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Abutilon

Certaines fleurs nous émeuvent plus que d’autres sans que nous sachions forcément expliquer pourquoi. C’est le cas de la lanterne chinoise, que je présente souvent aux visiteurs de Giverny. Elle fait partie des résistantes de la dernière heure, encore épanouies à la Toussaint. La voici dans sa version rouge, aux pétales délicatement contournés en forme d’accolades. Ils sont parcourus de nervures en relief faisant penser à des veines.

Les clochettes de la lanterne chinoise se nichent sous de larges feuilles, si bien qu’il faut prêter attention pour les découvrir. L’abutilon manifeste beaucoup plus de discrétion qu’une fleur comme la tulipe, par exemple. Le jardinier tenté d’en planter a intérêt à en apprécier aussi le feuillage. Claude Monet en cultivait une variété panachée assez proche de celle-ci et l’aimait assez pour en faire un bouquet, et même un tableau.

A quoi tient la grâce de cette fleur ? A la découpe pointue des sépales, à l’arrondi du calice ? Au pistil dissimulé, en forme de ballant de cloche ?

Ou encore à la courbe élégante de la tige, à ses couleurs inattendues ? A sa ressemblance avec un vêtement, une jupe ? Chaque variété a sa personnalité.

Un dernier tour à Giverny – 3

Le cléome fait partie de ces plantes qui ne se lassent pas de fleurir. Dans la grisaille de novembre, il multiplie les pétales comme si c’était le coeur du printemps, sans donner le moindre signe de fatigue.

Que restait-il en fleur dans le jardin d’eau de Monet à la veille de sa fermeture ? Les impatiences toujours fidèles au poste, imitées par les bégonias.

Rien n’arrête la danse des fuchsias.

Les touffes de cupheas restent couvertes de fleurettes allongées, souvent orange.

Au bout du bassin, les jardiniers ont planté deux Asclépias physocarpa, également nommés Gomphocarpus physocarpa ou Gomphocarpus brasiliensis. Le nom vernaculaire de cette plante prête à confusion : arbre à ballons est facile à retenir, mais ce n’est pas un arbre, et le titre de fleur ballon est déjà attribué au platycodon. On trouve aussi faux cotonnier et d’autres noms plus ou moins explicites, en français comme en anglais, dont celui de bijoux de famille. Les fruits apparaissent à hauteur des yeux, et leur étrangeté attire le regard.

Tiens ! encore un vaillant zinnia, qui s’est trompé de saison.

Fleurs d’été dans le clos normand

Cette étrange beauté est une ismène, dite aussi lis araignée. C’est une bulbeuse venue des Andes qui, en plus d’attirer le regard, est parfumée. Ismène sonne comme un prénom, et c’en est un : c’est la soeur d’Antigone.

L’ammi élevé, ou Ammi majus, est une belle ombellifère de la famille du céleri, qui donne un aspect naturel et champêtre à un massif.

Voici les clochettes violettes de la cerinthe, et ses belles feuilles ombrées de violet.

Et pour finir la scaevola, dite fleur éventail, dans sa version blanche et jaune.

Fleurs d’été au jardin d’eau

Planté avec d’autres petites merveilles dans les massifs du jardin de Monet, voici le Salpiglossis, belle fleur au toucher de velours. Il rappelle un peu son cousin le pétunia, mais en plus découpé. Les jardiniers de la fondation Monet ont choisi des variétés marbrées spectaculaires.

Le Tradescantia virginiana, ou éphémère de Virginie, offre un beau contraste de couleurs avec ses pétales d’un violet intense qui tranche sur le vert de son feuillage.
Le millepertuis, ou Hypericum, très courant dans les jardins, est tenu à l’oeil chez Monet car il adore prendre ses aises.
Et voici le poivrier de Chine, à la discrète mais mignonne petite fleur blanche peu élevée. Son nom botanique ? Houttuynia cordata. C’est un couvre-sol des terrains humides et frais, dont les feuilles et les racines se consomment. Goût d’agrume, de coriandre, de poivre, il paraît qu’il fait merveille en cuisine. Je n’ai pas essayé.

