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Les Nympheas de Monet

nymphea dans le jardin de MonetA Giverny, ça y est ! Les nymphéas sont en fleur dans le bassin du jardin d’eau de Claude Monet.
Les ilôts de nénuphars qui flottent à la surface du bassin s’ornent de couronnes de pétales roses, jaunes et blanches. A l’image de Claude Monet, on peut se perdre dans la contemplation des sortilèges du bassin.
Le nom de nymphéa choisi par Monet pour désigner tous ses nénuphars ne s’applique selon le Petit Robert qu’au seul nénuphar blanc. Toutefois, la diphtongue en éa sonne de façon plus légère et gracieuse que la terminaison en « ar », une désinence souvent péjorative. Pour nos oreilles contemporaines, les « éa » sont même furieusement à la mode pour les petites filles, d’Océane à Léa. A quand des petites Nymphéa ?

Le Robert nous informe que le nénuphar blanc s’appelle aussi lune d’eau. Quel pouvoir évocateur dans cette appellation ! Je me demande si Monet la connaissait.
Pour les Allemands, les nénuphars sont des roses de lac (Seerosen), pour les Anglais des lys d’eau (water lilies). Voilà de quoi rêver en les regardant flotter sur l’étang.
Une autre comparaison onirique est celle que propose Charles F. Stuckey dans sa monographie consacrée aux Nymphéas de Monet (Gründ). Le mot nymphéa dérivant de nymphe, il suggère une interprétation allégorique des tableaux de Monet. On pourrait y voir une analogie avec certaines oeuvres de ses contemporains, les Grandes Baigneuses de Renoir, les Grandes Baigneuses de Cézanne, ainsi qu’un tableau de grand format de Berthe Morisot représentant deux nymphes flottant dans une mer de nuages, d’après Boucher.
Le plus amusant, c’est l’explication qu’il donne pour justifier cette analyse. Monet se serait rabattu sur une représentation allégorique du corps féminin par absence de modèle.
D’après les enfants de Paul Durand-Ruel, le marchand de Monet, le peintre souhaitait abandonner l’étude du paysage pour celle de la figure. Il voulait même engager une jeune Parisienne, mais Alice, apprenant cela, aurait opposé son veto : « Si une femme entre ici, je sors de la maison ». La pieuse Alice ne badinait pas avec la morale !

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Ariane.

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