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Le directeur de la fondation Monet s’est éteint
Je viens d’apprendre avec une profonde tristesse la disparition d’Hugues Gall, l’académicien à la tête de la fondation Claude Monet depuis 16 ans. Il s’est éteint il y a trois jours, dans la nuit du 24 au 25 mai, à l’âge de 84 ans.
Pour cet homme qui a exercé de hautes fonctions et qui disait que le président Sarkozy lui faisait l’amitié de le tutoyer, les articles nécrologiques abondent. Je ne vais pas en faire un de plus, mais je voudrais lui rendre hommage très simplement en racontant quel homme il fut dans son rapport avec moi, la petite blogueuse de Giverny.
Hugues Gall, élu à l’Académie des Beaux-Arts en tant que directeur des opéras de Paris, a pris sa retraite de ce poste en 2008 pour se consacrer à la maison de Monet à Giverny, après le décès des époux van der Kemp. Il était alors âgé de 68 ans. Grand admirateur de Monet depuis toujours, il était très heureux de ce nouveau défi. Comme il habitait Paris, son premier réflexe a été de chercher Giverny sur internet. C’est ainsi qu’il est tombé sur Giverny News. Le 28 mars 2008, il m’écrivait ce commentaire :
Madame,
élu depuis deux jours par mes pairs de l’Académie des Beaux-Arts, à la succession de la regrettée Florence Van der Kemp, je suis donc le nouveau directeur de la Fondation Claude Monet-Giverny.
Je me suis depuis quelques jours familiarisé avec ce lieu magique et avec ses alentours en parcourant votre site si bien fait, si joliment écrit !
Je tiens à vous dire mes félicitations et mon souhait de vous rencontrer « in loco » lors d’un prochain passage de ma part à Giverny.
avec mes sentiments les meilleurs
Hugues R.Gall
Membre de l’Institut
Conseiller d’Etat
En lisant ces mots, j’ai poussé de tels cris que les enfants sont descendus pour voir si je riais ou si je pleurais. Ces quelques lignes et les rencontres qui ont suivi ont changé ma vie. Hugues Gall voulait s’entretenir avec toutes les personnes en lien avec Giverny, recueillir leurs idées et sonder leurs réactions aux siennes, par exemple sur l’ouverture le lundi ou la hausse des billets d’entrée. Je me souviens aussi de sa curiosité et de son émerveillement face à la beauté du jardin de Monet, où il se glissait tôt le matin avec l’impression d’être Alice au pays des merveilles.
Grâce à sa bienveillance, j’ai pu faire des photos dans le jardin quand il est fermé au public, assister à des conférences de presse, découvrir les coulisses de la fondation Monet, des appartements privés des directeurs jusqu’au grenier et à la cave… Surtout, j’ai eu la chance d’approcher un homme prodigieux, d’une infinie culture, pétillant d’humour. Sa spécialité était de faire aux gens des éloges si exagérés qu’on sentait bien l’ironie poindre derrière. Personne n’était dupe, c’était jouer à je sais que tu sais que j’exagère, un jeu qui malgré vous vous mettait le sourire aux lèvres. Ses discours mêlaient le factuel et l’intime, par exemple lors du baptême du square van der Kemp. Il n’oubliait jamais d’exprimer sa reconnaissance, non seulement pour Monet, créateur du lieu, pour les van der Kemp qui l’avaient restauré, les nombreux mécènes qui avaient financé les travaux, mais aussi, peut-être même surtout, pour Michel Monet, qui avait légué la propriété à l’académie des beaux-arts. Plus encore que toutes les autres, c’était cette générosité-là qui le frappait. Sans ce geste de Michel, il n’y aurait rien eu, ou du moins la responsabilité de faire vivre Giverny ne serait pas échue à un académicien comme lui.
J’ai donc pris le thé en tête à tête avec Hugues Gall, du thé vert à la menthe venu du Maroc, je l’ai écouté me parler de Mahler, je l’ai guidé plusieurs fois avec ses amis dans les jardins, y compris les éminents membres du comité de la Légion d’honneur, qu’il a présidé pendant un temps. Je n’ai jamais réussi à être vraiment détendue en sa présence, car il était manifeste que nous n’étions pas du même monde. Mais je crois qu’il m’aimait bien.
