Jardin botanique du château de Vauville, Manche
Je rentre d’un voyage d’une semaine en Basse-Normandie et en Bretagne, une semaine à visiter des jardins. Parce que pour mieux cerner l’unicité de celui de Monet j’ai aussi besoin d’en découvrir d’autres, créés à d’autres époques, avec des intentions différentes, où le végétal est mis en scène autrement ; parce que les jardins ne se visitent pas en hiver, et qu’année après année il devenait plus frustrant de passer toute la belle saison à travailler en continu sans aller admirer ce qui pousse ailleurs, je me suis offert le luxe d’une semaine de congé en été pour ce « voyage d’études ».
Il y a eu de la griserie, de l’émerveillement, de l’admiration pour la créativité humaine qui sous-tend ces jardins, pour les prouesses horticoles. De la déception aussi, parfois. Et partout, des parcs quasi vides de visiteurs, même dans les lieux les plus réputés.
C’est agréable, habituée comme je peux l’être à louvoyer entre les promeneurs dans les allées étroites de Giverny. Et en même temps, je ressens une profonde injustice. Pourquoi Giverny, et Giverny seulement ? C’est l’effet grand homme, l’effet nymphéas. Ailleurs, les jardins sont plus vastes, plus variés, plus époustouflants peut-être, mais ils n’ont pas été peints par le père de l’impressionnisme. Et tous, nous allons d’abord vers ce que nous connaissons, vers l’image déjà vue, dans un musée, un magazine, un reportage ou un livre d’enfants, une carte postale reçue ou une brochure publicitaire, voire un panneau sur l’autoroute.
Libre de faire mon choix parmi tous les jardins possibles dans ce coin de France, j’ai tendu l’oreille à ces désirs de visites nés il y a plusieurs décennies parfois. Aller voir des jardins, c’est aussi devenir visiteur de jardin, et en me glissant dans ce costume-là, en savourant le plaisir de la première fois, du vieux rêve qui se réalise, je comprends et partage ce que ressentent mes clients à Giverny.
Nous en parleras tu plus, jardin par jardin ? C’est étonnant cette différence de fréquentation, lorsque je pars je mets presque systématiquement les visites de jardins en priorité sur le reste, mais il est vrai qu’à Giverny, l’effet peintre célèbre joue à plein.
J’aime visiter des jardins, où que j’aille, mais il est vrai qu’un jardin de peintre comme celui de Monet propose une fusion exceptionnelle entre nature et culture. Comment mieux faire connaître les grands parcs et jardins ? Aurais-tu un guide à conseiller dans ce domaine ?
Aifelle, mon coup de coeur est le parc floral de Haute-Bretagne, mais les photos ne sont pas top, il pleuvait.
Tania, pour ne manquer aucun jardin dans un périmètre donné, le comité régional du tourisme édite une brochure très complète… mais ce n’est pas toujours l’emballement. C’est difficile d’évaluer les jardins tant le ressenti dépend de la saison, de la météo, des goûts de chacun… Et beaucoup ne sont pas largement ouverts, ce qui rend leur visite compliquée.