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Les serres de Monet
Plus que l’atelier de Claude Monet, cette carte postale ancienne nous révèle l’agencement des serres de son jardin au début du 20e siècle. Le 2e atelier, construit en 1899, est achevé, mais le balcon n’est pas encore vitré. Devant s’étendent en bon ordre la vaste serre chaude dont les stores sont baissés (c’est la belle saison), qui contenait les espèces les plus belles et les plus rares, à gauche des serres plus petites pour la production et à l’avant des châssis vitrés pour les semis. On se croirait chez un horticulteur…
L’atelier au magnolia
A l’heure de midi, le soleil est enfin assez haut pour éclairer le magnolia qui pousse derrière le deuxième atelier de Monet à Giverny. Ses rayons viennent chatouiller l’arbre par dessus le faite du toit, donnant des teintes de porcelaine à ses calices roses.
Le magnolia, coincé entre le bâtiment et le grand mur qui borde la route, ne bénéficie pas d’une exposition douillette ni de beaucoup d’ensoleillement. Mais il a l’air de se contenter d’être abrité du vent, et pousse tant qu’il va falloir l’élaguer.
La grande verrière du deuxième atelier est orientée plein nord, selon le voeu du peintre. Elle a été débarrassée de la vigne vierge qui la recouvrait, après avoir colonisé d’abord le quadrillage des carreaux, puis toute la surface vitrée. L’ampélopsis préfère se cramponner à une surface rugueuse, mais avec le temps elle finit par conquérir même le verre, semble-t-il.
A travers la verrière, on aperçoit les fenêtres qui donnent côté sud, au-dessus de la serre et du clos normand. Une double exposition, comme disent les agents immobiliers, qui baigne de lumière le bel atelier du peintre. De l’intérieur, la vue sur le magnolia en fleurs doit être bien jolie en ce moment.
Deuxième atelier
A quelques pas de sa maison de Giverny, Claude Monet a fait construire un vaste atelier en 1899, une fois l’aisance venue.
Le premier atelier se trouvait dans la maison principale, sous sa chambre à coucher. Ancienne grange, mal éclairé et trop petit, il n’était pas très fonctionnel. Il est devenu le salon-fumoir de Monet, décoré des oeuvres que le peintre se réservait pour lui-même.
En faisant bâtir un second atelier, Monet souhaite un espace assez grand pour répondre à ses besoins. Le beau volume est la première chose qui frappe en entrant dans la pièce. Et l’immense verrière, qui donne tout son charme au lieu.
Depuis la rue, le vitrage recouvert de vigne vierge se devine plus qu’il ne se voit. De l’intérieur, le végétal forme un rideau. La pièce reste néanmoins baignée de lumière. Elle bénéficie d’une double exposition, avec des baies côté sud, vers le jardin.
Toute cette luminosité plaît beaucoup aux ficus qui atteignent des tailles imposantes et donnent aujourd’hui à l’atelier un air de jardin d’hiver.
L’escalier conduit à une mezzanine sur laquelle s’ouvre la porte d’une chambre à coucher. C’était celle du premier conservateur de Giverny, Gérald van der Kemp. Florence, son épouse, avait sa suite derrière la bibliothèque du peintre, conformément à l’usage en vigueur quelques décennies plus tôt chez les Monet de faire chambre à part.
Du temps du peintre, le deuxième atelier regorgeait de toiles, un peu comme le premier. C’est là que Monet conservait Femmes au jardin et les parties rescapées du Déjeuner sur l’herbe, trop grands sans doute pour s’harmoniser avec les autres oeuvres dans le salon-atelier.
Le duc de Trévise accompagné du photographe Pierre Choumoff a rendu visite au patriarche de Giverny en 1924. De cette entrevue datent les rares clichés publiés de ce deuxième atelier.
Difficile de reconnaître sur ces photos l’agencement d’aujourd’hui. Escalier, mezzanine, bibliothèque y sont invisibles.
Les van der Kemp ont arrangé la maison à leur goût, pour y demeurer une partie de l’année. Ils n’avaient pas l’intention de l’ouvrir au public, et à l’heure actuelle, ce n’est pas d’actualité non plus. L’atelier sert seulement de salle de réunion ou de réception.
Premier atelier
Dans la maison de Monet, la petite entrée, réservée à l’usage du peintre, mène d’un côté à l’escalier vers sa chambre, de l’autre à son premier atelier. Celui-ci se trouve en contrebas du reste de la maison. Si l’on vient du jardin, il faut donc monter quelques marches juqu’au perron pour ensuite les redescendre, ce qui ne semble pas très logique.
La disposition un peu bizarre des lieux s’explique par leur affectation d’origine. Quand il s’installe à Giverny, Monet trouve une grange sur le côté gauche de la maison. De cette vaste pièce au sol en terre battue, il va faire son premier atelier, en ajoutant un plancher, des boiseries et une volée de marches pour le relier au reste de la maison. Conformément au goût de l’époque, ces éléments sont réalisés en pitchpin.
Du haut de l’escalier, le regard embrasse l’atelier où rien ne semble avoir changé, du mobilier aux bibelots, des lampes au bouquet de plumes de paon.
Sur le côté, on remarque à peine une grande porte cochère, la porte d’origine de la grange, de plain-pied avec le jardin. Le peintre pouvait aussi passer par là pour entrer ou sortir avec ses invités.
Vue du premier atelier
Comme un tableau plus grand que les autres, la fenêtre du premier atelier de Monet découpe un coin de son jardin de Giverny.
Sous le rideau de la vigne vierge apparaissent à l’arrière plan les murs couverts de végétation du deuxième atelier.
Devant, la tache violette du rosier « lavender dream » fait vibrer tout ce vert, en écho aux floraisons de la petite roseraie sur la droite.