Au début, il lisait le blog tous les soirs avant d’aller se coucher, m’avait-il confié. En écrivant, j’avais l’impression de lui raconter une histoire avant de dormir, situation assez paradoxale eu égard à la différence d’âge et de statut. Puis, quand il a eu mis en place les changements qu’il souhaitait, je crois qu’il a consacré moins de temps à Giverny, car c’était un homme très occupé. Les photos dans l’atelier de Monet ont été prises le 23 mars 2011, alors que la pièce venait d’être redécorée et les répliques des tableaux accrochées au mur. Je n’étais pas femme à braquer un appareil photo sur quiconque, et encore moins sur lui, mais il m’avait expressément engagée à les faire. J’en ai pris d’autres en plein air, lors du dévoilement de la plaque du square le 1er septembre 2014. Dix ans déjà ! Le covid est venu, chassant hélas l’habitude de se serrer la main. La dernière fois que je l’ai croisé dans les jardins, il marchait à petits pas, et quand je l’ai salué, je ne suis pas sûre qu’il m’ait reconnue. Souvent, nous perdons deux fois les gens que nous aimons.
Réouverture le 29 mars 2024
La Fondation Monet vient d’annoncer que les jardins de Claude Monet à Giverny rouvriront le vendredi 29 mars 2024 au matin. C’est le vendredi saint, le début du week-end pascal.
Les tarifs 2024 sont inchangés.
Voici ce à quoi on peut s’attendre du côté du clos normand en matière de floraison. (photo 1er avril 2023) Souhaitons-nous un temps plus doux et printanier… . 😉
Giverny est ouvert !
Les pommiers du Japon sont en fleurs, ainsi que de très nombreux bulbes et des bisannuelles qui ont profité des beaux jours de mars pour s’épanouir. Difficile de croire, le nez dans l’écharpe et les gants aux mains, qu’il a fait si beau et chaud jusqu’à la semaine dernière. Mais la neige annoncée pour la nuit dernière n’est pas tombée sur Giverny, le fond de la vallée étant un peu plus doux que les plateaux alentours, tout blanchis ce matin.
Un drone de visiteur
La fondation Monet propose sur son site internet une immersion dans le jardin de Giverny sous forme d’une vidéo tournée par un drone. (Production Livemulticam, réalisation Alexandre Camerlo et Laetitia Chou).
Comme un oiseau, vous fondez entre les arbres vers la grande allée. Ce sont ces premières secondes que je préfère. Mais peut-être serez-vous touché par un autre passage.
Ensuite la caméra franchit le pont japonais, fait un tour de bassin et musarde dans les allées. Enfin, musarde… sprinte et valse entre les massifs, beaucoup plu vite qu’on ne peut le faire en marchant. C’est sans doute la loi du genre, mais je préfère avancer tout doucement, presque sur la pointe des pieds, pour me laisser accueillir par le jardin. La complexité des plantations mérite qu’on s’y attarde et qu’on les regarde de près, ce qui n’est pas la fonction d’un drone, évidemment.
L’avantage du drone est d’offrir des angles inédits et de proposer une lecture nouvelle des lieux. Le vidéaste a eu l’idée de donner à voir des images de la propriété dans son environnement, côté val de Seine et côté village. En regardant bien la dernière scène, on aperçoit par exemple les serres de production.
Le 23 septembre, jour du tournage, était une belle journée où j’étais moi aussi dans les jardins. Depuis que les smartphones permettent de faire de bonnes photos, j’en prends presque tous les jours quelques-unes, ce qui m’a permis d’illustrer ce billet avec ce massif jaune si caractéristique de la fin d’été à Giverny.
Réouverture
C’est comme si les fleurs avaient attendu les visiteurs autant qu’elles le pouvaient : les ultimes tulipes et les myosotis étaient au rendez-vous de la réouverture des jardins de Monet ce matin. En général, les tulipes sont passées avant la Pentecôte, et remplacées par les pélargoniums. Mais le temps frais des dernières semaines a mis la nature au frigo. Ce décalage arrange bien les jardiniers : ils ne sont pas pressés d’installer les pélargoniums tant qu’il fait aussi humide, car les variétés anciennes roses sont sensibles à la pluie.
