Il y a des tours d’enceintes moyenâgeuses qui font les faraudes sous les feux de la rampe tous les soirs, enfilées comme des perles le long d’un rempart caressé par les projecteurs. Des monuments choyés, bichonnés et pomponnés, habilement restaurés par des entreprises hautement qualifiées.
Et puis il y a les tours oubliées au fond des cours, toutes monuments historiques qu’elles soient.
C’est une surprise délicate pour le promeneur de découvrir par hasard l’une de ces vieilles dames endormie dans son coin. Elle a l’air de s’être trompée d’époque. Elle se demande peut-être ce qu’elle fait là, dans ce parking réservé à la clientèle. Pour le passant, c’est l’irruption d’un témoin d’un autre âge dans notre monde actuel, une impression qui peut être plus forte que devant un monument soigneusement mis en valeur qui a toujours un petit côté déco.
A Mantes-la-Jolie, la tour Saint-Martin défie le temps dans une arrière-cour à l’écart des flux touristiques. Elle semble à l’abandon, mais elle n’est pas ignorée pour autant, un panneau explicatif renseigne le promeneur qui aurait l’idée de diriger ses pas de ce côté, peut-être en suivant l’itinéraire de la promenade Saint-Maclou proposée par la ville.
Autrefois la tour faisait partie des remparts qui protégeaient les habitants de Mantes, elle gardait la Porte aux Saints voisine et le prieuré Saint-Martin qui lui a donné son nom. Elle date du 15ème siècle.
Pourquoi, quand on a démantelé l’enceinte, a-t-on conservé cette tour ? Mystère !
Le palimpseste n’a pas été tout à fait gratté, il reste des traces déchiffrables qui nous rappellent que nous ne sommes pas les premiers à marcher à cet endroit.
Si cela pouvait nous aider à nous souvenir que nous ne serons pas les derniers non plus…
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