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Vitrail
Les vitraux des églises gothiques sont fabuleux, mais ils ont deux défauts : ils sont souvent installés à des hauteurs où l’on ne distingue plus leurs détails, et leur sens nous échappe trop souvent.
Une paire de jumelles permet de mieux voir les vitraux des églises. Et si une visite guidée est proposée, c’est l’occasion d’apprendre à voir. Mais comme ces conditions sont rarement réunies, quelle joie quand la disposition des lieux offre les vitraux à la vue presque à hauteur des yeux, et que de plus on saisit ce qu’ils représentent !
Voyez toute la délicatesse de celui-ci, visible à l’église Notre-Dame du Grand Andely. Les plis somptueux des étoffes, l’expression du pêcheur, la naïveté des poissons.
Je crois deviner que c’est Pierre (Simon) dans sa barque. Jésus est debout à côté de lui et l’interpelle en lui disant « tu es pêcheur, je ferai de toi un pêcheur d’hommes ».
Le maître verrier a pris soin de faire des mains larges à Pierre et son frère André, des mains habituées au dur labeur, tandis que celles de Jesus sont toutes fines et douces.
C’est un vitrail du 16e siècle. Il devait parler aux habitants des Andelys, qui étaient certainement nombreux à pêcher dans la Seine.
Feu d’artifice
Comme Noël commence le soir du 24 décembre, les feux d’artifice du 14 juillet sont traditionnellement tirés le 13, à quelques exceptions près.
Chaque année la question se pose : où aller admirer la belle bleue et la belle rouge ? Dans nos provinces où chaque ville met un point d’honneur à organiser son spectacle pyrotechnique pour la fête nationale, on peut varier les plaisirs au fil des années en changeant d’endroit et de décor.
Côté cadre, l’endroit le plus spectaculaire aux environs de Giverny, c’est certainement Château-Gaillard.
On arrive à la nuit tombante, on s’installe dans l’herbe sur la colline, qui forme un amphithéâtre face au château-fort. La Seine miroite en contrebas, captant les dernières traces de lumière du ciel.
La forteresse s’éclaire. On a le temps d’admirer ses murailles qui surgissent dans l’ombre, teintées d’orangé.
Peu après 23 heures, il fait nuit noire, et tandis que les feux d’artifice des villes voisines éclatent au loin, en version lilliputienne, l’explosion colorée commence, dans un déploiement de corolles scintillantes au-dessus du monument.
Ici, ni musique de film intempestive, ni bain de foule, mais un grand calme induit par la majesté du lieu. On est si bien que, lorsque le bouquet a embrasé une dernière fois le ciel, et que la nuit d’été retombe comme un rideau, on resterait bien jusqu’au matin, couché dans l’herbe sèche, à regarder s’allumer les étoiles.
Le beffroi des Andelys
A 20 km de Giverny, la ville des Andelys est un pôle touristique bien plus ancien que les jardins de Monet, ouverts au public depuis 1980 seulement.
On vient aux Andelys depuis au moins deux siècles pour admirer les ruines de Château Gaillard, le château-fort de Richard Coeur de Lion, d’où l’on a un magnifique panorama sur la vallée de la Seine.
Les touristes aiment aussi se promener le long des berges du fleuve et dans les rues moyenâgeuses du Petit Andely, aux charmantes maisons normandes en colombages et briques roses.
Toutefois, peu d’entre eux savent que les Andelys sont la patrie du grand peintre classique Nicolas Poussin. Que c’est ici que Clotilde, l’épouse du premier roi chrétien franc Clovis, fit bâtir le premier monastère du royaume près d’une source miraculeuse.
Mais le monument des Andelys le plus méconnu est certainement le beffroi. Il se cache dans une rue à flanc de colline, à l’écart du centre ville.
Son origine n’est pas très claire. Les historiens locaux hésitent sur son ancienneté. La Tour de l’Horloge date pour certains du XVIème siècle. D’autres croient le beffroi postérieur à la destruction d’une église en 1798. On aurait récupéré le mécanisme d’horlogerie sur le clocher de l’église, et la tour aurait été construite avec les bois de démolition pour abriter l’horloge, bien utile aux tisserands du quartier.
Quoi qu’il en soit, ce curieux édifice mérite un petit détour, pour son essentage d’ardoises, son architecture sans prétention et son côté délicieusement vieillot. On découvre en s’approchant qu’on peut passer sous la tour. Le beffroi est construit à cheval au-dessus d’une venelle qui dévale la colline et relie deux des rues principales.
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