Le temps des sauges

En fin d’été, les sauges sont à leur apogée à Giverny, formant des massifs à elles toutes seules dans le clos normand.

Salvia uliginosa ou Sauge des marais

La sauge des marais est d’un bleu ciel très doux.

Salvia leucantha ou Sauge du Mexique

La sauge du Mexique a des fleurs blanches émergeant de bractées colorées.

Salvia guaranitica, sauge guarani

La sauge guarani Chevalier noir, ou Black Knight, pousse en masse énorme jusque sous les yeux des visiteurs de Giverny ébahis par sa couleur.

Salvia involucrata ou sauge involucrée

Involucrée signifie qui porte un involucre, c’est-à-dire une collerette à la base de la fleur (l’involucre des noisettes).

L’étoile de Digoin

Claude Monet est assis à son bureau du salon-atelier, dans sa maison de Giverny. Devant lui, des photos, des journaux et un vase en verre bleu pâle contenant une fleur unique : un dahlia étoile de Digoin.

C’est Blanche qui prenait le soin de fleurir les soliflores disposés dans l’atelier. L’ami de Monet Marc Elder l’a saisie au vol. En 1924, il publie A Giverny chez Claude Monet, délicieux aperçu de la vie quotidienne du peintre à la fin de sa vie, irremplaçable recueil de souvenirs glanés au fil des visites. Voici ce qu’il note page 36 :

« Et, comme le dernier pavot blanc boutonne à côté, sur la pelouse, madame Monet le coupe et l’emporte à l’atelier. »

Au moment où Elder fait cette remarque, Alice est morte depuis plus de dix ans, la seule madame Monet est Blanche Hoschedé, veuve de Jean Monet.

Ce qui est merveilleux, c’est que quelques pages plus loin, l’auteur semble commenter la photo ci-dessus :

Page 58 : « Le maître demeure pensif, les yeux sur la boule de cristal bleu dans laquelle trempe toujours une fleur : rose, pavot, iris, orchidée… Ce soir c’est un dahlia mauve qui en jaillit, un dahlia souple dont la tige s’affaisse sous le poids des pétales convolutés comme les ailes d’un moulin puéril. Il semble qu’il n’y ait qu’à souffler dessus pour qu’il tourne ! »

Et voici le vase, toujours exposé à Giverny, sur le bureau cylindre du salon-atelier. Il est trop fragile pour contenir une fleur, mais le jardin regorge de dahlias en forme d’étoile. Ce sont aujourd’hui des dahlias Honka, une variété très proche de l’étoile de Digoin, comme celui-ci :

Voilà ce qu’entend Elder par convoluté : roulé sur soi-même. Le Robert, qui range ce mot dans les termes de botanique, donne l’exemple de la feuille convolutée du bananier. Les dahlias étoilés attirent toujours l’oeil des visiteurs par leur forme originale.

Un troisième témoignage atteste de leur présence dans le jardin de Monet : celui de Jean-Pierre Hoschedé. Dans son livre de souvenirs Claude Monet ce mal connu, le beau-fils du peintre se les rappelle :

Parmi les plantes que l’on ne voit guère dans les jardins et que Monet s’était procurées, il me faut citer d’abord une variété de dahlia, l’étoile de Digoin, à grandes fleurs simples à pétales roulés, tuyautés, jaunes au centre de la fleur, rouges aux pointes des pétales, étrange ressemblance avec une étoile de mer.

Albertine retrouvée

Ce ravissant rosier porte le doux prénom d’Albertine. Tout de suite on pense à Proust et son Albertine disparue, et ma foi c’est un truc qui en vaut un autre pour retenir le nom de ce cultivar obtenu en 1921 par René Barbier. Rose ancienne, Albertine est naturellement très parfumée.

Albertine adore s’échapper vers les arbres voisins, car c’est un rosier grimpant, à son apogée fin mai – début juin. Elle a un tempérament de fugitive, la belle.

Les souples sarments d’Albertine portent de belles rosettes très doubles et comme chiffonnées, qui donnent beaucoup de douceur et de fraîcheur à ce coin du jardin d’eau. Selon Wikipedia (!) on trouve aussi Albertine dans le clos devant la maison sur les supports de la « boîte de peinture ». Enfin je crois la reconnaître sur le premier arceau de la grande allée, où elle fait merveille.

