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L’allée des crocosmias

L'allée des crocosmias à Giverny Tout en bas du Clos Normand, dans le jardin de Claude Monet, l’allée des crocosmias en pleine floraison flamboie de rouges et de jaunes. Selon les principes chers au peintre, le massif mêle différentes sortes de fleurs. Parmi les rouges, on reconnaît des lys et de magnifiques crocosmias, ces fleurs de la famille des iris qui recourbent leurs tiges pour fleurir à l’horizontale. Parmi les jaunes, des lysimaques et des lys, le tout bordé de petites alchemilles mousseuses.
A y regarder de près, vous identifierez encore d’autres fleurs dont les floraisons se succèdent. Au bout du massif, un petit banc de pierre invite à une contemplation prolongée des corolles enflammées.

Kitagawa, un Giverny japonais

Copie des jardins de Monet au JaponMonet était fasciné par le Japon sans y être jamais allé, son immense collection d’estampes et son jardin japonisant en témoignent. La fascination s’est exercée aussi, dès son époque, en sens inverse : les Japonais ont toujours fait bon accueil à l’art de Monet.
En 1999, le village de Kitagawa, une station réputée pour ses sources thermales, a rendu un hommage exceptionnel au maître de l’impressionnisme en recréant de l’autre côté de la terre ses jardins de Giverny.
Surfer sur le site des jardins Marmottan Monet de Kitagawa permet de se laisser fasciner à son tour par l’expertise des Japonais en matière de jardinage. Pour que l’illusion soit parfaite, la Fondation Monet y a prêté la main. Le chef-jardinier de Giverny, Gilbert Vahé, s’est rendu sur place afin de donner de précieux conseils.
Le résultat est magnifique et saisissant. je suis sûre que Monet aurait été ébloui par tous ces nénuphars merveilleux ; le fameux Nymphéa bleu a l’air de prospérer à Kitagawa.
Bien sûr, vous le verrez à travers les photos du site, il a fallu faire quelques entorses. La pente du terrain a l’air d’être plus prononcée, en tout cas des escaliers assez longs mènent à la maison. Je ne crois pas qu’on ait restitué l’intérieur. Le plan des jardins n’est pas tout à fait identique non plus. Mais l’ambiance a l’air d’être bien la même.
Je ne me lasse pas de faire le tour des sites qui parlent de Kitagawa. Cela a quelque chose de surréaliste de voir des lieux qui paraissent familiers tout entourés de caractères illisibles et bizarres. On cherche à comprendre ce que les photos racontent. Et tout à coup, on tombe sur la reproduction d’un article de Paris-Normandie, en français dans le texte. Voilà qui doit faire tout drôle aux internautes japonais.

Les allées fermées

allée aux iris, jardin de Monet à GivernyDans le jardin fleuri de Monet, seulement trois allées sont accessibles au public. Les autres, plus petites, sont fermées.
La raison en tombe sous le sens. Quand on ouvre une allée au public, il faut au moins que deux personnes puissent s’y croiser, qu’on puisse faire passer un fauteuil roulant. Ce serait transformer profondément la physionomie du jardin que d’agrandir les petites allées. Monet les a voulues étroites, comme de fines lignes à travers les fleurs. A distance, elles disparaissent, il ne reste plus que l’impression d’une mer de tiges et de pétales jusqu’à l’autre bout du jardin.

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Brouette de jardin

Brouette de jardin à GivernyIl y a tant à faire pour entretenir le jardin de Claude Monet à Giverny que les jardiniers sont obligés de travailler pendant les heures d’ouverture au public.
Mais cette superbe brouette en bois qui a l’air prête à servir au coin d’une allée n’a qu’un but décoratif.
Les huit jardiniers utilisent du matériel plus pratique et plus léger, en métal, même s’il est moins joli.

Rose simple

Rose simple dans le jardin de Monet à GivernyMonet préférait les fleurs simples, c’est-à-dire avec une seule rangée de pétales, aux fleurs doubles froufroutantes de pétales bien serrés.
Parmi toutes les roses qui fleurissent cette semaine à Giverny, il s’en trouve beaucoup qui ressemblent à celles-ci.
Ces variétés simples sont proches de l’églantine sauvage, l’aïeule de tous les rosiers. En mai l’églantine étale ses fleurs aux délicates teintes nacrées le long des chemins, leur offrant pendant quelques jours des allures de jardin.
Réciproquement, accueillir des roses simples dans un jardin de fleurs lui donne aussitôt un je ne sais quoi de rustique qui rappelle les chemins creux.
C’était peut-être l’effet que recherchait Monet à Giverny, un côté naturel un peu sauvage, un peu campagne, qui cadre avec le lieu et l’amour du peintre pour les paysages de Normandie.

