Claude Monet aimait la couleur à la folie. Les impressionnistes ont libéré la couleur dans la peinture. Monet l’a employée à profusion dans ses tableaux, mais aussi dans ses autres créations que sont le jardin et la maison de Giverny.
Auriez-vous envie d’entrer dans une pièce rayonnante de jaune à chaque repas ? Un jaune cadré et mis en scène par le bleu des pièces voisines, par les portes-fenêtres donnant sur le jardin.
Du temps de Monet, ces portes-fenêtres étaient largement ouvertes dès les beaux jours. On avait ainsi l’impression de déjeuner presque en plein air. Les moineaux s’avançaient à l’intérieur pour picorer les miettes, de même que les petites poules japonaises offertes par Clemenceau.
Du jaune, il y a bien de quoi vous mettre de bonne humeur, surtout si vous avez un solide coup de fourchette comme Monet, et la perspective d’un bon repas. Selon son beau-fils Jean-Pierre Hoschedé, Monet, quand il était de bonne humeur, aimait chanter.
« Il entonnait le toréador de Carmen ou il s’écriait en chantant A table, à table, à table, mangeons ce pigeonneau qui ne saurait être bon s’il n’était mangé chaud.
Il chantait, il blaguait. Il imitait les voix des crieurs de rue, pour la plus grande joie des enfants. De l’entrain à revendre. Et puis, comme son chauffeur s’appelait Sylvain, une autre chanson lui venait en tête, celle de Juliette Borghèse :
Espoir charmant, Sylvain m’a dit « Je t’aime »
Et depuis lors tout me semble plus haut
Nos prés fleuris, nos bois et le ciel même
Semblent parés d’un éclat tout nouveau
Un peu plus loin dans la chanson, des paroles devaient résonner étrangement aux oreilles de Monet et sa famille :
J’entends déjà le commérage
Qui se fera dans le village
Et les cancans, les mots méchants
Qui vont courir à nos dépends.
Probable que Monet devait s’arrêter aux premiers couplets.
On imagine bien l’ambiance familiale et joyeuse dans cette jolie maison!!
Le temps du bonheur pour Monet !