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La maison de Monet
L’aspect de la grande allée a déjà changé depuis l’ouverture, en quelques jours elle a gagné des couleurs grâce aux tulipes les plus précoces.
L’allée centrale en photos
L’allée centrale du jardin de Claude Monet était l’un des éléments les plus photographiés de sa résidence de Giverny du vivant du peintre, déjà. La comparaison des photos anciennes permet de suivre l’évolution de cette grande allée.
Sur la première, qui appartient au fond d’archives du musée Marmottan-Monet, les épicéas donnent un aspect forestier au chemin. Les floraisons s’étirent en bandes parallèles sur trois hauteurs. Les capucines rampantes dessinent des vagues sur le gravier.
La deuxième et la troisième photo dévoilent l’installation d’arceaux métalliques. Un arbre sur deux a été abattu.
Sur la quatrième photo, on voit que Monet a décidé d’étêter les arbres restants. Les troncs servent de support à des rosiers grimpants. C’est une vue printanière, les capucines dépassent à peine des bordures. De grosses touffes de pivoines marquent les pieds des arceaux.
La dernière photo est à nouveau une vue de fin d’été. Les troncs ont été éliminés et remplacés par des arceaux, donnant à l’allée l’aspect qu’on lui connaît encore aujourd’hui.
Les arceaux de roses
L’une des joies de juin au jardin, c’est cette orgie de roses qui s’imposent partout. Au-dessus de la grande allée qui traverse le jardin de Monet, les rosiers lancent leurs tiges en courbes gracieuses, couvertes de fleurs qui ne le sont pas moins. Les couleurs alternent, rose, blanc, rouge ou beurre frais. Ce ne sont pas toujours les mêmes rosiers qui sont plantés de chaque côté de l’arceau, et c’est peut-être encore plus joli, quand les fleurs se rejoignent tout en haut et viennent mêler leurs couleurs.
Mais malgré la grâce des roses, cette allée serait un peu raide sans les floraisons incroyables qui s’élèvent des massifs. Les alliums sont encore là, accompagnés par le rose et le pourpre des pavots, et les longs eremurus aux noms étranges, quenouilles de Cléopâtre, lis des steppes ou cierges du désert. Les capucines font le dos rond le long de l’allée, prêtes à s’élancer à sa conquête. Les premiers dahlias simples s’alignent derrière, les delphiniums détachent leurs hampes bleues, tandis que les fleurs des semaines précédentes, digitales et lupins, finissent tranquillement d’ouvrir leurs derniers boutons.
Tout ce camaïeu de tons de roses s’illumine dans la lumière du petit matin, avec en toile de fond les feuillages contrastés des arbres et bambous du jardin d’eau.
Les verticales des digitales
Cette année les jardiniers de la Fondation Monet ont planté un grand nombre de fleurs de haute taille le long de l’allée principale.
Les premières à fleurir ont été les lis des steppes (eremurus blancs) et les lupins, suivis par les eremurus roses et les digitales.
Dans le petit massif voisin, des verbascums roses moins hauts mais de même forme font écho aux inflorescences élancées de la grande allée.
Vu de loin, on dirait des hachures serrées, des traits de pinceaux zébrant la toile de coups vifs au-dessous des arches souples qui enjambent l’allée.
C’est dingue !
Devant la maison de Claude Monet à Giverny, la grande allée qui dévale jusqu’au portail se laisse envahir chaque année par les capucines. De chaque côté, une frise de dahlias simples rose foncé fait le lien avec les massifs plus hauts installés sur les buttes latérales, où l’on reconnaît cosmos, dahlias cactus, impatiences, glaïeuls, cléomes, soleils, et même le bleu des delphiniums.
Le chef jardinier James Priest s’est inspiré des toiles de Monet pour choisir les couleurs et les volumes des fleurs plantées dans l’allée, avec la volonté de se rapprocher le plus possible de l’esprit du maître. Les bouquets de salicaires ont été fortement réduits pour diminuer l’impact de leurs masses couleur lilas. L’effet est plus lié et plus doux.
En fin d’été, la végétation atteint des tailles extravagantes à Giverny. Le jardin ne se dévoile que petit à petit à mesure que l’on avance. Quand soudain l’allée centrale apparaît dans tout son apparat, les visiteurs, qui jusque-là répétaient « C’est beau !« , se mettent à employer un autre vocabulaire.
