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Le Festival de Giverny
A Giverny, terre de peinture, on aime la musique. Le week-end dernier avait lieu le Festival de Giverny, une série de concerts autour de la chanson française. Le week-end prochain se tient au même endroit le festival Rock in the Barn, qui programme des groupes de musiques actuelles.
L’endroit en question, c’est une ferme au bord de la Seine, tout au bout d’un chemin de terre à travers les cultures. On passe un pont sur un bras du fleuve et on se retrouve dans Grande Ile. Au loin, le chapiteau rouge brille comme une promesse.
La ferme de Grande Ile est désaffectée depuis des années. Le bâtiment le plus grand, la grange, abrite maintenant une scène et des gradins, pour des spectacles intimistes. Tout autour de la grange, la buvette et le resto de plein air donnent au lieu un air de guinguette.
Le Festival de Giverny en est à sa 16e édition, et repose sur le talent de programmateur et l’entregent d’un habitant de Giverny : Eric Carrière, entouré d’une solide bande de bénévoles. Le succès de l’évènement doit beaucoup à son flair pour repérer les stars montantes – Yann Tiersen l’année d’Amélie Poulain, Vincent Delerm à son premier album – et faire venir des pointures, comme l’ex Supertramp John Helliwell. On y croise les artistes qui habitent le coin, tels que Yolande Moreau, Lény Escudéro ou Florent Vintrignier.
Ce dernier était là dimanche, avec la Rue Kétanou. Quand le groupe a commencé, cela faisait déjà plusieurs heures que le public était debout. Au chaud et au sec, les pieds dans la paille, confort rustique du festival normand ou l’on ne s’amuse pas à parier qu’il va faire beau.
Aux premières notes, on aurait dit que quelqu’un venait de monter le thermostat. La Rue Kétanou jouait devant une salle pleine de fans qui connaissaient les paroles des chansons par coeur. On chantait, on tanguait, on battait des mains. C’est pour ces instants de bonheur collectif qu’on vient, et les festivals ont encore de beaux jours devant eux.
Des moteurs plein le pré
Faire tourner à nouveau des moteurs d’un autre âge, c’est le pari des passionnés de mécanique ancienne. A Giverny, ces derniers ont rendez-vous chaque année le premier week-end de septembre dans le pré en face de l’hôtel Baudy.
Alignées pour la parade, les machines imposantes ronronnent. Les moteurs parfaitement réglés tournent comme des horloges sans faire beaucoup de bruit : un cliquetis régulier, des pouf pouf paisibles. Il émane une douceur de leurs murmures conjugués. Ca sent l’huile chaude et le carburant, à peine les gaz d’échappement.
Pourquoi ce rassemblement de moteurs anciens à Giverny ? Parce que le village récèle un musée très particulier, qui n’a rien à voir avec la peinture : le Muséum de mécanique naturelle.
Au 2 rue Blanche-Hoschedé-Monet, non loin de la mairie, cette collection privée ouverte au public tous les jours de 14h à 18h présente des machines effarantes conçues il y a cent ans ou davantage. Dans une débauche de volants, de pignons, de courroies et de pistons, ces engins avaient tous une fonction bien définie qui libérait les hommes d’harassantes tâches agricoles. C’était la révolution industrielle et agricole. Le progrès.
Pour qui a le sens de la mécanique, ces machines agricoles du passé sont des merveilles. Pour tout le monde, elles sont un témoignage étonnant de l’inventivité humaine. Elles offrent aussi un plongeon dans le passé en suggérant les conditions du travail aux champs autrefois. C’est un peu ce que l’on ressent devant une locomotive à vapeur, en plus insolite.
Festival de musique de chambre
Le Festival de musique de chambre de Giverny débute ce soir. Dans l’atmosphère feutrée de l’auditorium du musée d’art américain, ou dans celle, recueillie, de l’église du village, toute une série de concerts d’exception vont se succéder jusquau 3 septembre.
En résidence à Giverny, de jeunes et talentueux musiciens venus de différents pays viennent jouer avec des concertistes internationaux, sous l’égide d’un compositeur invité.
Les journées studieuses s’achèvent en concerts d’une rare virtuosité.
Cette année, le programme met Schumann à l’honneur. Si vous aimez la musique de chambre, c’est un rendez-vous de fin d’été de grande qualité.
Le visuel ci-contre illustre l’affiche du festival, et c’est un plaisir de la voir fleurir un peu partout, tellement l’image est jolie. Outre l’hommage à Monet et ses chers reflets, à ses couleurs, il y a comme une musicalité dans le tremblé, l’impression de courant, en contraste avec la zone calme au milieu de l’image.
Peindre Giverny
A en juger par la forte participation des peintres hier à Giverny, le cru 2006 de la fête de la peinture dans l’Eure a été un succès.
Les artistes étaient regroupés près de l’hôtel Baudy, un peu à l’écart de la Fondation Monet. Il fallait donc avoir la curiosité de se promener un peu dans le village pour les voir. Quelques pas récompensés par l’intérêt de découvrir des artistes de talent en pleine création.
Beaucoup de visiteurs n’en auront sans doute pas eu le temps, l’entrée aux jardins de Monet demandant une bonne dose de patience.
Il a fait beau et chaud, une clémence météorologique dont nous avions perdu l’habitude ces dernières semaines. Comme c’était la Pentecôte, plusieurs milliers de Franciliens et de Normands ont eu la même bonne idée : aller visiter les jardins de Monet. Le dimanche de Pentecôte se dispute chaque année avec celui de la fête des mères le privilège du record d’affluence des particuliers. Je crois bien qu’il a gagné cette fois-ci.
Fête de la peinture
On connaissait la Fête de la Musique, les Journées du Patrimoine… L’Eure espère rencontrer le même succès en lançant la Fête de la Peinture.
Dans tout le département, aujourd’hui, on sort les chevalets et les cartons à dessin. Chacun est invité à manier les couleurs sous les yeux des passants. Le communiqué de presse officiel en attend « un jaillissement créatif » et un support à des échanges entre les individus.
On en est à la deuxième édition et j’espère que cette initiative aura du succès. Que, pourquoi pas, elle sera imitée ailleurs.
Il y a quelques années, Vernon organisait une manifestation intitulée « Je peins Vernon ». C’était un concours de peinture sur un week-end, avec jury, remise des prix et vente aux enchères.
De nombreuses villes proposent ce genre de concours, destinés aux bons amateurs et aux professionnels. C’est un plaisir de voir des dizaines de peintres investir la ville, d’assister à la naissance d’une oeuvre. Il en résulte de très agréables expositions qui permettent d’admirer des lieux familiers transfigurés par les pinceaux.
Le Conseil Général saura-t-il insuffler un élan festif à la manifestation ? C’est surtout là que réside le risque de flop, car ce ne sont pas les peintres du dimanche et de tous les jours de la semaine qui manquent. Comme pour la fête de la musique, il faut maintenant que chacun s’empare de l’opportunité et recrée l’évènement à titre individuel. En espérant que le soleil brillera.
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