Pendant son séjour à Bordighera, Monet a bénéficié d’une introduction pour peindre dans la propriété de M. Moreno, qui possédait non seulement un jardin paradisiaque, mais aussi des hectares d’oliviers ; ils avaient fait sa fortune.
En 1884, Monet n’a pas encore mis en place le principe de la série. Il cherche à varier les sujets, et, s’il représente beaucoup de palmiers, il se passionne aussi pour les oliviers. Leur feuillage gris-bleu, le contraste avec le sol ocre, le soleil qui perce à travers les branches, les troncs noueux, la vibration lumineuse elle-même qui émane de ces bois d’oliviers ne pouvaient que le fasciner.
Un déplacement de quelques mètres, et tout change, surtout si l’on passe d’un temps ensoleillé à un ciel couvert. « On peut se promener indéfiniment sous les palmiers, les orangers et les citronniers et aussi sous les admirables oliviers, mais quand on cherche les motifs, c’est très difficile, » soupire Monet.
Cependant les couleurs qu’il observe et qu’il retranscrit sur la toile l’étonnent. A Alice, le 7 février 1884 : « Je ne sais quel effet tout cela vous fera, mais c’est bien terrible et le bleu joue un grand rôle dans tout ce que je fais. Aujourd’hui je travaillais à un sous-bois d’oliviers par temps gris : tout est bleu et cependant c’est ainsi. »
On connaît la longévité de l’olivier. Celui-ci existe toujours dans une propriété privée de Bordighera, la fondation Pompeo Mariani.
Certaines oliveraies, heureusement, sont accessibles au public. En voici une autre près de Bordighera, par temps pluvieux, avec un sol presque trop vert.
Et voici deux vénérables oliviers dans le jardin de Renoir aux Collettes, à Cagnes-sur-Mer. Ils étaient déjà très âgés du vivant de Renoir.
These canvases from the olive groves are quite superb, aren’t they.