Première semaine d’ouverture à Giverny.
Les jonquilles et les narcisses ensoleillent les pelouses. Ils sont plantés si serrés qu’on dirait des bouquets dans des vases.
Tout autour, des gazons tout neufs se dépêchent de verdir. Certains sont ressemés chaque année, bien avant que les pâquerettes et les pissenlits ne les envahissent pour en faire des pelouses.
De gros bourdons sont en campagne.
Les pensées alignent leurs minois colorés au ras du sol, graciles malgré leurs têtes démesurées.
Les coussins jaunes des primevères communes sont fidèles à leur rendez-vous printanier.
Il pleut déjà des pétales de cerisiers fleurs, tandis que d’autres arbres fourbissent encore les leurs.
L’allée centrale laisse admirer son gravier blanc ratissé en jardin zen.
Les bancs repeints de frais ondulent sous le paulownia.
Les jardiniers arrosent les massifs, déjà, le printemps est si sec cette année encore à Giverny.
Dans le jardin d’eau, les premières feuilles de nymphéas montent des profondeurs, violettes. La photosynthèse les fera verdir sur le dessus.
Les promeneurs jouent à cochon pendu dans le reflet du pont.
Des enfants de maternelle passent, attentifs et graves, en se tenant la main.
Les feuilles des érables du Japon déplient lentement leurs éventails, défi à la patience de qui voudrait surprendre leur mouvement.
Les rameaux de saule déjà fournis balancent leur vert délicat.
La première grenouille ose un premier couac.
Dans les ramures, les oiseaux chantent un air de printemps.
Home » Les jardins de Monet » Un air de printemps
Bonjour Ariane,
En lisant ton texte, j’ai eu l’impression d’entendre une petite musique gaie.
C’est vrai que toutes ces plantes qui poussent cela donne le moral, on imagine déjà les massifs dans leurs plus beaux moments.
Superbe effet.
Ca donne une envie irrésistible de peindre, de jeter des couleurs sur la toile.
Yann et Zach, c’est musical, coloré, et parfumé ! Et encore calme, un vrai bonheur.