Pierre Corneille a eu l'extrême courtoisie, et je l'en remercie, de naître à une date facile à retenir : le 6 juin 1606.
Lui qui a composé tant de vers qui sont venus s'inscrire dans la mémoire de générations de comédiens, a choisi pour venir au monde un lieu non moins mnémotechnique : la rue de la Pie. C'était bien vu pour qui portait un nom d'oiseau, et s'est rendu célèbre par la plume.
La rue de la Pie où naquit le grand dramaturge se trouve à Rouen, à deux pas de la place du Vieux Marché où avait été dressé, en 1431, le bûcher de Jeanne d'Arc.
Au numéro 4, la maison natale de Pierre Corneille, signalée par une inscription, se visite. C'est une belle demeure à colombages dans laquelle le cabinet de travail du poète a été reconstitué. Le musée Corneille de Rouen présente aussi des meubles et tableaux du 17e siècle et une riche bibliothèque.
Mais les amoureux de l'auteur du Cid, s'ils n'ont que peu de temps pour visiter Rouen, se trouvent confrontés à un choix cornélien : car il existe un deuxième musée Corneille non loin, dans la banlieue rouennaise, à Petit-Couronne. Il s'agit de la "maison des champs" de la famille, une belle demeure à pans de bois essentés, garnie d'une foule de souvenirs.
Ce musée Corneille départemental est agrémenté d'un joli jardin où l'on peut voir encore le puits, le four à pain, le potager et le verger, et même l'auge aux cochons. Tout cela ajoute au pèlerinage sur les lieux d'inspiration du dramaturge une petite touche prosaïque et champêtre qui ne manque pas de charme.
Faut il jouer sur les mots pour dire que la pie agasse (pardon agace) la Corneille en lui volant quelques petits vers pour se nourrir… (et non pas se mettre sous la dent, car les pies et les corneilles, comme les poules … ) Pas très sérieux tout celà, le soleil de février, comme celui de mars, rendrait il fou ? Au demeurant, bravo pour la variété et l’inspiration des chroniques !
& avec tous ces touristes du monde entier, le guide se doit d’être anglophone, alors l’apiculteur que je rêve être peut aussi se jouer des mots en rebaptisant ce coin, rue de l’happy few, tant est que de bars branchouilles en restos chicos, le vieux-marché, faut pas trop s’y promener si l’on ne veut sa bourse délier et rester happy de ses quelques économies.