Les hérons affectionnent les prés près du confluent de l’Epte et de la Seine, entre Vernon et Giverny. J’en ai compté trois qui arpentaient avec solennité la prairie au milieu des vaches. Ils se souciaient des bovins comme d’une guigne et ceux-ci le leur rendaient bien. Rien de commun entre le régime des hérons, poissons, grenouilles, souris, insectes, et ce qui intéresse une vache, la bonne herbe verte. Le partage des lieux se fait donc sans anicroche. Alors que l’intrusion d’un chevreuil met les bovidés d’ordinaire si placides en émoi, ils piquent des deux pour courser la pauvre bête égarée qui détale sans demander son reste.
Le héron a une élégance naturelle due à sa silhouette fine et sa démarche sophistiquée. L’impression de classe dure tant qu’il n’ouvre pas le bec, car son cri n’a rien d’harmonieux. Pourquoi la nature a-t-elle mis un croassement aussi rauque dans la gorge d’un oiseau aussi racé ? Nul ne saurait être parfait, il faut laisser des charmes au rossignol.
Bonjour Ariane. La nature a bien mis un cri aussi drôle et cocasse que "léon", dans la gorge du majestueux paon !
En général, il n’y a pas beaucoup de hasard dans la nature.