Sous les ifs, les tulipes sorbet sont les plus fraîches. Année après année on ne se lasse pas de leurs coloris pimpants de glace à l’italienne.
Au jardin d’eau, une nouveauté : le tapis de mousse qui s’étend sous le grand hêtre pourpre. Le chef-jardinier, Jean-Marie Avisard, espère qu’elle se plaira à cet endroit très ombragé où la pousse de la pelouse est toujours un peu problématique. L’effet, incontestablement japonais, est bienvenu à proximité immédiate de la bambouseraie.
Au dessus du pont japonais, les glycines s’ouvrent à peine. Elles ont miraculeusement échappé au gel.
Jusqu’au 9 juin, sur ordre de la préfecture, les visiteurs ne doivent pas se croiser dans le souterrain. Le retour vers le jardin de fleurs se fait par la route. Le parcours à sens unique est identique à l’an dernier.
Quand est-ce qu’on ouvre ?
La fondation Claude Monet rouvrira-t-elle à la date prévue, le 1er avril ? Bien malin qui saurait répondre à cette question. Les jardins et la maison du peintre ont dû fermer le 30 octobre 2020 comme tous les sites culturels en France. Pour Giverny, les conséquences de la décision gouvernementale étaient limitées : on était à trois jours de la fin de la saison, traditionnellement fixée au 1er novembre.
Depuis, quatre mois ont passé. Mais aucune annonce officielle ne laisse encore espérer la fin de la vie sans musées.
A nouveau, les jardiniers de Giverny s’activent pour être prêts à l’heure, sans savoir si les visiteurs seront au rendez-vous. Le grand show qu’ils préparent depuis des mois aura-t-il des spectateurs ?
Edit du 25 mars : l’Eure faisant partie des départements confinés pour 4 semaines, une nouvelle date d’ouverture vient d’être fixée au 19 avril, sous condition d’autorisation administrative.
Réouverture le 8 juin
C’est officiel : la Fondation Monet rouvrira ses portes le lundi 8 juin à 9h30. La vente des billets électroniques sera possible dès demain 29 mai. Il faudra avoir acheté son ticket d’avance pour entrer, il n’y aura pas de vente sur place.
L’accès se fera par la ruelle Leroy, anciennement « l’entrée des groupes ». Le sens de visite sera imposé. On devine qu’il faudra commencer par le jardin d’eau, puis revenir vers le clos, la maison et finir par la boutique.
Il faudra venir avec son masque et le porter pendant toute la visite. Des contraintes légères face à la joie de retrouver les jardins de Monet ! A bientôt à Giverny !
700 000 visiteurs chez Monet !
Ces huit personnes font partie des 696 556 visiteurs qui ont parcouru les allées des jardins de Monet en 2018. Ce chiffre hallucinant marque un bond en avant par rapport au précédent record, enregistré l’an dernier : 638 000 visiteurs. Rien de tel qu’une météo radieuse pour donner envie d’aller visiter un jardin. Et l’un de ceux qui font le plus rêver, c’est celui de Monet, grâce à l’ambiance hypnotique que ses tableaux ont fait connaître partout dans le monde.
« Qu’est-ce qu’il y a comme étrangers ! » remarquent les Français, pas toujours habitués à fréquenter des lieux aussi touristiques. Et c’est vrai, nous sommes en minorité : seulement 46 % des visiteurs viennent de l’Hexagone.
Les visiteurs de proximité sont tout de même nombreux : 27 % des Français viennent du département 27, l’Eure, où se situe Giverny. 85 000 ! Je ne m’attendais pas à un tel chiffre. C’est nettement plus que tous les départements franciliens, situés juste à côté et tellement plus peuplés (20%).
La provenance des 54 % d’étrangers fait faire le tour du monde, de la Finlande à la Corée, de la Nouvelle-Zélande à l’Argentine. Les Etats-Unis fournissent à eux seuls 21 % des visiteurs étrangers de la Fondation Monet, soit davantage que l’Ile-de-France. Je n’aurais pas parié là-dessus non plus.