Albertine est un prénom si rare qu’il va peut-être bientôt revenir à la mode. En connaissez-vous ? En avez-vous connu ? Pour moi il reste associé à une amie de ma grand-mère qu’elle s’était faite quand elles avaient une vingtaine d’années, dans les années vingt, et qu’elle a gardé toute sa vie. Elles s’écrivaient régulièrement et chaque année elles allaient passer une semaine d’été chez l’une ou chez l’autre. Fidèles, les Albertine.

Source concernant l’emplacement au jardin d’eau : Gilbert Vahé, « Le jardin de Monet à Giverny – Histoire d’une renaissance », p 193.

La fritillaire de Perse

Fritillaire de Perse, variété Adiyaman

Avec leurs intrigantes collections de clochettes, les fritillaires de Perse sont les championnes pour se faire remarquer. Leurs couleurs presque noire et presque blanche leur permettent de s’intégrer aux jardins les plus contemporains. A Giverny, elles dialoguent gentiment avec la multitude de fleurs de toutes sortes qui les entoure. Voici les variétés fritillaria persica ‘Adiyaman’, pourpre sombre, et fritillaria persica ‘Ivory Bells’, ivoire teinté de vert, dont le nom est un peu plus facile à mémoriser.

Fritillaria persica ‘Ivory Bells’ à Giverny

Euphorbe

Coccinelle sur une inflorescence d’euphorbe

L’euphorbe est à la fois singulière et plurielle. Elle ne ressemble pas tout à fait à une fleur, mais pas vraiment à une feuille non plus. Elle suscite des sentiments mêlés, attirance ou rejet. Ni jaune ni verte, sa couleur parfois limite criarde est indéfinissable. Mais on ne saurait parler de l’euphorbe de façon définitive car il en existe des milliers de variétés aux caractéristiques personnelles. Une chose est sûre, elle sort de l’ordinaire, et sa culture demande très peu de soins. L’euphorbe adore qu’on n’en fasse pas trop.

Sa floraison qui dure jusqu’au temps des roses a déjà commencé, pour le plus grand plaisir des amoureux des jardins qui n’ont pour l’instant pas grand chose à se mettre sous les yeux. La plupart des fleurs sont encore en train de réfléchir à leur futur épanouissement. Elles hésitent, tâtent la température… La saison elle aussi hésite, une heure de printemps, deux heures d’hiver. Jusqu’à cette petite coccinelle qui semble hésiter sur la conduite à adopter.

A Giverny, on compte les jours avant l’ouverture des jardins de Monet, le 1er avril.

Datura et Brugmansia

Datura

C’est demain Halloween, l’occasion de célébrer deux plantes très toxiques cultivées dans les jardins de Monet : le datura et le brugmansia. Oui, bien que le jardin de Giverny accueille du public, de nombreuses fleurs qui y poussent sont dangereuses pour la santé si on les ingère, mais ce serait tout de même une drôle d’idée de les cueillir et de se mettre à les manger.

Brugmansia

Les daturas et les brugmansias ont en commun de présenter de magnifiques fleurs en trompette de grande taille, mais tandis que le brugmansia les laisse pendre de ses branches, le datura les dresse sur une tige érigée.

Des brassées de rudbeckias

Giverny, juillet 2022

Même les moins motivés des jardiniers du dimanche peuvent profiter de l’éclatante floraison des rudbeckias dans leur jardin. Il suffit de les planter une fois pour toutes, et voilà le massif qui s’ensoleille fidèlement chaque été. La contrepartie de cette relative paresse ? Une fleur toute simple, coeur noir cerné d’un rang de pétales d’une taille modeste.

A Giverny, c’est tout l’inverse. Les jardiniers qui travaillent toute la semaine dans le domaine de Claude Monet débordent de savoir-faire et d’ardeur à la tâche, clés pour une créativité beaucoup plus grande. A eux la richesse sans fin des annuelles ! Dans les massifs jaunes et orange, les rudbeckias cultivés en serre à partir des graines et replantés ensuite dans le jardin rivalisent de luminosité.