A gauche, la grappe blanche de l’eremurus apporte son accent vertical.
Tout est prêt. Le paysage a pris la pose pour se faire peindre.
Jusqu’aux lignes des carreaux qui dessinent un quadrillage pour faciliter le travail de l’artiste…
Deuxième atelier
A l’angle de la propriété de Monet se dresse un bâtiment rose à l’architecture un peu tarabiscotée, avec terrasse et galerie vitrée. Quand on en fait le tour, une immense verrière qui couvre toute la façade côté rue et déborde sur le toit révèle sa fonction : c’est le deuxième atelier de Monet.
Le peintre s’est vite trouvé à l’étroit dans l’atelier de la maison principale. Dès qu’il en a eu les moyens, il a décidé de se doter d’un atelier plus fonctionnel, spacieux, avec verrière au nord et non à l’ouest. Et il en a profité pour ajouter, dans ce nouveau bâtiment, toutes les pièces qui lui faisaient défaut dans la maison principale : une chambre noire, cinq chambres à coucher pour les jardiniers, un appartement pour la famille, un garage…
Le deuxième atelier héberge aujourd’hui la conservation, l’accès n’est donc pas ouvert au public. Sur le côté, on remarque une grande volière qui a servi aux oiseaux recueillis par les jeunes de la famille Monet.
Atelier des Nymphéas
Un immense lierre part à l’assaut du troisième atelier de Monet, celui qui a vu la création des gigantesques panneaux des Nymphéas.
J’admire avec quel soin ce lierre est taillé. Cela doit être quelque chose de se hisser à une telle altitude pour aller lui raser les moustaches.
C’est probablement Monet qui a eu l’idée de faire pousser ce lierre sur ce mur. Pour cacher une… regrettable faute de goût. Eh oui ! Même quelqu’un d’aussi raffiné que Monet peut faire des erreurs.
Quand Monet a fait bâtir cet atelier, il avait prévu un toit entièrement vitré. Quelle magnifique lumière à l’intérieur ! Tellement magnifique qu’il n’a pas vu la nécessité d’ouvrir des fenêtres du côté du jardin.
Oui mais. Une fois terminé, le bâtiment tout blanc, tout minéral lui a paru hideux. Il tranchait affreusement à l’arrière-plan du jardin. D’où la nécessité de le masquer derrière de la végétation.
Le truc du lierre a très bien marché. Depuis qu’il en est recouvert, le troisième atelier disparaît. Il ne reste plus que cette merveilleuse lumière qui l’inonde.
Tous les visiteurs ont l’occasion de l’admirer. Il faut traverser l’atelier pour gagner la sortie, et très astucieusement c’est aussi là que se trouve la boutique de livres et de cadeaux.
Atelier de Monet
C’est de la rue Claude Monet qu’on le voit le mieux, cet énorme atelier que Monet s’est fait construire à 76 ans dans sa propriété de Giverny. Il le trouvait fort laid et on ne peut pas lui donner entièrement tort, même si sa construction en pierre de Vernon lui donne aujourd’hui un certain charme.
L’atelier où Monet a peint ses grandes décorations se voulait avant tout fonctionnel. A l’intérieur il éclate de lumière grâce à sa double verrière de toit, à la fois au nord et au sud.
Dès les premiers beaux jours le soleil devait faire monter sérieusement la température à l’intérieur, si bien que Monet a fait installer de grands rideaux pour se protéger de ses ardeurs.
L’atelier de Monet
Si je vous dis 3-0, qu’est-ce que ça vous évoque ? Tous les Français de plus de 6 ans répondront sans hésiter « France-Brésil 98 ! » Deux coupes du monde plus tard, on voudrait tant revivre ces instants de liesse…
Mais non, le football n’a pas grand chose à faire dans un blog consacré à Claude Monet et Giverny.
3, c’est le nombre d’ateliers dont disposait Monet dans sa maison de Giverny. Et 0, c’est le nombre d’atelier qu’il prétendait avoir…
Son biographe, Daniel Wildenstein, parle d’une « mystification ». Elle remonte à 1880, quand un journaliste de la Vie Moderne, Emile Taboureux, vient interviewer Monet à Vétheuil. Lorsqu’il demande à voir l’atelier du peintre, il s’attire la réponse offensée de Monet :
« Mais je n’ai jamais eu d’atelier, moi, et je ne comprends pas qu’on s’enferme dans une chambre. Pour dessiner, oui ; pour peindre, non. » Et il s’écrie, désignant le paysage d’un grand geste : » Voilà mon atelier, à moi ! »
Evidemment, Claude Monet veut faire passer l’idée qu’il peint ce que son oeil voit, d’après nature. Mais comment un peintre pourrait-il se passer d’atelier ? Il faut entreposer les toiles commencées, et elles sont nombreuses quand Monet travaille à des séries. Il faut aussi pouvoir retoucher les tableaux, les harmoniser, finir les bords. Enfin, même s’il est avant tout paysagiste, il arrive à Monet de peindre des portraits et des natures mortes, en atelier.
Dès son arrivée à Giverny, Monet s’attribue une grange accolée à la maison pour en faire son atelier. Quelques années plus tard, c’est la construction du deuxième atelier au bout de l’allée des tilleuls, tandis que le premier est transformé en salon-galerie. Et pour finir, le projet des Grandes Décorations de l’Orangerie exige de faire bâtir un troisième atelier, encore plus grand que les précédents, avec une immense verrière zénithale.
Le peintre sans atelier en avait donc trois, et non des moindres… Mais malgré ces inévitables concessions, Monet reste bien entendu avant tout un peintre de plein air, peignant sur le motif dans le froid, la pluie ou le vent, pour représenter fidèlement l’impression visuelle de l’instant.
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