Les jardiniers de Giverny
Voici Jean-Marie Avisard, le nouveau chef-jardinier de Giverny. Il succède à Gilbert Vahé, officiellement à la retraite après deux années de passage de témoin. Tout le monde se réjouit de la nomination
C’est rouvert !
Ca y est ! Les jardins de Monet ont rouvert hier, plus beaux que jamais en cette saison. Les nymphéas sont en fleurs, et les iris, et les pavots, et les roses… Une merveille !
Il s'est mis à faire une chaleur inattendue mais longtemps espérée. L'été enfin ! La végétation explose, gavée d'eau et de lumière. Les oiseaux chantent à pleins poumons. Les libellules sont de retour.
631 000 visiteurs en 2015
Parmi toutes les choses inavouables qu'on a pensées au moment des attentats – ces pensées égocentriques à l'heure où il n'y a que la compassion qui vaille – il y avait celle-ci : heureusement que la saison est finie. Le 13 novembre, la Fondation Monet et le musée des impressionnismes Giverny étaient déjà entrés dans leurs cinq mois de fermeture.
Ouverture
Voilà l’aspect du jardin de Monet hier premier avril pour le premier jour d’ouverture de la saison. Les massifs sont pleins de fleurs déjà, des tulipes, des pensées, des bulbes de toutes sortes, et c’est parti pour sept mois de floraisons sans interruption.
Dans les jardins, les visiteurs ne remarqueront sans doute pas beaucoup de changement – les travaux effectués se veulent aussi discrets que possible -, en revanche une belle surprise les attend dans la maison avec l’ouverture d’une pièce de plus : la chambre de Blanche Hoschedé-Monet, belle-fille de Claude à double titre. C’est une petite merveille délicatement reconstituée, en grande partie avec des meubles et des tableaux qui se trouvaient dans la maison.
Autre nouveauté, l’accrochage de deux toiles de grand format dans la chambre d’Alice. Ces portraits des parents de Claude Monet, peints avant sa naissance, sont eux-aussi sortis des réserves.
Si vous avez décidé de venir ces prochains jours, bonne visite !
Dates officielles d’ouverture à Giverny
Tada !!! Je le tiens de source sûre, et à moins de revirement de dernière minute (mais j’en doute) qui serait dû aux circonstances, à un printemps doux et très précoce par exemple, la Fondation Claude Monet ouvrira ses portes le… 1er avril 2014.
Oui, je sais, ce scoop sent le pétard mouillé. La date officielle d’ouverture est depuis toujours le 1er avril. Hommage aux carpes de l’étang, sans nul doute. A moins que ce ne soit en l’honneur de la saint Hugues.
Non, sérieusement, c’est le printemps givernois qui commande, et il ne se réveille guère avant le mois d’avril. C’est mieux qu’il y ait un minimum de fleurs et de couleurs à voir quand on vient visiter un jardin, vous ne trouvez pas ?
Alors voilà, « chez Monet », on ouvre à la date habituelle en 2014 : quelle info ! Pourquoi faire un billet là-dessus ? Parce que la question revient souvent.
Le doute plane pour deux raisons. D’une, l’an dernier, le week-end pascal tombait à cheval sur mars-avril, ce qui avait conduit à une ouverture anticipée exceptionnelle. De deux, cette année, le musée des impressionnismes ouvre dès le 28 mars, ce qui peut donner à penser que les jardins de Monet feront de même.
Pour ma part, je trouve que c’est bien de s’en tenir à la règle, et que l’exception reste exceptionnelle. Sinon on ne sait plus à quel saint se vouer.
Tous les voyageurs qui seront repartis de France avant le 1er avril et qui espéraient bien venir fin mars seront déçus. Chaque jour, hors-saison, on en rencontre quelques-uns dans les rues de Giverny, désolés de trouver porte close. Ils font peine d’avoir fait toute cette route avec ce rêve en tête, et de se cogner à un mur. Mais c’est une vraie question : faut-il ouvrir plus tôt, et pourquoi pas tout l’hiver ?
L’admirable, l’adorable maison de Claude Monet reste là, toujours aussi belle et intéressante. Vaut-elle à elle seule le voyage ? Comment étoffer un peu la visite pour ne pas qu’elle paraisse trop maigre ? Et que faire pour éviter la déception due à un jardin nu, qui n’a pas été dessiné pour l’intérêt hivernal ?