Ils existent dans une gamme hallucinante de formes et de nuances. Leur couleur varie du jaune au marron, ils peuvent être unis ou bicolores, garnis d’une seule rangée de pétales ou au contraire froufrouter de multiples épaisseurs. Leur centre le plus souvent noir, sinon vert, s’agrémente d’une petite couronne et prend des allures variées. Les pétales, parfois immenses, se recourbent, s’enroulent, se dressent ou retombent avec nonchalance. Leur aspect évoque tantôt le velours, tantôt le satin.

On reste ébahis de cette diversité, à observer leurs dissemblances et leur beauté dans un jeu de comparaisons qui ne cesse de révéler des individus différents. Dans la grande famille des rudbeckias, les cousins sont légion. Ils gardent un air de parenté qui les fait s’harmoniser à la manière d’un bouquet, plantés très serrés comme ils le sont à Giverny.

Gazania

Parmi toutes les plantes cultivées dans les jardins de Monet, les gazanias ont une place à part. Car ces fleurs réclament le plein soleil pour s’ouvrir et boudent si le ciel est voilé, pétales frileusement resserrés autour du coeur. Tout comme le maître de l’impressionnisme, elles se montrent très sensibles à la lumière.

En Normandie, il faut un certain culot pour en planter, tant elles risquent de cacher le plus souvent ce qu’elles ont de plus joli, même si les variétés les plus récentes jouent un peu moins à cache-cache. Mais c’est justement ce côté baromètre qui est amusant. Que le soleil surgisse, et le gazania répondra à l’astre du jour.

Et quelle splendeur de couleurs ! Des soleils en miniature, magnifiquement mordorés, jaunes, orange, ornés d’une petite couronne contrastante à la base : les gazanias sont irrésistibles de chaleur, ambassadeurs des pays chauds et désertiques dont ils sont originaires.

Côté culture, le gazania a la sobriété d’un chameau et la frugalité d’une top modèle : il adore les sols pauvres et les oublis d’arrosage. Cette vie d’ascète arrange nombre de jardiniers, mais paradoxalement elle est une gageure à Giverny, où les massifs regorgent de bon compost et où le goutte à goutte étanche la soif des plantes par anticipation.

Iris de Sibérie

Dans le jardin d’eau de Claude Monet, des iris de toutes sortes s’épanouissent durant le mois de mai. A côté des iris jaunes, ou iris des marais, très courants à Giverny, fleurissent des espèces plus rares, telles celle-ci, que je crois être un iris de Sibérie. Les classifications valent ce qu’elles valent, car les fleurs sont généralement des hybrides obtenus à partir de souches différentes. Il me semble que l’iris siberica a des marbrures comme celui-ci, et l’intérieur dressé au-dessus de sépales arrondis. Si vous êtes plus calé que moi, vos précisions en commentaire sont les bienvenues !

A côté de l’opulence froufroutante des iris germanica, ou iris barbus, plantés en masse dans le jardin de fleurs de Monet, et dont la taille gigantesque impressionne les visiteurs, les iris de Sibérie affichent des mensurations plus modestes et une certaine retenue. Ils ont une présence discrète qui orne sans s’imposer, et demandent presque un effort de l’attention pour les remarquer, plantés comme ils le sont en contrebas du chemin.

Les pivoines japonaises

Les pivoines arbustives offertes en 2018 à la Fondation Monet par le jardin japonais Yuushien à l’occasion de la célébration des 160 ans de relations diplomatiques entre la France et le Japon sont en fleurs à Giverny.
Elles sont plantées devant la maison, en harmonie avec les tulipes roses.
Tout près de là, en clin d’oeil, des tulipes-pivoines. (photo 2019)
Le côté spectaculaire des pivoines éclipse les floraisons alentour. (photo 2019)

Bégonia vivace

Begonia grandis, begonia vivace

Quand on parle de bégonias, l’image qui nous vient est celle de fleurettes estivales et sensibles au froid. On n’a pas tellement l’habitude d’associer au bégonia l’idée d’une grande plante vivace.