Que diriez-vous, vous-mêmes ? Les anglophones s’exclament « Awesome! » ce qui équivaut à peu près à énorme, incroyable, génial ou effarant. Une dame allemande m’a ravie en répétant « Wahnsinn! » (folie) que je me suis traduit par « c’est dingue ! »
J’adore que les visiteurs soient sensibles à la folie horticole de la fin de saison. Leurs visages émerveillés. Les étoiles dans leurs yeux, parce que c’est encore bien plus beau que ce à quoi ils s’attendaient. « J’ai déjà visité beaucoup de jardins, me confiait une visiteuse aujourd’hui, mais quelque chose comme ça, CA !!!, je ne l’avais jamais vu… »
C’est l’époque de la plénitude pour les jardins, et c’est aussi une expérience de plénitude pour les gens qui découvrent celui-ci.
Assister chaque jour à cette rivière de bonheur qui dévale la pente et vient éclabousser de joie les visiteurs, voilà qui me comble moi-même. C’est l’un des enchantements du fait de travailler dans les jardins de Monet.
Rien de nouveau sous la lune
Au pied d’un massif violet où dominent les dahlias, les glaïeuls et les lis, un coussin de capucines orange vient apporter la couleur complémentaire. Bientôt, les fleurs tapisseront toute la surface de l’allée. L’effet est attendu des habitués de Giverny. Mais cette année quelque chose a changé.
Au lieu de la masse verte des feuilles de capucines d’où émergent tout au bout les fleurs éclatantes, comme le montrent les photos des dernières années, voilà que les corolles des capucines ont pris le dessus cet été. On ne voit qu’elles, chatoyantes de différents tons d’orange.
De plus, on sent que la plante n’en a plus pour très longtemps avant d’avoir envahi toute l’allée. La rencontre des deux rangées se fera plusieurs semaines plus tôt que l’an dernier.
Quelle est l’explication de ce mystère ? Le chef-jardinier m’a donné une partie de la clé de l’énigme : les capucines ont été plantées plus tôt cette année. Au lieu d’être semées en place, elles ont été démarrées en serre et repiquées, pour gagner quelques jours d’avance de végétation.
Mais ceci ne suffit pas à expliquer l’abondance des fleurs. Et ce n’est pas la météo fraîche et pluvieuse qui en est responsable non plus.
Alors ? Quand on a épuisé toutes les hypothèses, toutes choses égales par ailleurs, il reste à envisager l’influence du calendrier lunaire.
Au terme de siècles d’observation empirique, les jardiniers ont remarqué que certains jours sont plus favorables que d’autres pour favoriser la croissance des fleurs, ou au contraire des feuilles, des racines ou des fruits.
A la Fondation Monet, on ne jardine pas avec la lune, mais il n’est pas impossible que les capucines de la grande allée aient été semées et repiquées par hasard les jours ad hoc. Ce sera difficile à vérifier, car les dates des semis ne sont pas enregistrées au jour près. Mais cela vaudrait la peine de respecter le calendrier lunaire l’an prochain. Juste pour voir si on obtient le même résultat splendide.
Une allée de capucines
D’ici quinze jours, voici l’aspect qu’aura la grande allée du jardin de Monet à Giverny : un tapis de capucines avec deux côtés verts et une rivière orange au milieu. La pente du terrain accentue cette illusion de rivière, on a l’impression que les fleurs coulent et s’en vont remplir le bassin aux Nymphéas, de l’autre côté de la route.
Cet effet, l’un des charmes d’octobre à Giverny, est la récompense de six mois de patience et de travail.
Dès le mois d’avril, les capucines sont semées en place. Tous les dix centimètres, au milieu des myosotis, les jardiniers enfouissent une graine grosse comme un petit pois à deux centimètres de profondeur, après l’avoir fait tremper plusieurs heures.
Puisque c’est la rentrée ces jours-ci, un peu de calcul : l’allée centrale mesure 53 mètres de long. Combien de graines de capucines le chef-jardinier doit-il commander pour la garnir de chaque côté ?
Vous avez la réponse ? 53 x 10 x 2 = 1060 graines.
En sachant combien de graines contiennent les sachets de capucines de Lobb, alias Tropaeolum lobbianum, que ce soient les variétés Spitfire ou Lucifer cultivées à Giverny pour obtenir des fleurs de couleur orange, jaune et rouge, on peut calculer le nombre de sachets de graines nécessaires : 27.
Et comme tout cela a un coût, le budget graines de capucines pour l’allée centrale se chiffre à 80 euros environ. L’équivalent de dix billets d’entrée à la Fondation Monet cette année.
Pour parvenir à la poésie, les calculs s’imposent. Le travail aussi. Planter n’est pas tout, il faut ensuite arroser, puis, quand les capucines commencent à pousser et expriment leurs velléités de s’élancer n’importe où, leur expliquer qu’elles doivent se diriger vers le centre de l’allée et nulle part ailleurs.
Dans leur absence de discernement, les capucines partiraient bien à l’assaut des dahlias ou des asters de chaque côté de l’allée. Ce n’est pas du tout ce que l’on attend d’elles.