Ce serait un challenge de communication de ne pas survendre. Mais ce serait aussi offrir l’opportunité de goûter à un Giverny plus intime.
Photo du 3 avril 2013. Les pensées figurent parmi les premières fleurs du printemps.
Cartoon
Cette année encore, la Fondation Claude Monet a choisi un dessin humoristique du New Yorker pour illustrer sa carte de voeux. Une princesse un peu dubitative est agenouillée au bord du bassin de Giverny. Un énorme crapaud lui fait de l’oeil et coasse : « Embrasse-moi. Je suis Claude Monet. »
Ce cartoon est signé Arnie Levin, qui a collaboré à l’hebdomadaire américain dès 1974.
Arnie Levin est un drôle de type qui fait des dessins souvent drôles, mais malheureusement parfois incompréhensibles quand on pratique l’anglais comme une langue étrangère, qu’on n’a pas en tête toutes les subtilités de la culture américaine ni les derniers rebondissements de l’actualité outre-Atlantique. Celui-ci a l’avantage d’être très simple à comprendre.
Impossible d’imaginer derrière ce dessin gentillet et frais la personne qui tient le crayon. A l’approche de la soixantaine, Arnie Levin a décidé de devenir biker. Pour vivre à fond sa passion, il s’est fait couvrir le corps de tatouages exécutés par un maître japonais. Le côté baroudeur de ce chauve barbu en impose. C’est un de ces destins comme l’Amérique en a le secret, qui mêle mouvement hippie, engagement dans les Marines, art et rebondissements inattendus.
J’ignore à l’occasion de quel événement artistique Levin a commis le dessin ci-dessus. Mais il n’est pas très difficile de deviner comment, du poncif d’associer Nymphéas et Monet au surnom des Français, froggies, Levin en est venu à composer cette scène. Avec l’aide d’une troisième idée toute faite : le crapaud ensorcelé a besoin du baiser d’une princesse pour redevenir humain. Or chez les frères Grimm, en fait de tendre baiser, la princesse balance le crapaud contre le mur. Passons.
Pourquoi associer tous ces lieux communs ? C’est qu’il y a peut-être dans le dessin de Levin une dimension quasi autobiographique : derrière un physique qui n’est pas celui d’un prince charmant, se cache une personnalité à découvrir. Celle d’un grand artiste.
C’est une invitation à aller au-delà des apparences. La princesse accroupie en position de grenouille n’en est pas une, pas plus que le crapaud n’en est un.
Offrir un voyage par delà les apparences, se prêter au jeu des transformations, voilà bien une des plus belles missions de l’art.
Ouverture le 29 mars !
Les jardins de Monet ouvrent super tôt cette année : dès le vendredi 29 mars 2013, parce que c’est le week-end pascal. Le Vendredi Saint est férié dans d’autres pays, mais pas forcément le lundi de Pâques comme chez nous.
La photo que voici a été prise l’an dernier le 4 avril. Ces premiers jours au sortir de l’hiver ont un charme particulier qui tient à leur fraîcheur.
Côté floraison, c’est le début un peu timide avec des narcisses, des jonquilles, et l’odeur suave des mahonias.
Le temps frais s’attarde cette année, mais pour les jardiniers de Giverny, c’est plutôt une aubaine car leur crainte est de voir le printemps démarrer trop tôt, faisant fleurir les bulbes dès mars, avant l’ouverture.
Cette année pas de danger, le jardin a été soigneusement gardé au frigo par la météo. On n’attend plus que le printemps, le vrai, pour passer un peu la terre au micro-ondes. Il devrait nous servir de bien jolis amuse-bouche pour Pâques et un festin floral deux ou trois semaines plus tard, à partir de la mi-avril.
Ouverture le 30 mars 2013
L’an prochain, Pâques tombe le dernier week-end de mars.
A cette occasion, la direction de la Fondation Claude Monet a décidé d’avancer la date de réouverture des jardins de Giverny.
Celle-ci aura lieu dès le samedi 30 mars au matin.
On pourra venir savourer les prémices du printemps deux jours plus tôt que d’habitude.
