J’étais venue juste pour faire quelques photos au coucher du soleil.
Et puis, dès l’entrée dans le jardin public où le bal du 14 juillet était organisé, je me suis laissé emporter par l’ambiance festive et détendue, et je suis restée jusqu’à la fin.
Il y avait des ballons bleu blanc rouge accrochés aux grilles, des guirlandes et des lampions.
Sur la scène installée au pied de la tour des Archives, à l’emplacement du jeu d’échec dont on avait à peine repoussé les pièces dans un coin, un groupe excellent jouait des standards avec sincérité.
Sur la piste, des couples de danseurs tourbillonnaient dans un style impeccable. D’autres plus maladroits regardaient leurs pieds. Une petite fille en robe de tulle courait après un ballon.
La tour des Archives, heureuse d’être de la fête, prêtait son gros ventre à la projection de lumières. Tout en haut, une brise agitait les drapeaux et les faisait flotter en rythme avec beaucoup d’à propos. Le mur d’enceinte et les bâtiments autour du jardin créaient un espace intime sur lequel tombait la nuit.
Il faisait agréablement doux, une petite bulle d’été qui venait tout juste d’arriver alors qu’on n’y croyait plus. On savourait ce temps suspendu, ce petit miracle d’harmonie urbaine, sans oser respirer trop fort de peur qu’il ne s’envole.
– Vous reviendrez l’année prochaine ? a demandé quelqu’un dans le public.
Même avant, j’espère.
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