Il en existe pourtant qui acceptent de passer l’hiver dehors. C’est ainsi que le bégonia grandis tranche dans la famille. Comme son nom l’indique, il atteint des hauteurs intéressantes, plus d’un mètre de haut à Giverny, et il fleurit très longtemps : de juillet jusqu’aux premières gelées, aux alentours de novembre. La partie aérienne de la plante se flétrit alors, tandis que la vie se retire sous terre.  

Devant la maison de Monet, sous le pommier du Japon, les bégonias grandis créent pendant tout l’été et l’automne une grande masse rose, associés à des balsamines et des fuchsias. Au printemps, en attendant que les bégonias sortent de terre, le massif est garni de tulipes blanches et de giroflées jaunes, bordées de pâquerettes doubles, et piqué ça et là de primevères candélabres. 

Pélargoniums roses et rouges

Géraniums roses et rouges devant la maison de Monet à Giverny

Devant la maison de Claude Monet, les massifs de pélargoniums font un tapis de couleurs éclatantes. L’effet est signé Monet : il associait les géraniums rouges et roses, une photo couleur l’atteste. 

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Ornithogale

Ornithogalum

Voici une petite fleur qui existe depuis l'Antiquité mais qui n'a pas atteint la célébrité des roses ou des tulipes : l'ornithogale. Son nom allie les racines oiseau et lait, suggérant l'idée d'un passereau tout blanc posé au bout des tiges et prêt à s'envoler. 

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Cuphea

Cuphea ignea, la fleur cigare

Des fleurettes en forme de cigarette au bout incandescent, ou de petites bêtes qui tirent la langue : la famille des cupheas est l’une des plus amusantes parmi les fleurs qui s’épanouissent à Giverny.

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Amarante dreadlocks

amaranthe-dreadlocks

En fin de saison, les amarantes sont un des clous du spectacle dans les massifs de Giverny. Elles arborent sans complexe des inflorescences aux formes bizarres dans des couleurs qui ne passent pas inaperçues. C'est un fait, les amarantes sont marrantes. 

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Persicaire filiforme

persicaria filiformis

En pleine floraison en ce moment à Giverny, la persicaire filiforme est aussi amusante à photographier qu'à cultiver.
Ses feuilles tamponnées d'une tache sombre qui évoque un bouclier africain sont intéressantes dès le printemps.
En fin d'été le persicaria filiformis virginiana développe tout son charme, avec ses épis super légers ponctués de minuscules fleurs rose magenta.

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Les soleils

Soleils à Giverny

A Giverny, l’été met un s à soleil. Celui du ciel s’est montré généreux en juillet, sa chaleur a favorisé l’épanouissement des fleurs estivales petites et grandes.

Les géantes, ce sont les tournesols, des plus simples dont on tire l’huile aux plus doubles, dodus et doux comme des coussins moelleux. 

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Iris des jardins

iris-germanica

J’ai un faible pour les grands barbus, et en ce moment ils sont tous plus beaux les uns que les autres à Giverny. Regardez celui-ci, par exemple, cette incroyable teinte qui confine au noir associée à un jaune lumineux, on dirait un maillot d’équipe de rugby. Ou de foot. Je ne sais pas trop ce qui passe ce soir à la télé et que regarde mon grand barbu préféré, je n’ai entendu que l’hymne national.

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Fritillaire pintade

fritillaire-pintade à GivernyCette petite fleur pousse dans la nature, mais dans l'Eure il faut sûrement beaucoup de chance pour la découvrir, dans les milieux humides. Je n'en ai jamais vu de sauvage, alors qu'elle est courante au bord de la Loire.

Elle a été plantée un peu à l'écart dans les jardins de Monet, mais elle attire l'oeil. Les visiteurs de Giverny s'arrêtent tour à tour pour la nommer dans leur langue. 

Pour les francophones, c'est en général une fritillaire pintade, comme le veut aussi son nom botanique fritillaria meleagris, qui signifie à taches de pintade.

Mais à y regarder de près, (c'est-à-dire en comparant avec les petits points blancs qui parsèment le plumage des pintades) son autre nom paraît plus exact : la fritillaire damier, ou en allemand die Schachbrettblume, c'est à dire la fleur échiquier. 

