Surprise de la photo au téléobjectif : le zoom permet d’apercevoir les détails du coq de l’église, bien trop loin pour que l’oeil nu les distinguent. Celui-ci se trouve au plus haut du clocher de Vernon.
Sa simplicité m’a étonnée. Pas de détails inutiles à ces altitudes vertigineuses, la ligne est sobre, on se permet juste quelques rainures dans les plumes de la queue.
L’objet, creux, est d’un beau vert patiné, j’imagine qu’il est en cuivre, étudié pour tourner au moindre souffle de vent.
Quoi de plus fier qu’un coq ? Campé sur une éminence, fut-ce un tas de fumier, le coq est à son aise pour pousser un cocorico sonore. Il a toujours l’air d’avoir envie qu’on l’admire, ramage, plumage, je suis le phénix des hôtes de ces lieux.
On le regardait souvent, autrefois, tout en haut de l’église. La girouette permettait de se faire une idée du temps du lendemain. Les vents d’ouest sont fréquemment porteurs de pluie en Normandie. Aujourd’hui, le bulletin météo a rendu tout un savoir empirique caduc, la forme des nuages, la couleur du coucher de soleil, le comportement des bêtes.
Oublié tout là-haut, le coq déprime. Pourtant, on en veut encore ! Qu’une tempête le jette à terre et on le replace, le remplace, dûment béni et enrubanné. Et puis bien vite il retombe dans l’oubli, sans regards pour se poser sur lui.
Comble de disgrâce, le coq n’est plus tout à fait au plus haut du clocher. Le paratonnerre le nargue, juste un peu au-dessus de lui.
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