Les catastrophes qui frappent le Japon ont pour conséquence linguistique l’emploi réitéré d’un mot aux significations multiples : réplique.
Dans l’actualité, réplique prend son sens de secousse secondaire après un séisme, un sens précis, technique, peu usité finalement. Le plus courant désigne un acte de parole.
Au théâtre, on se donne la réplique, et c’est un peu comme échanger des balles au tennis. Dans la vie aussi parfois on peut oser la réplique, mais l’échange courtois vire alors à l’ace, avec une envie de river son clou à l’interlocuteur. La réplique est chargée d’animosité.
Le domaine des beaux-arts connaît aussi la réplique. Il s’agit, selon les définitions, d’une copie d’une oeuvre faite par l’artiste lui-même. Ou d’une copie très ressemblante. Dans ce dernier cas, c’est une façon chic de parler d’une copie sans en employer le mot, qui serait chargé pour certains d’un sens péjoratif. Mais toujours bien moins péjoratif que le mot faux, un tableau qui cherche à duper l’acheteur en se faisant passer pour un vrai.
Pour que les copies ne soient pas des faux, elles doivent être identifiées clairement comme des copies par une mention sur l’oeuvre. Et, dans les musées nationaux, leur taille doit être nettement différente de l’oeuvre originale, un cinquième plus grande ou plus petite au moins.
On va pouvoir se faire une idée précise de ce qu’est une réplique en visitant la Fondation Monet, à partir du 1er avril. Soixante tableaux viennent de prendre place dans le salon-atelier de Monet, au rez-de-jardin de sa maison. Ils ont été réalisés par la galerie Troubetzkoy, à Paris, aux dimensions des originaux, d’après les toiles de Monet qui se trouvaient dans le salon-atelier dans les années 1915-1920.
La Fondation Monet en a profité pour revoir la déco de l’atelier. La méridienne a été refaite à l’identique, le divan retapissé, tous les détails revus pour coller au plus près des photos qui nous sont parvenues de l’atelier.
C’est plus que spectaculaire : bouleversant. A la fois très beau et vivant. Vibrant.
Si vous connaissez déjà Giverny, ça vaut la peine de revenir pour voir cette restitution de l’atelier.
Si vous venez pour la première fois, attendez-vous à un choc. Une petite secousse sismique intérieure.
Avec chaque billet, tu fais monter la pression, j’ai déjà un pied dans le train …
Moi aussi je m’y vois déjà… A peine 3 semaines et j’y serai ! Bonne journée.
Magnifique. Ca me touche beaucoup.