Selon la littérature botanique, ces noms existent aussi en anglais (Chess Flower  et  Guinea-hen Flower). Mais le plus perturbant est celui que m'ont cité les personnes que j'accompagnais : Snake's Head, tête de serpent. Impossible qu'un nom aussi inquiétant se loge dans la mienne… à moins de se souvenir de l'analogie avec les écailles d'un serpent. Si l'on veut.  Le plus étrange est que sa graine est très toxique. Vénéneuse, à défaut d'être venimeuse. 

Plectranthus, coleus et hypoestes

Plectranthus
Plusieurs plantes qu’on voit plus souvent en intérieur sont cutivées en pleine terre à Giverny. C’est le cas des plectranthus, des hypoestes et des coleus, histoire de les prendre au mot avec leurs noms à coucher dehors.
Le jardinier m’a raconté que des semis spontanés se forment dans les serres, si bien qu’il ne reste plus qu’à les récupérer, leur prodiguer quelques bons soins et les replanter dans le jardin. Alors pourquoi s’en priver ?
Le plectranthus n’est pas le plus coloré mais il est très charmant avec ses festons. Une petite fantaisie de la nature dont on se demande à quoi elle sert, si ce n’est au plaisir des yeux des humains.
Il existe des centaines de plectranthus différents, et peut-être que dans la nature ils ne sont pas tous aussi portés sur les finitions féminines de leur toilette, mais les variétés présentées dans les jardins de Monet ont l’air d’avoir toutes ce trait de personnalité, qu’elles soient argentées, panachées ou vertes. La fleur a un vague air de sauge, mais il ne faut pas s’y fier, il paraît que c’est avec le coleus qu’il cousine.
coleus
Le coleus, on le repère beaucoup plus vite. Il affectionne les tenues ultra voyantes, les associations de couleurs limite mauvais goût genre bordeaux, violet, vert et jaune. Il faut oser, mais pas de problème, il ose, et c’est assez bluffant de découvrir son dressing extravagant.
hypoestes
Plus discrète, l’hypoestes paraît toute douce à côté. C’est la plante aux taches de rousseur, ou plante à pois (polka dot plant) en anglais. Elle paraît familière avec ses nervures vertes qui tranchent sur des tons rose, rouge ou blanc. Oui oui, on l’a déjà vue dans des potées. La voici promue au rang de couvre-sol sous les ifs de la grande allée en remplacement des impatiences, une mission dont elle s’acquitte avec panache, on peut le dire.

Pensée éclipse

Pensée éclipseReconnaître une pensée, ça va encore, c’est facile. Mais savoir nommer la variété, c’est une autre affaire. Sauf si le nom est tellement bien trouvé qu’on ne peut pas l’oublier.
C’est le cas de cette pensée violette cernée de blanc, juste rehaussée d’une petite touche de jaune au coeur. Son nom commercial est « éclipse ».
On ne peut pas oublier ce nom parce qu’on ne peut pas oublier l’expérience de l’éclipse. L’émotion liée à cet instant unique, qui nous dépasse, qui nous jette dans l’univers.
Vous vous souvenez ? Vous l’avez vue ? C’était en 1999, le 11 août. A Giverny, l’obscurité n’était pas totale. La zone passait un peu plus au nord. On avait fait une trentaine de kilomètres sous les nuages, jusqu’à arriver à un champ moissonné où de nombreux observateurs à lunettes en carton attendaient l’heure du rendez-vous. Et puis, chance, les nuages s’étaient déchirés juste à temps pour nous laisser admirer l’ombre qui grignotait le soleil, et cet instant extraordinaire où le disque sombre de la lune cachait tout, sauf ce halo clair autour, cette frange de lumière.
Et puis après, le coeur comblé de ce spectacle live qu’on ne vivrait sans doute plus, tout le monde s’était éclipsé en douce, dans la lumière revenue, sous les nuages. Etiquette de fleur à Giverny

Cher lecteur, ces textes et ces photos ne sont pas libres de droits.
Merci de respecter mon travail en ne les copiant pas sans mon accord.
Ariane.

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