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Le directeur de la fondation Monet s’est éteint
Je viens d’apprendre avec une profonde tristesse la disparition d’Hugues Gall, l’académicien à la tête de la fondation Claude Monet depuis 16 ans. Il s’est éteint il y a trois jours, dans la nuit du 24 au 25 mai, à l’âge de 84 ans.
Pour cet homme qui a exercé de hautes fonctions et qui disait que le président Sarkozy lui faisait l’amitié de le tutoyer, les articles nécrologiques abondent. Je ne vais pas en faire un de plus, mais je voudrais lui rendre hommage très simplement en racontant quel homme il fut dans son rapport avec moi, la petite blogueuse de Giverny.
Hugues Gall, élu à l’Académie des Beaux-Arts en tant que directeur des opéras de Paris, a pris sa retraite de ce poste en 2008 pour se consacrer à la maison de Monet à Giverny, après le décès des époux van der Kemp. Il était alors âgé de 68 ans. Grand admirateur de Monet depuis toujours, il était très heureux de ce nouveau défi. Comme il habitait Paris, son premier réflexe a été de chercher Giverny sur internet. C’est ainsi qu’il est tombé sur Giverny News. Le 28 mars 2008, il m’écrivait ce commentaire :
Madame,
élu depuis deux jours par mes pairs de l’Académie des Beaux-Arts, à la succession de la regrettée Florence Van der Kemp, je suis donc le nouveau directeur de la Fondation Claude Monet-Giverny.
Je me suis depuis quelques jours familiarisé avec ce lieu magique et avec ses alentours en parcourant votre site si bien fait, si joliment écrit !
Je tiens à vous dire mes félicitations et mon souhait de vous rencontrer « in loco » lors d’un prochain passage de ma part à Giverny.
avec mes sentiments les meilleurs
Hugues R.Gall
Membre de l’Institut
Conseiller d’Etat
En lisant ces mots, j’ai poussé de tels cris que les enfants sont descendus pour voir si je riais ou si je pleurais. Ces quelques lignes et les rencontres qui ont suivi ont changé ma vie. Hugues Gall voulait s’entretenir avec toutes les personnes en lien avec Giverny, recueillir leurs idées et sonder leurs réactions aux siennes, par exemple sur l’ouverture le lundi ou la hausse des billets d’entrée. Je me souviens aussi de sa curiosité et de son émerveillement face à la beauté du jardin de Monet, où il se glissait tôt le matin avec l’impression d’être Alice au pays des merveilles.
Grâce à sa bienveillance, j’ai pu faire des photos dans le jardin quand il est fermé au public, assister à des conférences de presse, découvrir les coulisses de la fondation Monet, des appartements privés des directeurs jusqu’au grenier et à la cave… Surtout, j’ai eu la chance d’approcher un homme prodigieux, d’une infinie culture, pétillant d’humour. Sa spécialité était de faire aux gens des éloges si exagérés qu’on sentait bien l’ironie poindre derrière. Personne n’était dupe, c’était jouer à je sais que tu sais que j’exagère, un jeu qui malgré vous vous mettait le sourire aux lèvres. Ses discours mêlaient le factuel et l’intime, par exemple lors du baptême du square van der Kemp. Il n’oubliait jamais d’exprimer sa reconnaissance, non seulement pour Monet, créateur du lieu, pour les van der Kemp qui l’avaient restauré, les nombreux mécènes qui avaient financé les travaux, mais aussi, peut-être même surtout, pour Michel Monet, qui avait légué la propriété à l’académie des beaux-arts. Plus encore que toutes les autres, c’était cette générosité-là qui le frappait. Sans ce geste de Michel, il n’y aurait rien eu, ou du moins la responsabilité de faire vivre Giverny ne serait pas échue à un académicien comme lui.
J’ai donc pris le thé en tête à tête avec Hugues Gall, du thé vert à la menthe venu du Maroc, je l’ai écouté me parler de Mahler, je l’ai guidé plusieurs fois avec ses amis dans les jardins, y compris les éminents membres du comité de la Légion d’honneur, qu’il a présidé pendant un temps. Je n’ai jamais réussi à être vraiment détendue en sa présence, car il était manifeste que nous n’étions pas du même monde. Mais je crois qu’il m’aimait bien.
