Ca bourdonnait dans les pavots ce matin, au point que les fleurs en tremblaient. Dans le soleil radieux, des abeilles, des bourdons venaient à plusieurs visiter les grandes corolles, se rouler dans les étamines. A contre-jour leurs silhouettes mouvantes se dessinaient en ombres chinoises.
Le pavot a des pétales si fins et si froissés qu’on dirait du papier crépon, prêt à se transformer en jupons d’un jour pour le spectacle de fin d’année des petites classes. Roses ou rouges, tournent les robes des petites filles déguisées en fleurs…
Le pavot est l’as du pliage, il pourrait donner des cours aux aspirants parachutistes. Comme un magicien sortant des foulards de son gant, il fait jaillir de son bouton des surfaces insensées de pétales.
Les insectes ont bien fait de se dépêcher ce matin. J’ai repensé aux pavots ce soir en dépliant mon parapluie. Son tissu fin était tout froissé, on aurait dit un grand pavot rose, à l’envers.
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