Crosses de fougères sous le vieux saule
Jardin d’eau de Claude Monet
4 avril 2012
Journées du Patrimoine
L’info ne vous aura pas échappé, ce sont les Journées du Patrimoine ce week-end.
A Giverny, L’accès est gratuit au musée des Impressionnismes. C’est l’occasion de voir la magnifique expo de dessins impressionnistes qui nous vient de Washington.
La Fondation Monet accorde à tous un tarif réduit, 5 euros l’entrée.
Il fait un temps superbe, le jardin est splendide, les visiteurs vont se régaler.
Si vous avez décidé de venir aujourd’hui, attendez-vous à ne pas être les seuls.
La boutique
La boutique de la Fondation Monet a fait peau neuve cet hiver.
Si dans les musées, on trouve souvent une librairie à la sortie, chez Monet à Giverny, les objets dérivés autres que les livres ont aussi une large place, des T-shirts à la vaisselle, des gadgets aux outils de jardinage.
Comme il fallait faire avec les bâtiments existants, la boutique cadeaux est logée dans le troisième atelier de Monet, cet espace vaste comme un hall de gare où le peintre a donné naissance aux immenses panneaux des Grandes Décorations des Nymphéas.
C’est Hubert Le Gall, scénographe de l’exposition Monet au Grand Palais, qui a opéré le lifting hivernal de la boutique. Il avait déjà réalisé la rénovation du premier atelier de Monet l’an dernier. Ce plasticien designer a un truc avec les ateliers d’artistes célèbres : lui-même habite dans celui de Bonnard, Miro, Vlaminck et quelques autres, à Montmartre.
A Giverny, le fil conducteur de la rénovation de la boutique a été de lui donner un air de commerce d’antan. Une fois réalisée, cette idée paraît évidente, elle s’impose avec force comme « la » bonne idée. On trouve de longs comptoirs, des tables en bois épais, des vitrines pour les objets fragiles.
Mon coin préféré reste celui des livres, où les gros canapés mous qui invitent à bouquiner sur place n’ont pas disparu, mais ont changé de couleur. On peut s’installer tranquillement sous l’oeil de Monet, dont le portrait presque grandeur nature surveille la salle du haut de son énorme chevalet.
Au sol, les carreaux de céramique imitent un parquet, rappel de celui qui couvrait le grand atelier et sur lequel certains Givernois se souviennent avoir appris à faire du vélo, au temps où les lieux étaient à l’abandon.
Ces travaux d’envergure ont évidemment un coût, mais si j’avais dû avancer un chiffre je crois que j’aurais été au dixième de la réalité : 450 000 euros ! De quoi s’acheter une belle maison de maître à Vernon. Et vous, seriez-vous tombé plus juste ?
Acheter son billet à l’avance
La Fondation Monet ouvre dans un mois exactement, le 1er avril, et il est d’ores et déjà possible d’acheter son billet d’entrée en ligne. Un lien e-ticket à cet effet se trouve dans la colonne de gauche de ce blog.
C’est une sage précaution de prendre votre billet à l’avance, si vous envisagez de venir à Giverny un week-end de printemps, par exemple, et même en semaine, car la file d’attente à la caisse peut être assez longue, et atteint parfois deux heures. Les jours les plus chargés sont les ponts de mai-juin.
Le billet électronique est à peine plus cher que si vous l’achetez sur place, où il coûte 9 euros cette année pour un adulte, 5 euros pour les enfants et les jeunes entre 7 et 25 ans (c’est gratuit pour les petits jusqu’à 6 ans).
Une fois sur place, muni de votre billet coupe-file, ignorez superbement la queue devant l’entrée des visiteurs individuels et dirigez-vous vers l’entrée des groupes. Elle se situe en bas des jardins, au coin de la grande route qui vient de Vernon (D5), dans la petite ruelle Leroy.
Selon les heures et l’affluence, vous passerez par la porte 1 bis, ou si elle est fermée, par la porte voisine. Un surveillant scannera votre billet, et hop ! vous êtes à l’intérieur, à deux pas du jardin d’eau.
Les billets électroniques peuvent être achetés plusieurs mois à l’avance, ou le jour même.
