Les merles ne sont pas des froussards.
On pourrait le penser, avec la manie qu’ils ont de paniquer dès que vous mettez un pied dans votre jardin. Systématiquement vous êtes salué de leur sonore cri d’alarme. Tous aux abris ! Danger XXL ! s’émeuvent-ils dans leur gloussant langage. C’est un peu vexant, et vous donne une légère mauvaise conscience chaque fois que vous allez cueillir un brin de persil. Vous dérangez.
Malgré ces apparences, disais-je, les merles n’ont pas froid aux yeux, leurs beaux yeux noirs cerclés d’or. Celui-ci était perché dans le jardin de Claude Monet en plein printemps, à deux mètres d’un flot quasi ininterrompu de visiteurs. C’est pas de la pure audace ?
A voir l’air un peu narquois qu’il affiche, on serait tenté de croire que sa témérité a été soigneusement calculée. Le merle s’est posé dans l’allée des clématites, assez loin de l’autre côté de la barrière pour être hors d’atteinte des dangereux prédateurs que nous sommes, comme le canard de Pierre et le Loup au milieu de sa mare.
Tout va bien. Ne perdons pas de temps, passons aux choses sérieuses : chantons.
Mais pour cela, il faut se percher un peu plus haut, sur les arceaux de la grande allée, par exemple. Gorge rebondie, bec grand ouvert, en avant les impros ébouriffantes.
Dans le silence de la saison froide, les vocalises du merle nous manquent.
Reprise des récitals en mars, d’après les annonces dans la presse spécialisée.
La raison devrait pourtant susciter la crainte car "faute de grive…"
Oh ! Si notre merle raisonne, il sait bien qu’il n’est pas assez grivois !
j’adore tous ces oiseaux. Au jardin, je les vois depuis la fenêtre, c’est passionnant.
Heureuse que mes couronnes te donnent des idées. Je les garde effectivement d’une année sur l’autre, j’envisage de les passer à la bombe de peinture blanche cette année, pour voir, je dirai quoi. Joyeux Noël, Ariane.