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Camille Doncieux

Camille DoncieuxVoici Camille Doncieux, la première épouse de Claude Monet. Elle pose pour Renoir, grand ami du jeune couple.
De l’âge de 18 ans jusqu’à son lit de mort, à 32 ans, Camille a servi de nombreuses fois de modèle à son mari, mais ce portrait-ci est plus détaillé que la plupart de ceux peints par Monet. Peut-être est-ce dû au style de Renoir, ou parce que… l’amour rend aveugle ?
Cette couleur bleu pâle lui va bien, on l’imagine très douce, Camille, très patiente. Mais à la vérité, il reste bien peu de choses de sa courte existence.
C’est pourtant la seule femme qui ait donné des enfants à Monet, Jean et Michel. Elle qu’ils auraient pu fêter aujourd’hui, si la fête des mères avait déjà été instaurée.


6 commentaires

  1. Bonjour Ariane,
    grand admirateur de l’immense art de Monet, je vous remercie de nous donner tant d’informations sur sa vie et son oeuvre.
    Mais je n’arrive pas à séparer ces deux aspects.
    Je dois reconnaître que l’homme Monet me plaît beaucoup moins que l’artiste. Dans mes recherches, et aussi dans les vôtres, j’y retrouve une personnalité qui me paraît assez possessive et autoritaire, presque indifférent à la souffrance qu’il pouvait engendrer par ses actions chez ses proches, femmes, enfants et beaux-enfants.
    Je pense en particulier à sa première femme Camille Doncieux dont la figure, les images que Monet nous a laissées, me remplissent le coeur d’émotions.
    Je ne sais pas avec quel état d’âme la douce et merveilleuse Camille avait accepté les choix de vie de son mari, jusqu’à celui d’habiter sous le même toit avec sa maîtresse. Peut-être en était-elle contente de cette double famille recomposée sur laquelle Monet régnait comme un ancien patriarche? Ou cette femme soumise et de modestes origines avait simplement subi la volonté de son génie de mari?
    Mes questions ont un accent plutôt humaniste que moralisateur.
    Ouverture d’esprit d’intellectuels et artistes, donc, ou supercherie bourgeoise, même dans la misère, envers une fille du peuple?
    Monet a peint Camille sur son lit de mort et les chroniques nous disent de son chagrin pour sa disparition. Que penser alors de l’abandon réservé à son tombeau?
    Or, tout le monde aimait l’homme et artiste Monet, il paraît. Avait-il peut -être le charisme nécessaire pour arriver à cela, ou peut-être la réalité était-elle légèrement différente. Qui sait?
    Moi, j’admire l’artiste Monet, mais, pour ce qui est des êtres humains de cette histoire, je n’aime que Camille.
    Encore merci pour votre superbe blog.
    Pietro

  2. Merci Pietro pour votre beau commentaire. J’aime bien vos interrogations. J’ai commencé par détester l’homme Monet aussi pour son côté dictatorial, bourgeois, possessif… La réalité est qu’on ne peut s’empêcher de juger hier avec les yeux d’aujourd’hui. Est-ce Monet que nous jugeons, ou la place du chef de famille au 19ème siècle ? Monet était persuadé d’agir dans l’intérêt de ses belles-filles quand il se montrait réticent à les voir épouser des peintres. A propos de la vie commune à Vétheuil, très curieusement il semble que l’idée soit d’Ernest Hoschedé. Je reste persuadée que la cohabitation était platonique du vivant de Camille. Il ne faut pas oublier le dévouement d’Alice au chevet de Camille. Quant à l’abandon du tombeau, il semble aller de pair avec l’absence de religiosité de Monet. Et également avec le souci de ne pas attiser la jalousie d’Alice, toujours prête à s’enflammer. Je crois que Monet a toujours été profondément droit, intègre, exigeant avec les autres comme avec lui-même, travailleur acharné. Ce sont peut-être ces qualités là qui le faisaient apprécier de ses contemporains.

  3. Bonjour Ariane,
    et merci de votre réponse à propos de la personnalité de Monet.
    Bien entendu l’image du père de famille au XIX siècle était très différente que celle de nos jours, ce qui nous la fait apparaître comme tyrannique et intransigeante à l’égard de ses proches. Monet en était un parmi les autres, comme son propre père, par exemple. Sauf qu’il s’y était farouchement opposé à propos de son avenir. Il aurait voulu être peintre et, Dieu merci, il l’est devenu. Sinon on aurait eu un marchand de plus et un grand artiste en moins. Voilà l’énigme, alors: Monet a repris les mêmes attitudes de son père, de tous les pères de cette époque, après les avoir mises en cause.
    J’ai dit "tous les pères" mais cela aussi c’est un généralité. Sans trop nous éloigner de ce groupe familial élargi, nous pouvons observer le comportement d’Ernest Hoschedé, qui lui avait laissé la place et le rôle qui aurait dû être, hier comme aujourd’hui, le sien. Plus une question de tempérament, sans doute, que de moeurs sociales. Plus une question de sentiments, vue la grande passion qui liait Monet à Alice.
    Vous pourriez nous dire, peut-être, si ce réaménagement familiale s’était passé dans la sérénité ou dans le conflit, si Monet avait pris totalement en charge Alice et ses enfants d’une façon noble et désintéressée, ou si Ernest, après la séparation, leur versait des aliments depuis Paris malgré sa faillite financière.
    Monet s’était occupé des enfants Hoschedé avec l’autorité et l’affection adressées à ses propres enfants, mais il n’a légué ses biens et ses oeuvres qu’à ses enfants naturels. Que pensez-vous de tout cela?
    J’espère bien que vous comprendrez que la mienne n’est pas une curiosité malsaine mais le désir de savoir toujours quel homme se cache derrière l’artiste, car la contemplation et l’admiration inconditionnelle de son oeuvre ne me suffisent pas.
    Car la perfection n’est pas de ce monde, et si le grand artiste devait montrer quelques faiblesses humaines, son art n’en serait à mes yeux que plus grandie.
    Cordiales salutations et encore merci
    Pietro

  4. La bibliographie la plus fine pour l’étude de la psychologie de Monet et ses proches est celle de Marianne Alphant, Claude Monet, une vie dans le paysage. C’est un régal à lire, vous allez y trouver l’éclairage que vous recherchez.

  5. Merci pour votre suggestion concernant le livre de Marianne Alphant, il me semble fort intéressant pour la compréhension de la mystérieuse poésie de Monet, lui qui peignait les êtres humains le plus souvent de loin, plongés dans le paysage naturel comme autant d’arbres, fleurs, barques ou nuages.
    Pietro

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Ariane.

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