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Chartres aujourd’hui

La cathédrale de Chartres, 27 décembre 2022

La cathédrale de Chartres fait l’objet d’une restauration longue, dont nous avions déjà pu admirer les premiers résultats spectaculaires en 2010.

La restauration du choeur est maintenant achevée :

Cathédrale de Chartres, le choeur, 27 décembre 2022

Toute la nef a été remise en valeur, elle aussi, dans ses teintes d’origine.

Nef de la cathédrale de Chartres, 27 décembre 2022

Fraîche, colorée, lumineuse, elle produit une tout autre impression que naguère sur le pèlerin. Les travaux se portent maintenant sur le transept.

Les vitraux ont retrouvé un extraordinaire éclat. A gauche, le Zodiaque, à droite la Vie de la Vierge :

La clôture du choeur est plus saisissante que jamais, fresque en trois dimensions de la vie de Jésus et de sa mère divisée en 40 scènes sculptées.

Clôture du choeur de la cathédrale de Chartres, la Circoncision de Jésus, l’Adoration des Mages, la Présentation au Temple. 27/12/2022

Plus tardive que le bâti ou les vitraux, elle a été commencée à la Renaissance en 1516 et terminée 200 ans plus tard, en 1716.

Volets peints

Fenêtre aux volets peintsD’un côté, c’est un lis épanoui qui pousse dans un pot, une libellule posée sur l’une de ses feuilles.
De l’autre, un gros bulbe fraîchement planté dans un autre pot, prêt à pousser, et un papillon qui volette.
Au-dessus, un seau de bois est suspendu.
A quoi sert-il ?
A offrir force arrosage à l’oignon pour le faire grandir ?
Ou menace-t-il de l’écrabouiller un jour, tel une épée de Damoclès ?
Chacun peut s’inventer sa propre histoire en passant, et se laisser emporter par cette brindille de poésie.
C’est frais comme l’ombre délicate offerte par les deux arbres, dont des branches pendent à la manière des saules pleureurs.
Cette jolie fenêtre toute seule sur son mur se trouve à Chartres, et elle offre plus d’une énigme.
Qu’y a-t-il de l’autre côté des volets ?
Et pourquoi un morceau en est-il absent, privant d’emploi la tête de bergère ?

L’ange au cadran

L'ange au cadran, cathédrale de ChartresCe cadran solaire fait face au sud sur un contrefort de la cathédrale de Chartres. Seul le dais est d’origine, l’ange et son cadran sont tous deux des copies. Les originaux, assez endommagés, se trouvent dans la crypte du sanctuaire.
Le cadran porte la date de 1528. C’est l’année de l’installation de l’horloge astronomique dans la cathédrale : la Renaissance se passionne pour les instruments de mesure. Le cadran est là pour vérifier le bon fonctionnement de l’horloge.
L’ange lui-même a une histoire curieuse. Selon les spécialistes, son style presque roman, son aspect longiligne de statue colonne, laissent à penser que c’est en fait le réemploi d’une statue de saint Jean ou de saint Jean-Baptiste, qui se trouvait à l’origine au trumeau du porche central du portail ouest.
Le trumeau a été détruit, la statue déplacée vers le contrefort et affublée d’ailes et d’un nimbe. Et voilà saint Jean transformé en ange !
Le visage, toutefois, est bien angélique et fait pencher pour l’apôtre. Auréolé de cheveux bouclés, le regard sans expression, il frappe par la douceur extatique de son sourire.

Choeur de lumière

Cathédrale de Chartres, voûtes du choeurLe choeur de la cathédrale de Chartres vient d’être restauré pour lui rendre autant qu’il est possible son aspect d’origine.
Les enduits clairs, les clés de voûtes dorées forment un écrin somptueux au célèbre ensemble de vitraux.
D’ici quelques années, tout sera refait, et la cathédrale de Chartres sera redevenue le vaisseau de lumière qu’elle était à sa construction.
La partie achevée est admirable de beauté, mais ne le dites pas aux habitués de la cathédrale. Ils ne sont pas loin de penser qu’on leur dénature leur sanctuaire.
« C’était le charme de Chartres d’être sombre », regrettent-ils.
La pierre, avec le temps et la fumée de millions de cierges, s’est noircie, de même que les vitraux.
La nef est devenue un antre plein de pénombre, sauf aux plus belles heures de la journée.
Pour certains, c’est l’idée même des conditions du recueillement. Pour d’autres, habitués à des édifices lumineux, c’est lugubre.
Tant il est vrai que tout n’est qu’une question d’habitude.
Mais les partisans de la lumière ont, je crois, la vérité historique de leur côté.