Bleu et jaune

Plates-bandes bleues et jaunes dans les jardins de Monet à GivernyL’association du bleu et du jaune est une des combinaisons de couleurs préférées de Monet.
L’exemple le plus frappant en est sa salle-à-manger entièrement peinte en jaune pour mieux faire ressortir le bleu des estampes japonaises, de la vaisselle et de la cuisine qui s’ouvre juste à côté.
On retrouve l’association du bleu et du jaune dans de nombreux tableaux de Monet, par exemple Le jardin de l’artiste à Vétheuil où il place des tournesols lumineux entre l’azur du ciel et des poteries chinoises bleues.
Rien d’étonnant donc à retrouver souvent ces deux couleurs dans son jardin. Ce sont elles qui créent une unité visuelle d’un côté du clos fleuri à l’autre.
Leur association se fait par mise en parallèle, le bleu et le jaune sont placés dans des parterres voisins mais ne sont en général pas mélangés dans le même.
Les couleurs sont déclinées en tons voisins dans une unité chromatique. C’est l’oeil qui les rapproche avec le recul de la distance.
Clin d’oeil à cette association du bleu et du jaune, certaines pensées unissent les deux couleurs.

Plate-bande impressionniste

Jacinthes et penséesVoici la première plate-bande qui accueille les visiteurs de Giverny, à grand coup de couleurs et de parfums.
Un des principes de composition du parterre que l’on retrouve un peu partout dans le jardin, est d’associer des fleurs de couleurs proches mais de formes et de textures différentes. L’effet est le même que celui produit par la juxtaposition de touches de couleurs voisines sur la toile, une vibration lumineuse d’autant plus sensible qu’on s’éloigne.
Les petites pensées roses et violettes font penser au geste de Monet cueillant du bout du pinceau deux couleurs sur sa palette pour les déposer d’une même touche sur la toile.

Vidéo des jardins de Monet

Voici mon lieu de travail… Le temps est réellement printanier depuis l’ouverture dimanche dernier. Douceur et ciel bleu, les oiseaux chantent, les jacinthes embaument et les narcisses se balancent dans le vent…
Quel bonheur d’être guide, de faire partager ma passion pour Claude Monet !

Projet de jardin

Jardin de peintre, le jardin de Claude Monet à GivernyA quoi ressemblera le jardin cette année ? La question est encore d’actualité pour beaucoup de jardiniers. A Giverny en revanche, voilà bien longtemps que les plantations sont planifiées : la maison de Claude Monet et ses jardins ouvrent dans une semaine. Comme chaque année, l’équipe de la Fondation Monet aura accompli un tour de force en préparant la floraison de dizaines de milliers de fleurs.
Aucun particulier ne peut rivaliser avec les moyens déployés ici, et c’est parfois un peu déprimant de retrouver son modeste jardin après avoir vu les splendeurs de Giverny. Pour se consoler, il faut se dire que Monet n’a pas créé son univers en un jour. Il lui a fallu beaucoup de temps et d’efforts, près d’un demi-siècle, pour parvenir à la perfection formelle que nous admirons aujourd’hui.
Claude Monet a vécu quarante-trois ans à Giverny, une longue période qu’on peut diviser en quatre étapes.
Monet a d’abord été locataire pendant sept ans avant d’acquérir en 1890 la propriété dont le terrain se résume à l’actuel Clos Normand. C’est un verger agrémenté de parterres entourés de buis taillés et traversé par une sombre allée d’épicéas. Les premières années ne connaissent que des transformations légères. Une partie du jardin est dévolue au potager, où la famille se dépêche de planter des légumes pour sa subsistance. Les enfants sont chargés d’arroser en tirant l’eau du puits. Monet sème ses premiers massifs de fleurs.
Devenu propriétaire, le peintre fait bâtir sa première serre pour les orchidées et les plantes exotiques. Sa situation financière s’améliore. En 1892 il est en mesure d’embaucher un chef jardinier bientôt secondé par cinq aides.
En 1893, Monet achète une bande de terrain de l’autre côté de la route et fait creuser un premier bassin aux nymphéas, bassin redessiné en 1901 après l’achat d’une parcelle voisine.
Dernière étape en 1911, après les inondations catastrophiques de 1910, Monet fait agrandir le bassin et transforme son jardin d’eau. Cela fait vingt-huit ans qu’il est arrivé à Giverny.