Le week-end, la meilleure heure pour visiter les jardins de Monet est à l’ouverture. Avec votre billet coupe-file, vous pouvez entrer un peu plus tôt, vers 9h15, alors que la caisse des individuels n’ouvre qu’à 9h30. Cela vaut la peine de faire l’effort d’être là de bonne heure. Ces quelques minutes de quasi solitude, où le jardin s’éveille, sont purement magiques.
Si vous n’êtes pas du genre lève-tôt, le bon plan est de choisir au contraire la fin d’après-midi d’un jour de semaine. Arrivez avec vos billets vers 16h. La dernière heure, entre 17 et 18h, est un régal. Les jardins et la maison sont à vous ou presque, la lumière est chaude et douce. (Cette astuce est moins vraie le week-end, les visiteurs restent plus tard l’après-midi.) Et si vous hésitez sur le jour de la semaine auquel venir, le mercredi est le plus calme.
Pourquoi j’insiste ? Parce que beaucoup de personnes ne s’attendent pas au monde qu’il y a à Giverny. 611 000 visiteurs en 2011, en l’espace des sept mois d’ouverture !
Les allées des jardins de Monet sont étroites, certaines pièces de la maison minuscules. Pour profiter du charme de l’endroit, il vaut mieux être un peu au calme.
Fermeture
Cette fois ça y est, la saison 2010 est finie. La fondation Monet et le musée des Impressionnismes Giverny ont fermé leurs portes au public.
A l’intérieur, les équipes vont continuer à s’activer pour préparer la prochaine saison. Réouverture le 1er avril 2011, ça paraît encore loin mais les cinq mois passent vite tant il y a à faire.
Dès demain le bruit du marteau piqueur troublera le calme du village : il faut desceller les bancs de bois pour les rentrer.
Les jardiniers, de leur côté, s’empresseront de mettre à l’abri les plantes d’orangerie, avant de dépouiller les massifs, selon l’expression consacrée. Depuis qu’il a gelé, il leur tarde d’arracher les restes de fleurs et de faire place nette.
Pour moi, c’est le début des vacances, le temps du repos, des projets, des bonnes résolutions et du travail pour soi, à un autre rythme. Après avoir tant parlé pendant des mois, je me réjouis du luxe de me taire. Ceux qui font un usage professionnel de leur voix me comprendront.
Nuit des musées
L’ouverture tardive des musées de Giverny, jusqu’à 21h, permettait hier soir de découvrir une lumière différente sur les jardins de Monet. Le soleil a daigné faire son apparition, et tandis qu’il coulait doucement vers l’horizon, ses rayons dorés enflammaient les massifs de fleurs orange et jaunes dans le clos normand.
J’espérais voir le coucher du soleil, mais c’était une demi-heure trop tôt. L’avant-goût offert hier donne envie de revenir. Ce doit être si beau de voir les rayons obliques toucher de leurs derniers feux les nénuphars en fleurs.
Au fait, c’est pour bientôt. Le premier bouton de nymphéas est déjà formé et ne demande plus qu’à s’ouvrir, à peine plus tard que les deux dernières années. A Giverny aussi, nous avons notre marronnier de la Treille.
Cartes de voeux
Les musées de Giverny ont fait preuve d’humour cette année pour présenter leurs voeux, une initiative plutôt inattendue dans un milieu traditionnellement très sérieux.
Le musée des Impressionnismes a misé sur le texte : « 2009, nouvel élan, 2010, année impressionnante ! » Les nouvelles expos le seront, sans aucun doute !
La Fondation Monet, de son côté, a déniché un dessin humoristique paru dans la presse américaine en 1971.
Barney Tobey a été pendant un demi-siècle un collaborateur régulier du journal « The New Yorker », pour lequel il a produit 1200 cartoons. Son style classique, son encre sépia et son humour gentil évoquent un peu Sempé.
« Oh ! Claude ! Pas encore un autre ! » s’exclame Alice en apercevant Monet installé au bord du bassin, en train de peindre un nième tableau représentant des Nymphéas.
Tobey était bien renseigné. Dans sa correspondance, Alice se plaint à sa fille que Monet peint inlassablement ses « éternels Nymphéas ».
