Si vous aimez les jardins de graminées, il en est un à ne pas rater à Giverny. Il s’appelle très justement la Prairie : c’était le nom de la parcelle, et pour une composition d’herbes, on ne pouvait mieux trouver.
C’est en fin de saison que la Prairie est au faite de sa beauté, quand ses panaches plumeux s’entremêlent, que les feuilles se dorent, quand chaque variété forme d’énormes coussins doux, animés par la brise.
Au loin, de grands arbres marquent le cours de l’Epte, dont un bras traverse la Prairie. Au printemps, le ruisseau glougloute entre les iris jaunes. Puis il accueille la danse des patineurs de bassin, tandis que de longues algues y ondulent.
La masse mauve du coteau creusé par la Seine borne l’horizon.
Aucune haie, aucun grillage n’enserre la Prairie, qui se fond avec naturel dans les cultures. En été, parfois, un champ plein de coquelicots, jadis peint par Monet, la prolonge.
On peut pique-niquer sur les parties herbues, ou à l’ombre dans le bosquet près de la rivière.
Ce jardin presque sans fleur a été créé par une femme, Florence Robert, à la demande de la mairie de Giverny. Architecte-paysagiste, Florence Robert est une collaboratrice du cabinet d’architecture Reichen et Robert, les créateurs du musée des Impressionnismes.
J’ai fait cette photo le 1er novembre, à 18h, en allant chercher une dernière fois ma voiture. Eh oui ! La Prairie, c’est le nom du grand parking de Giverny. Trois cents places où laisser vos chevaux vapeur brouter tranquilles, les roues dans l’herbe.
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