Au début, il lisait le blog tous les soirs avant d’aller se coucher, m’avait-il confié. En écrivant, j’avais l’impression de lui raconter une histoire avant de dormir, situation assez paradoxale eu égard à la différence d’âge et de statut. Puis, quand il a eu mis en place les changements qu’il souhaitait, je crois qu’il a consacré moins de temps à Giverny, car c’était un homme très occupé. Les photos dans l’atelier de Monet ont été prises le 23 mars 2011, alors que la pièce venait d’être redécorée et les répliques des tableaux accrochées au mur. Je n’étais pas femme à braquer un appareil photo sur quiconque, et encore moins sur lui, mais il m’avait expressément engagée à les faire. J’en ai pris d’autres en plein air, lors du dévoilement de la plaque du square le 1er septembre 2014. Dix ans déjà ! Le covid est venu, chassant hélas l’habitude de se serrer la main. La dernière fois que je l’ai croisé dans les jardins, il marchait à petits pas, et quand je l’ai salué, je ne suis pas sûre qu’il m’ait reconnue. Souvent, nous perdons deux fois les gens que nous aimons.
Une nouvelle photo de Giverny chaque jour, c'est ce que je vous propose sur facebook.
La page s'appelle "Giverny 365 Photos". Elle présente la photo du jour du calendrier perpétuel de Giverny.
Giverny News a 10 ans
Ce billet, j'ai presque envie de ne pas l'écrire. Le titre, une rose pour célébrer, les pétales en métaphore des billets qui s'empilent, sortant du coeur pour finir dans l'oubli, et allez hop. Passons à la suite.
Vous savez ce que ça fait, c'est comme tous les anniversaires. On le voit arriver, on n'en revient pas. Dix ans, mince ! On se replonge au premier jour, quand tout était tout neuf. Une naissance. Un bourgeon qui s'ouvre, une envie. Ces premiers temps où l'on ne sait pas où l'on va ni comment s'y prendre. Pas d'exemple à suivre. Un langage à inventer.
Puis, peu à peu, ce qui après coup apparaît comme une ligne éditoriale se dessine. Il y a ces sortes de promesses que l'on se fait à soi-même. Pour moi c'était : être positive. Montrer la beauté. Oser la poésie. Rester dans le thème. Je ne me suis pas affranchie souvent de ces règles. Quand je l'ai fait, je l'ai regretté. Preuve qu'elles me conviennent.
Migration vers WordPress
Bienvenue dans la nouvelle présentation de Giverny News ! J'espère qu'elle vous plaira. Givernews.com est maintenant sous WordPress.
Comment taire
Vous êtes plusieurs à me faire remarquer le petit nombre de commentaires sur ce blog, au point que j’en viens à penser que c’est un sujet qui mérite d’être commenté.
D’abord, merci infiniment à toutes celles et ceux qui prennent le temps de m’écrire un petit mot. Je suis touchée et reconnaissante de votre envie d’entrer en contact avec moi et avec les autres lecteurs, de faire signe.
Je sais ce que vous ressentez, car moi-même je ne commente pas beaucoup, même sur les sites où je passe des heures. C’est si confortable l’anonymat… Ai-je envie de sortir de cette discrétion qui me protège ? Et en fait, qu’ai-je à dire à cette personne ? L’intérêt, le plaisir, le bonheur que j’ai pris à la lire, à admirer ce qu’elle fait ? Je me sens un peu gauche de cette déclaration. Ca avance à quoi ? Et puis, que va-t-il se passer ? C’est l’internet, et l’internet, ça a des réactions qu’on ne contrôle pas, et j’ai un peu peur.
Voilà ce que je ressens, oui, même moi qui suis blogueuse, c’est-à-dire qui suis confiante dans ma capacité à m’exprimer, qui ai l’habitude de l’internet et qui sais la joie que l’on ressent à lire les commentaires positifs. Autant dire que je comprends, partage et excuse votre aquoibonisme.