478 000 visiteurs en 2009
La Fondation Monet vient de faire ses comptes : 478 000 visiteurs ont franchi la porte des jardins de Giverny en 2009, un chiffre qui place cette année parmi les cinq meilleures en trente ans d’ouverture.
La hausse par rapport à 2008 est spectaculaire : + 17 % !
Plusieurs facteurs se sont conjugués pour aboutir à cette affluence record. L’ouverture sept jours sur sept explique la moitié de la progression, l’autre étant due à la météo exceptionnelle, à l’attrait des expositions du musée des impressionnismes, et à l’effort de communication et de publicité déployé par les deux structures.
Une ombre vient pourtant ternir le tableau, la crise sous-jacente. Si la moitié des visiteurs de Giverny vient de l’étranger, l’absence des Britanniques, dont la livre s’est brutalement dépréciée, est flagrante. Les Anglais sont restés chez eux, ce qui se ressent dans les hôtels et les chambres d’hôtes de la région. Les Franciliens, qui représentent les deux tiers de la clientèle française, sont venus plus nombreux, mais ils rentrent chez eux le soir et consomment donc moins.
Pour la première fois la Fondation Monet a mis en place un outil d’analyse de l’origine géographique des visiteurs. Pas encore d’études comparatives avec les dernières années, donc, mais déjà des premiers résultats qui ne manquent pas d’intérêt. On apprend ainsi que les Japonais représentent 6% de la clientèle des jardins de Monet. C’est un très beau chiffre étant donné l’éloignement du Japon, mais un bien petit pourcentage tout de même, qui vient tordre le cou à l’idée reçue que Giverny est envahi de Japonais.
Les chiffres réservent d’autres surprises, les Australiens arrivent avant les Hollandais, par exemple, les Suédois devant les Belges. Il est vrai que les Suédois ont tous lu « Linnéa dans le jardin de Claude Monet », best-seller international de la littérature enfantine écrit par une Suédoise, et qu’il n’y a rien de tel pour donner envie d’entreprendre le voyage…
Pré-rentrée
Un vent nouveau souffle sur les jardins de Monet. Oh ! Pas une tempête à tout révolutionner, ni même des bourrasques ! Juste une brise légère. Mais le changement de direction il y a un an a apporté quelques changements à la vénérable institution.
Cette année, par exemple, les journalistes ont été conviés à une journée de presse à la veille de l’ouverture demain matin. Une première, dans tous les sens du terme.
Dans son discours de bienvenue, Hugues Gall, l’académicien à la tête du musée s’est présenté comme le patron de la PME Fondation Monet, et plus étonnant encore, s’est comporté comme tel, détaillant les ressources de « l’entreprise », son budget : 6 millions d’euros, le nombre de visiteurs : 410 000 en 2008. Une transparence inconnue jusqu’alors. « On est allé jusqu’à 500 000 avant le 11 septembre, ce qui était sans doute trop », commente-t-il.
Si je me souviens bien, on pouvait ressentir à cette époque comme une inquiétude devant la croissance constante du nombre de visiteurs. Jusqu’où saurait-on absorber l’afflux de touristes dans cet espace limité ? Le coup de frein donné au tourisme américain par les attentats sur les tours jumelles a stabilisé la fréquentation à un niveau moins critique. L’ouverture 7 jours sur 7 devrait toutefois la faire repartir à la hausse, mais étalée sur la semaine.
Les habitués de Giverny noteront dès demain d’autres changements spectaculaires ou discrets. Un velum, c’est-à-dire une grande toile servant à filtrer la luminosité du soleil, masque désormais les verrières du grand atelier. Plus imperceptible, l’arrosage automatique a été refait cet hiver pour un apport d’eau optimisé au pied des plantes, moins consommateur que l’arrosage traditionnel, et qui évite la propagation des maladies. L’électrification du jardin va permettre l’utilisation de matériels de jardinage électriques moins bruyants et non polluants.
Quoi encore ? Ah oui ! La Fondation Monet participera à la Nuit des Musées. Qu’on se le dise, l’entrée sera gratuite le 16 mai de 18h à 21h. Ça aussi, à ma connaissance, c’est du jamais vu.
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