Les jardiniers surveillent donc leur croissance de près et tirent régulièrement les tiges volubiles vers le milieu du chemin. Pendant quelques heures, les capucines un peu vexées d’être rappelées à l’ordre font la tête, mais elles ne tardent pas à se redresser et à repartir de l’avant.
Enfin, les jardiniers s’imposent une tâche ingrate : couper les feuilles pour qu’on voie mieux les fleurs. A mon humble avis, c’est une corvée dont ils pourraient bien se passer. Les feuilles coupées, ce n’est pas très joli. En plus, elles ne tardent pas à repousser.
La grande allée vêtue de blanc
Dans le jardin de Monet endormi sous ses draps blancs, tout n’est que promesse et espoir.
La vie, bien cachée, attend son heure.
Le long de la grande allée, les vivaces mijotent des départs en flèches, les bulbes sont prêts à lancer leur offensive de couleurs.
Dès que le gel desserrera son étreinte.
La neige, déjà, a fondu aujourd’hui, dévoilant une herbe roussie et humide qui s’ébroue.
Après le coup de froid, il suffira d’un peu de vent tiède pour réveiller la terre, et faire déteindre le rose et le vert de la maison de Monet sur tous les alentours.
Je dédie ce billet à tous les amoureux de Giverny qui vivent au Canada, un pays où l’on en sait long sur le froid et l’attente, sur l’infinie patience de l’hiver.
La grande allée de Giverny
Depuis plus d’un mois, les capucines recouvrent la grande allée du jardin de Monet.
Une coulée de fleurs orange serpente sur le gravier, au milieu d’un tapis de feuilles vertes.
Les asters mauves moussent de chaque côté pour le bonheur des abeilles, tandis que les hélianthes continuent de dresser leurs têtes jaunes.
« C’est super joli ! » s’exclame-t-on dans toutes les langues.
C’est un peu la carte postale de Giverny en fin de saison, cette allée, et un bel endroit pour se prendre en photo si on aime être dans le cliché.
Environné de toutes parts par les floraisons, avec sa maison à l’arrière-plan, on est vraiment au coeur du décor voulu par Monet.
Rivière de capucines
Il faut venir à Giverny en septembre ou en octobre pour voir la grande allée du jardin de Monet envahie par les capucines.
Les fleurs de tous les tons d’orange apparaissent surtout au bout des tiges, à l’endroit où celles-ci se rejoignent après avoir jailli des massifs de chaque côté de l’allée.
A regarder les fleurs de capucine de près, on remarque leur forme de capuchon qui leur a valu leur nom.
Réunies en grand nombre comme ici elles dessinent une rivière d’une teinte étonnante qui serpente entre deux berges vertes.
La pente légère du terrain accentue l’effet.
Sur les côtés les masses abruptes des dahlias, des asters, des hélianthes et des soleils forment des falaises, figurant des collines creusées par le flot.
C’est, en miniature et en couleurs fauves, le paysage de la vallée de la Seine.
Fleurs d’avril
Si vous vous demandez si le jardin de Monet est déjà bien fleuri, voici l’aspect qu’il a en ce moment.
Des flamboiements de tulipes, des collections de pensées de toutes les couleurs imaginables, des giroflées au délicat parfum, des bataillons de narcisses, des scilles, des jacinthes capiteuses, des myosotis bleus blancs roses, des fritillaires spectaculaires, des aubriètes discrètes, des pâquerettes touffues, des cerisiers et pommiers du Japon en pleine floraison, des muscaris, des hellébores, des primevères sauvages et cultivées…
Que celles que j’oublie me pardonnent ! Toutes elles chantent le printemps comme les oiseaux sur les branches. Eux aussi sont tous là, les pinsons, les mésanges, les rouges-gorges… Hier on a entendu le coucou.
Douceurs d’automne
Depuis le pont japonais du jardin de Monet, la grande allée qui s’étend devant sa maison apparaît de l’autre côté de la route, dans l’exacte continuité du pont.
Les fleurs des glycines qui recouvrent la passerelle ont fait place à des gousses de graines. L’une d’entre elles pend comme le battant d’une invisible cloche.
Une visiteuse m’a confié qu’elle aimait bien le toucher duveteux des gousses de glycine. L’automne est prodigue de ces douceurs tactiles, la peau des coings, les épis légers des graminées, l’intérieur des bogues de marrons… La finesse de ces velours étonne le bout des doigts.
Jusqu’à l’air qui se fait ouateux dans la brume matinale, léger et doux dans l’après-midi, pour nous laisser rêver au bord de la saison…
Exubérance à Giverny
A Giverny, la fin d’été dresse des murailles de fleurs dans le clos normand. Les massifs donnent une impression de luxuriance, que les jardiniers s’emploient à canaliser.