La plus belle des cathédrales

Cathédrale de Chartres, Portail royal, détailLa France compte beaucoup de somptueuses cathédrales gothiques, mais, aux dires des profs d’histoire de mon enfance, Chartres est la plus belle de toutes. J’ai grandi loin de la Beauce, et cette affirmation est longtemps restée pour moi parole d’Evangile. Mais quand, adulte, installée dans l’Eure, j’ai pu visiter l’Eure-et-Loir, l’épithète est devenue une énigme. Comment cette cathédrale, avec ses deux flèches dissemblables, sa nef obscure, pouvait-elle être considérée comme un modèle insurpassable ?
Je viens de comprendre les raisons de l’admiration des spécialistes, grâce aux lumières dispensées par un érudit chartrain lors d’un récent éductour. « La cathédrale de Chartres a été faite par des intellos pour des intellos », affirme-t-il. Chartres était, au début du 13e siècle, un haut-lieu de la pensée occidentale, avec une école qui rassemblait les meilleurs savants, lettrés et théologiens du royaume, et peut-être du monde. Ce cénacle de têtes bien faites résumait toute la connaissance de l’époque.
Une des particularités de Chartres tient à la rapidité de sa construction. Presque toute la cathédrale a été construite en à peine un quart de siècle, sous l’épiscopat d’un même évêque. Alors qu’ailleurs l’édification des grandes églises se prolonge, que les programmes se succèdent, conduits par des personnes différentes, l’unité de style et de pensée donne ici une grande cohérence au sanctuaire. Autre fait remarquable, la cathédrale a été peu endommagée, ni par les Huguenots, ni par les Révolutionnaires, ni par les guerres. La plupart des statues chartraines ont encore toute leur tête.
Comme dans toutes les églises, le symbolisme est essentiel à Chartres, mais ici il atteint des sommets. Rien n’est le fruit du hasard, tout a été pensé par des esprits supérieurs. Notre guide s’est attaché à nous le démontrer longuement par une foule d’exemples.
Je crains de trahir sa pensée en essayant de la retranscrire, mais l’idée générale est celle de correspondances tirées entre l’ancien et le nouveau testament, le premier préfigurant le second. Correspondances aussi entre l’ici-bas, avec ses rois, ses clercs, et l’au-delà. Injonctions faites au chrétien avant qu’il ne pénètre dans le sanctuaire, mais aussi avant qu’il ne quitte ce monde pour entrer dans l’autre.
Chaque statue a au moins un sens, et plus sûrement plusieurs. Sa taille, sa position, son traitement, le moindre détail, sont signifiants, et l’on empile les thèses sur l’iconographie de la cathédrale.
Les intellos d’aujourd’hui et de demain n’ont pas fini de se creuser la tête pour tenter de percer les mystères transmis dans la pierre par les grands esprits du temps des cathédrales.

Arcs-boutants

Arcs-boutants
Voici les arcs-boutants de la cathédrale de Chartres tels qu’on peut les observer depuis le passage chartrain, au-dessus des bas-côtés : une magnifique succession de courbes de pierres offrant, malgré leur masse, une impression de légèreté.
Ces structures dont la vocation est d’empêcher les murs de la voûte de s’écarter étonnent par leur grâce et leur variété.
Une des trouvailles chartraines consiste à organiser les arcs-boutants sur deux niveaux, et à y percer des oculi qui les allègent.
C’est un peu comme les banderoles des défilés contestataires, dans lesquelles les manifestants n’oublient pas de ménager des trous : grâce aux oculi, les arcs de pierre offrent beaucoup moins de prise au vent.

Passage chartrain

Passage chartrainAvez-vous déjà pratiqué l’accrobranches, ce sport vertigineux qui consiste à se balader d’arbre en arbre sur des ponts de singes ou des câbles tendus ? C’est un peu l’impression que l’on ressent quand on se promène tout en haut de la cathédrale de Chartres, au pied des grandes verrières, le long de l’étroit cheminement nommé passage chartrain. Sauf qu’à Chartres, on est beaucoup, beaucoup plus haut, et qu’on n’a pas de filin de sécurité.
J’avoue donc que je n’en menais pas large hier matin sur la minuscule corniche, en essayant de faire à toute vitesse des photos, précédée et suivie par mes collègues guère plus rassurés. Mais la beauté de ces lieux insolites nous subjuguait.
Plus qu’ailleurs on a la sensation d’être en prise directe avec la pensée des bâtisseurs du Moyen Âge, tandis qu’on avance entre les arcs-boutants aux lignes aériennes, au pied des immenses verrières des fenêtres hautes, dans ces parties techniques de l’édifice qui ne sont pas faites pour accueillir le public.

Tourisme religieux

Narthex de l'église Notre-Dame de LouviersPortail flamboyant de l’église de Louviers

Imaginez que vous soyez Américain, Australien, Suédois… Il y a de bonnes chances pour que vous choisissiez la France comme destination de vacances. Avec plus de 60 millions de visiteurs étrangers chaque année, notre pays est la première destination internationale du monde.
Les raisons de cette attraction se laissent facilement deviner : climat agréable, bonne chère, variété de paysages, et du patrimoine à ne plus savoir où donner des yeux.
Si la tour Eiffel reste haut placée dans le coeur des touristes, les églises et les abbayes ne les fascinent pas moins. Quand j’interroge les visiteurs de Giverny sur leurs découvertes pendant leur séjour en France, Notre-Dame de Paris, Chartres et le Mont Saint-Michel reviennent très souvent.
« J’aime visiter les cathédrales, c’est magnifique, et quand je rentre aux Etats-Unis je ressens à quel point mon pays est jeune », m’expliquait hier une photographe du Michigan.
Que l’on soit croyant ou non, la beauté des églises et le tour de force de leur construction justifient l’admiration. Mais pour les vacanciers qui ont la foi, la visite des lieux sacrés prend une autre dimension.
Certains veulent aller parcourir à genoux le labyrinthe de Chartres, d’autres rêvent de se recueillir devant les reliques de Sainte-Thérèse à Lisieux. Giverny se découvre alors stratégiquement placé à mi-distance des deux sanctuaires, à une bonne heure de route. Et la pause au bord de l’étang des Nymphéas, dans le jardin du peintre de la nature et de la lumière, ne dévie guère les pèlerins de leur cheminement.

Cher lecteur, ces textes et ces photos ne sont pas libres de droits.
Merci de respecter mon travail en ne les copiant pas sans mon accord.
Ariane.

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