Bien après Le Bord de l’eau à Vernon de Monet, daté de 1883, ou La Collégiale de Vernon de Robinson, exécutée en 1888, le peintre belge Georges Morren installe à son tour son chevalet sur la rive droite de la Seine face à la collégiale de Vernon en 1928.
Loin des empâtements de Monet, Morren joue avec la teinte de la toile laissée visible entre les touches de peinture. Cette technique excelle à rendre l’atmosphère laiteuse d’un soir d’été. Morren fait partie des post-impressionnistes, et l’on voit à sa touche divisée qu’il a regardé Seurat, Signac et van Rysselberghe. La peinture paraît effleurer à peine le support, un rendu qui fait penser au pastel ou à la craie.
Morren a choisi de représenter une anfractuosité de la berge au premier plan, sans aller toutefois jusqu’à nous montrer où lui-même a ses pieds. Nous voici comme suspendus au-dessus de l’eau, ce qui crée un sentiment étrange et déstabilisant. L’ensemble est harmonieux et doux, d’une vibration très particulière.
Morren recourt volontiers à une palette plus vive. Ici, l’ambiance est très douce, oui, tiède, paisible. Je ne me souviens pas d’avoir vu cette toile au Musée de l’Hermitage.
Quel bel artiste, n’est-ce pas ? Le tableau n’était peut-être pas exposé quand tu as visité le musée de l’Hermitage de Lausanne.
Finalement j’ai un doute, s’agit-il d’un fond peint ou de la toile laissée apparente ? A vérifier sur place !