Fleurs de fin d’été

la maison de Monet et son jardin en septembreDans le jardin de fleurs de Claude Monet, à Giverny, les vivaces et les annuelles sont à l’apogée de leur croissance.
C’est la saison du gigantisme. Certains dahlias se hissent à deux mètres de haut, en compétition avec les soleils, dont le jaune illumine le jour le plus morne.
Les premiers asters fleurissent en masses de couleur, aux côtés des anémones du Japon. Les cosmos d’un rose tendre affichent la couleur exacte des murs de la maison.
Le dessin des plates-bandes disparaît sous la profusion de fleurs de toutes tailles, dans un enchevêtrement végétal qui noie les contours. On pourrait jouer à cache-cache dans les allées sans même avoir besoin de se baisser.

Feuillage panaché

Saxifrage Philadelphus Snowflake et pelargonium panaché, fondation Monet, GivernyC’est un coin des jardins de Monet où presque personne ne va : à droite de l’allée des tilleuls, derrière la verrière du salon-atelier, une zone ombragée forme une impasse. La floraison y est pourtant aussi raffinée qu’ailleurs.
Quelle délicatesse dans cette harmonie verte, ce petit tapis de feuilles vertes frangées de blanc ! Un jardinier a pensé que ce serait bien de rappeler ces tons dans la potée de pelargoniums qui prendrait place à côté.
C’est l’un des petits bonheurs que réserve la visite dans les jardins de Monet, à condition de prendre son temps, tranquillement. Si on va trop vite, on sentira l’harmonie d’ensemble, mais on risque de passer à côté des détails.

Peut-être qu’on apprécie mieux la peinture quand on peint soi-même, et peut-être qu’on comprend mieux toutes les subtilités de la composition d’un jardin quand on est expert en jardinage. La maîtrise de l’art apprend à voir. Pour tous les autres qui n’ont pas cette chance, la compréhension soudaine de l’intention qui a présidé à un arrangement donne un instant de joie.
J’aime bien, derrière les fleurs, entrevoir l’être humain qui les a pensées.

Un jardin grandeur nature

papillon dans le jardin de Monet à GivernyL’image ne rend que partiellement compte du côté paradisiaque du jardin de Monet à Giverny.
Par une chaude journée d’été, les fleurs exhalent tous leurs parfums. Hmmm ! Leur fragrance invite à de grandes inspirations extatiques…
Les humains ne sont d’ailleurs pas les seuls à qui les senteurs fleuries font tourner la tête. Des dizaines de petits papillons voltigent autour des buissons de phlox et dans les allées bordées de lavande.
De gros bourdons patauds prennent leur envol, les poils des pattes jaunis de pollen. Du côté de l’étang, les libellules zigzaguent au ras de l’eau. Sous la surface, on devine le glissement des carpes.
Les grands arbres qui entourent le bassin aux nymphéas sont le royaume des oiseaux, qui se manifestent en un concert désordonné et joyeux.
Le vent balance les branches des saules, fait frémir les feuilles des peupliers. Va-t-il pleuvoir ? L’averse tambourinera sur les plantes et dans les allées, les gouttes picoteront la surface de l’étang, la pluie ruissellera dans toutes les rigoles.
On a dit du jardin de Monet que c’était « un tableau à même la nature ». C’est vrai, Monet l’a composé avec des couleurs et des perspectives comme un tableau. Depuis, la terre, l’eau, le soleil, les plantes en font un coin de nature, qui se moque pas mal d’être un tableau.

