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Cathédrale de Beauvais

Cathédrale Saint-Pierre de BeauvaisVoilà une cathédrale qui ne ressemble à aucune autre. Dès l’entrée, elle désoriente. On cherche les repères habituels, la nef, le choeur, les bas-côtés : rien n’est à sa place. Pourtant il se dégage une impression de gigantisme. Le regard monte, monte, avant de rencontrer, tout là-haut, la voûte.
A quelle hauteur peut-elle bien culminer ? Dans nos maisons, le plafond se trouve à environ trois mètres du sol. Ici, combien ? 25, 30 mètres ? Allez, vous n’y êtes pas. 35, 40 ? Plus haut ! Quand même pas 45 mètres ? Encore plus haut ! 48 mètres des croisées d’ogives au sol du choeur !
J’imagine la stupéfaction des habitants de Beauvais qui ont assisté à la construction de la cathédrale Saint-Pierre. Les murs s’élevaient, s’élevaient, s’élevaient encore. Quand allait-on s’arrêter ?
La cathédrale de Beauvais fut un temps (de 1567 à 1573) l’édifice religieux le plus haut de la chrétienté. Saint-Pierre de Beauvais dépassait Saint-Pierre de Rome ! Avant même de bâtir la nef, l’architecte s’était hâté de doter l’édifice d’une grande tour lanterne surmontée d’une croix de fer.
Ce péché d’orgueil allait coûter cher : Le jour de l’Ascension 1573, la tour s’écroula, heureusement sans faire de victime.
Depuis, la cathédrale de Beauvais a été réparée, consolidée, mais jamais achevée. Telle qu’elle est, c’est un monument stupéfiant de beauté, qui invite à la méditation.

Pomme

Pomme au château de VascoeuilQuel est le point commun entre New York et la Normandie ? La pomme, bien sûr ! Cette sculpture d’Hedberg intitulée « Big Apple of New-York » se trouve dans le parc du château de Vascoeuil, remarquable musée de sculptures en plein air.

C’est la récolte des pommes dans tous les vergers de la région. Dans celui d’Houlbec Cocherel, à une quinzaine de km de Giverny, on peut ramasser soi-même ses fruits. Les pommes cueillies en ce moment sont meilleures que jamais, croquantes, juteuses et sucrées. Il faut oublier le nom latin du pommier, Malus, et se dépêcher de se régaler.

La Bataille d’Hastings

La cavalerie de Guillaume le Conquerant à la Bataille d'Hastings, Tapisserie de Bayeux L’Histoire et l’art de la guerre doivent beaucoup aux dates. Le 14 octobre 1066, avec la bataille d’Hastings, est l’une de ces journées qui ont fait changer le cours des choses.
Le déroulement de cet épisode historique est conté par le menu dans une incroyable bande dessinée brodée, la Tapisserie de Bayeux. Tout au long de ses 70 mètres, un luxe de détails fait revivre en direct toutes les péripéties des préparatifs et de la conquête normande. Cet extraordinaire document, unique au monde, est conservé et présenté de façon très didactique au musée de la Tapisserie à Bayeux, dans le Calvados.

Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, veut faire valoir ses droits sur la couronne d’Angleterre, que lui dispute Harold.
Pendant tout le printemps et l’été de 1066, il organise un formidable débarquement. Mais les vents tardent à se montrer favorables. Voici l’automne. Trop tard ? Pas du tout ! Ce délai va jouer en faveur des Normands.
Harold, voyant la saison avancer, croit que Guillaume attendra le printemps pour attaquer. L’Anglais fait remiser les 700 bateaux de sa flotte à Londres, renvoie chez eux ses hommes de troupe. Quand Guillaume débarque, Harold doit faire face en hâte à la menace. La désorganisation des Anglais fait le jeu des Normands, qui emportent la victoire, et la couronne anglaise.
C’est donc un peu pour une question de vents contraires que Guillaume a réussi son débarquement. De même qu’en 1944, la tempête qui faisait rage le 5 juin a endormi la vigilance des Allemands. Question de dates…

Mont Saint Michel

le Mont Saint Michel vu du cielAvec plus d’un million d’entrées payantes par an, le Mont Saint-Michel est le site culturel le plus visité de Normandie. La merveille de l’Abbaye se classe au 9eme rang national. (source ODIT France)
Le Mont St-Michel enregistre un surcroît de visiteurs aux périodes de grandes marées, comme c’est le cas en ce moment. Le spectacle de la marée montante, du Mont redevenu île, rendent la visite encore plus inoubliable.
C’est au Mont-Saint-Michel qu’on peut observer les plus grandes marées de l’Europe continentale : la mer se retire à 18 km des côtes et remonte avec une vitesse de plus en plus rapide. Pour bien voir les flots arriver « à la vitesse d’un cheval au galop », il faut se trouver au Mont-Saint-Michel deux heures avant la marée haute.

Mais bien sûr on vient surtout au mont Saint Michel pour l’abbaye, centre de pèlerinage depuis des siècles. Toute l’année, on visite ce chef d’oeuvre d’architecture normande. A voir aussi, le musée de cire (musée Grévin) au pied de l’abbaye, l’archéoscope, spectacle multimédia sur l’histoire du Mont, le Musée Maritime, le Logis Tiphaine, dans la maison de Du Guesclin (1320 -1380), les défenses avancées du bourg, la grande-rue, les remparts, et les jardins de l’abbaye. Enfin, pour découvrir le Mont différemment, des promenades nocturnes sont proposées par la Caisse Nationale des Monuments Historiques et des Sites.

Les bâtisseurs d’église

donatrice d'une fresque du 16e siècle, église de GisorsToutes ces églises gigantesques qui dominent les toits de nos bourgs conduisent toujours aux mêmes étonnements, aux mêmes questions : pourquoi si grand, si magnifique ? Que ressentaient ces gens qui nous ont précédé et qui se sont lancés dans ces travaux de titan ?
Les églises et les cathédrales ont englouti des vies de travail et d’économies. Le don, le plus souvent, est resté anonyme. Mais parfois, les donateurs se sont fait représenter dans les tableaux ou les vitraux qu’ils ont offerts. Et leur siècle vient soudain percuter celui de la scène biblique.
A Gisors, l’église Saint Gervais Saint Protais est particulièrement riche en témoignages de ce genre. Elle est réputée pour le pilier et le vitrail offerts par la confrérie des tanneurs. Mais c’est une oeuvre bien plus discrète qui m’a arrêtée ce matin.
La fresque se trouve dans une chapelle sur la droite de la nef en remontant vers le choeur. Elle a été peinte au 16e siècle. Le Christ transfiguré, entouré des prophètes, apparaît aux apôtres. Et dans le coin de droite, voici la donatrice.
Elle a la pose de circonstance, agenouillée les mains jointes devant un livre de prières. Un long chapelet est accroché à sa ceinture.
Je ne sais pas si la généreuse dévote s’est trouvée ressemblante. Je ne sais pas d’ailleurs si elle s’en souciait. Ce qui frappe, c’est son regard. Il ignore la fresque de la Transfiguration. Les yeux sont tournés vers la gauche, comme si la pieuse femme tentait de percer un mystère. Et cette bouche pincée sans l’ombre d’un sourire. Cette Gisorsienne de la Renaissance à l’habit élégant mais austère incarne la crainte de Dieu.

Cher lecteur, ces textes et ces photos ne sont pas libres de droits.
Merci de respecter mon travail en ne les copiant pas sans mon accord.
Ariane.

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