Pour avoir beaucoup de commentaires, il faut soit avoir choisi un thème polémique et grand public comme, disons, les relations hommes-femmes ou parents-enfants, l’actualité… soit laisser beaucoup de commentaires soi-même, ce qui revient à un échange entre blogueurs. Cette seconde méthode est très sympa, on finit par bien se connaître les uns les autres, mais elle prend du temps.
Il reste, malgré tout, un doute qui pèse comme une ombre, c’est l’hypothèse qu’un certain nombre de commentaires soient avalés par le logiciel de blog. Si le vôtre n’apparaît pas au bout de deux jours, merci de me le signaler par courriel. (mon prénom, arobase, mon village préféré, suivi de .org. Le tout en minuscules). Si votre commentaire ne s’affiche pas tout de suite, c’est normal : en plus du code anti-robot, je filtre les messages. Quand on a beaucoup de lecteurs, on n’a pas forcément beaucoup de commentaires, mais on a toujours beaucoup de spam.
S’abonner à Giverny News
Voilà plusieurs fois, chers lecteurs, que vous me demandez comment vous abonner à Giverny News pour être au courant des nouvelles publications.
D’abord, permettez-moi de vous remercier pour cette marque de fidélité qui me touche et m’encourage.
Il existe plusieurs moyens de recevoir un mail dans votre boîte aux lettres à la parution d’un nouveau billet, soit en paramétrant votre logiciel de mail, soit en utilisant un service qui vient à votre place voir s’il y a du nouveau et vous en informe.
Le principe est d’utiliser le flux rss du blog, dont l’URL est http://givernews.com/rss.php et de déterminer la fréquence à laquelle le service vient faire un tour.
Bon paramétrage, et n’hésitez pas à me laisser un mot pour me dire comment cela fonctionne pour vous !
Billet de mille
Ce billet est le millième que j’écris pour givernews.com. Si vous cliquez sur le titre, vous verrez le numéro s’afficher.
J’avais d’abord penser à titrer M, comme mille en chiffre romain. Mais j’ai craint de décevoir les admirateurs de Matthieu Chédid, voire de prêter à confusion, même s’il paraît que c’est un porte-bonheur avec des points de suspension.
Le billet numéro mille, c’est une échéance qu’on voit arriver à l’avance. Une jolie occasion de célébrer, qui ne se reproduira plus : je ne crois pas que je persévérerai jusqu’au 10 000ème post, qui nous amènerait aux années 2040 environ. Ce n’est pas que je craigne de manquer d’inspiration, le sujet est inépuisable, mais il est probable que tôt ou tard il soit temps de passer à autre chose.
Alors M, comme Merci. Vous êtes bien plus de Mille chaque jour à venir prendre des nouvelles de Giverny, et c’est le meilleur des encouragements.
Et puis M, en condensé de la ligne éditoriale de ce blog. M comme Monet, M comme Magnifique et Merveilleux. Après avoir égrené surtout les mauvaises nouvelles du monde pendant une décennie, je voulais me concentrer sur du positif. C’est un bonheur de parler de la prodigieuse beauté de Giverny, de la grâce des fleurs, de cet homme hors du commun qu’était Claude Monet, d’art et d’harmonie.
Et en même temps cela ne va pas toujours de soi. Je ne serais pas française si je ne pratiquais pas un peu la lettre R aussi, râler, ronchonner et rouspéter. C’est culturel, on apprend la révolte avec notre premier biberon.
Sauf que vous ne venez pas ici pour des billets de mauvaise humeur, mais pour de petites notes aux couleurs changeantes. Je ne crois pas qu’un blog soit un exutoire, c’est un Média. C’est-à-dire un Multiplicateur de ce qu’on lui confie. Il faut faire attention à la nature des graines que l’on jette au vent.
M, le chanteur, a mille fois raison quand il le résume ainsi :
Je dis aime
Et je le sème
Sur ma planète
Je dis M
Comme un emblème
La haine je la jette
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