Jardinier à Giverny

vivace d'été, la salicaireEn me promenant dans les jardins de Monet à Giverny, je me suis arrêtée longuement devant la grande allée pour détailler les plantations. Sur la droite, les masses de couleur les plus importantes étaient données par une fleur que je ne connaissais pas. J’étais embêtée : comment faire pour en parler dans mon billet bi-hebdomadaire sur l’évolution de la grande allée ? J’ai attendu un peu, espérant rencontrer quelqu’un féru de botanique, mais les visiteurs présents ne pensaient qu’à se prendre en photo devant la perspective fleurie.
Je commençais le tour du bassin aux nymphéas quand un monsieur qui marchait devant moi a soudain enjambé la frêle barrière de bambou qui sépare les allées des massifs. J’étais stupéfaite d’un tel culot, jusqu’à ce que le monsieur se mette à parler à un jardinier occupé à l’entretien d’une plate-bande en lui donnant des ordres.
L’occasion était trop belle de demander des éclaircissements sur la fleur mystère au chef jardinier. Je lui décris la plante, son emplacement, et c’est à son tour d’être embêté : « Désolé, je ne vois pas de quelle fleur vous parlez : nous avons chacun notre secteur, je m’occupe du jardin d’eau. » Je remerciais déjà, un peu déçue, quand il a ajouté : » Je dois y passer, si je vous retrouve en revenant je vous dirai ce que c’est. »
Quelques minutes plus tard, qui vois-je arriver à ma rencontre, tournant autour du bassin dans le sens inverse de la visite ? Notre chef jardinier, qui me donne la clé de l’énigme de la fleur mystérieuse : il s’agit d’une vivace, la salicaire.
Je suis confondue de tant d’obligeance. Quelle passion anime cette poignée d’hommes qui réalisent jour après jour l’exploit de faire de ce lieu un jardin extraordinaire !
Leur passion se lit dans les massifs, composés avec une infinie recherche, puis entretenus avec sollicitude. Les jardiniers de Giverny sont des virtuoses à qui on a confié un Stradivarius : le domaine créé par Monet. Sur cet instrument enchanté, ils jouent d’infinies variations, avec la contrainte de garder un jardin merveilleusement fleuri tout au long des sept mois d’ouverture.
Non contents de réussir quotidiennement ce tour de force, ils restent sensibles à l’intérêt et à l’admiration des visiteurs. Je ne dis pas qu’il faut les accabler de questions et les empêcher de travailler. Mais que les jardiniers soient aimables, c’est aussi l’un des charmes de Giverny.

Rosier grimpant

Rosier grimpant dans le jardin de MonetUne harmonie de fin de printemps règne en ce moment à Giverny. Le jardin fleuri qui s’étend devant la maison de Monet est éblouissant de couleurs.
Les rosiers grimpants savamment taillés et conduits en arbres, en arceaux, en tonnelles, en haies, déversent leur pluie de fleurs, en écho aux pivoines, leurs cousines des plates-bandes.
Les supports des clématites maintenant défleuries s’illuminent à nouveau de la floraison des roses.
Les variétés sont choisies pour s’échelonner. Alors que certaines resplendissent, d’autres, couvertes de rangs serrés de boutons, promettent des délices futures.
C’est une des caractéristiques du jardin de Monet. Le coeur tressaille devant le spectacle qui constitue le clou du moment, la glycine au-dessus du pont japonais, l’allée des iris, les rideaux de clématites, les rosiers-arbres… Mais en même temps, on a toujours l’impression d’arriver trop tôt ou trop tard pour quelque chose.
Le goût de la collection propre à Monet devient une nécessité pour donner à voir tout au long des sept mois d’ouverture. Si bien que pour admirer toutes les roses, ou tous les iris, il faudrait venir chaque semaine tout au long de leur période de floraison.

Maison caméléon

Le ciel était un peu laiteux ce matin. La réverbération du soleil sur les ardoises de la maison de Claude Monet à Giverny fait disparaître le toit.
Avec les murs couverts de vigne vierge, le massif de tulipes qui reproduit le rose du crépi, la maison a l’air de faire partie du jardin, de s’y fondre comme un végétal plus gros que les autres.
Cela ne trompe l’oeil qu’un instant, jusqu’à ce que le regard s’arrête sur le fronton triangulaire et son oeil de boeuf. C’est ce petit détail d’architecture qui donne la clé de l’image.
En peinture, le titre de l’oeuvre joue parfois ce rôle. Dans le bol de lait de Bonnard, la lumière attire l’oeil vers la fenêtre ensoleillée, comme si cela devait être l’essentiel du tableau, mais le titre décode ce qui se joue dans l’ombre de la pièce, la femme et son bol, et le chat qui attend.

Cher lecteur, ces textes et ces photos ne sont pas libres de droits.
Merci de respecter mon travail en ne les copiant pas sans mon accord.
Ariane.

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