accès libre dans sa salle du sous-sol, elle s’intitule « Monet intime ».
Le titre est trompeur. Ne vous attendez pas à voir des photos de Monet en famille, détendu, loin des poses de la presse officielle. Pas un seul cliché ne représente Monet, et pour cause, ce sont des photos récentes.
Les 60 prises de vue ont été réalisées par le photographe Bernard Plossu suite à une commande du musée et vont entrer dans les collections.
Bernard Plossu, dont la carrière commence en 1965, s’est fait une spécialité de la photo de voyages, à l’opposé des clichés touristiques ou esthétiques. Ses photos ne donnent presque rien à voir, et tout à sentir.
C’est du noir et blanc, ou alors de la couleur aux tons si éteints qu’on dirait des photos anciennes, des tirages par le procédé Fresson dont Plossu est un défenseur acharné. Avec du grain, du flou, du gris, comme une brume sombre qui flotte.
Le photographe est venu à Giverny pendant l’hiver 2010, puis au printemps. Quand on enlève les couleurs de Giverny, les fleurs de la belle saison, que reste-t-il ?
Au fil des images, on se promène dans la maison de Claude Monet endormie pour l’hiver. Les meubles sont couverts par des housses, fantomatiques. L’éclairage est faible. On regarde timidement par les fenêtres, sans écarter les rideaux. Dehors, les ifs font des masses sombres.
On sent le photographe présent de tout son être. Comment aller vers l’euphémisme, vider la photo de tout pour qu’il n’y reste qu’un essentiel palpable et surprenant ? Il ne montre rien mais il offre le silence, le vide, une pensée disponible qui paraît flotter, réceptive. Le regard glisse deci-delà, s’arrête sur une photo ancienne, un coin de meuble, repart…
Peut-être est-ce le moment où la présence de Monet se révèle, seul dans les lieux où il a vécu. Bernard Plossu l’a ressenti, dit-il, d’où le titre de l’exposition. Il nous offre son expérience d’une visite « intime » de Giverny.
A comparer avec sa vision de l’abbaye de Jumièges, en Seine-Maritime, où une autre exposition Plossu ouvre aujourd’hui.
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Voici une belle description de la photographie.
Cela donne vraiment envie d’aller voir cette exposition, surtout que la photo qui illustre cet article est bien en phase.
Je me rappelle un de mes cours de modèle vivant ou le professeur a demandé au modèle de se rhabiller, nous laissant devant une paire de chaussures et un drap blanc.
En cadrant sur les chaussures on dessinait des chaussures, en cadrant avec un vide au dessus on figurait l’absence du modèle, c’était cela que le professeur voulait nous faire comprendre.
Oui, c’est un peu l’idée : que reste-t-il de nous une fois qu’on a quitté les lieux ?
belle exposition. mais le jardin n´est pas aussi bien tenu que les autres années, des mauvaises herbes dans les allées, c´est moins joli avec moins de belles fleurs, et des couleurs peu harmonieuses comme certains orange ou certains violets. Mais que fait donc le nouveau jardinier ?
Odette, je suis désolée que vous ayez été déçue de votre visite. De quel jardin parlez-vous exactement ? Si c’est de celui de Monet, je serais curieuse de voir les mauvaises herbes pousser dans les allées bétonnées. Peut-être votre déception est-elle liée à votre amitié pour le précédent chef-jardinier ? En tout cas votre commentaire, s’il le lit, ira droit au coeur de James Priest, qui vient jardiner tous les jours avec des béquilles, au mépris de sa convalescence.