Près de la Grande Allée, des roses répondent au ton de la façade. Elles sont d’un rose un peu plus soutenu car plus proche de nous. En peinture, les couleurs vives sont au premier plan, elles sont plus pâles à l’arrière-plan. On retrouve cette même règle dans la composition des massifs de Claude Monet.
Composition et perspective
Une route a l’audace de couper les jardins de Monet en deux. Sur la gauche de la départementale 5 quand on vient de Vernon, s’étend le jardin fleuri, sur la droite, le jardin d’eau.
Les touristes s’en étonnent, et pour tout dire s’en offusquent. Comment est-ce qu’on a pu laisser faire une chose pareille ! Qu’est-ce qu’on attend pour la dévier ! Au mieux ils regrettent que le passage des camions vienne troubler la paix du jardin.
La réponse est toute simple : la route a toujours été là. Elle est très ancienne, et portait au temps de Monet un nom qui fleurait bon l’Ancien Régime : le chemin du Roy.
Il n’est pas question de la dévier, le paysage est protégé.
Après avoir aménagé le clos fleuri, Claude Monet a eu l’opportunité d’acheter une parcelle de terrain de l’autre côté de la route, où il a créé son jardin d’eau. Puis il s’est porté acquéreur d’une deuxième parcelle, nettement plus grande, qui lui a permis d’agrandir l’étang aux nymphéas.
La porte du jardin d’eau fait face à celle du clos fleuri. Pour se rendre au bord de son bassin, ce que Monet faisait plusieurs fois par jour, il lui fallait traverser non seulement une route, mais encore une voie ferrée.
Le petit train à vapeur ne gênait guère Monet. Il était si lent qu’on pouvait, dit-on, le héler pour qu’il s’arrête et vous prenne à son bord.
Cette petite ligne de Pacy-sur-Eure à Gisors a disparu depuis, transformée en voie verte sur une partie de son parcours. Disparue aussi, la nécessité de traverser la route, aujourd’hui un passage souterrain permet d’aller d’un côté à l’autre en toute sécurité.
Bref ! Quand Monet a décidé de créer un autre jardin en face du premier, la question s’est posée à lui de réunir les deux visuellement.
J’ai pris une photo de printemps parce que cela se voit mieux, surtout si vous l’agrandissez. Regardez bien au-dessus de la porte du jardin, tout en bas de la grande allée, on aperçoit une glycine mauve en fleur. C’est celle qui recouvre le pont japonais du jardin d’eau. Monet a placé la passerelle exactement dans le même axe que la grande allée. Et le chemin se poursuit par-dessus le pont, à travers la bambouseraie, jusqu’à l’autre extrémité du jardin d’eau.
La peinture est affaire de couleur mais aussi de composition. Cette ligne qui relie les deux jardins en est l’axe fort. Perpendiculaire à la route, elle forme une croix avec elle.
La grande allée du jardin de Monet
Le meilleur moment pour apprécier les jardins de Monet à Giverny, c’est le matin dès l’ouverture, dans la lumière vaporeuse de la vallée de la Seine, ou comme ici, le soir après une journée de soleil, quand les ombres s’allongent et que les jardins se vident. Le ciel perd alors sa teinte laiteuse pour devenir franchement bleu.
Les toutes premières roses grimpantes sont en fleurs sur les arceaux qui enjambent la grande allée, de même que les premiers iris dans l’allée latérale.
La floraison des tulipes touche à sa fin, mais déjà d’autres fleurs se tiennent en embuscade, deux ou trois semaines plus tôt que prévu. Le muguet est bien au rendez-vous du premier mai, mais le manque d’eau l’a empêché de bien pousser.
Dimanche l’orage a fait des siennes. Il a plu pour la première fois depuis un mois, ce qui est plutôt une bonne nouvelle, mais hélas en plein après-midi, et avec quelques grêlons très désagréables pour les visiteurs.
Aujourd’hui, le soleil est revenu, imperturbable, on se croirait en Provence. Bon d’accord, avec quelques degrés de moins sûrement. Tout de même, quand on arrive dans la fraîcheur du jardin d’eau ombragé de grands arbres, on s’aperçoit qu’il faisait chaud au milieu des massifs du clos normand. Le marchand de glaces à la sortie ne perd pas son temps.
La grande allée fin janvier
On ne peut pas vraiment appeler ça de la neige, juste un peu de sucre glace saupoudré depuis les nuages. Mais ce sont les premiers flocons de la saison, et l’ébauche d’une métamorphose.
La neige n’a pas tenu sur les toits d’ardoise exposés au sud, comme celui de la maison de Monet, ni sur les arbres, ni sur les ifs, ni sur les routes, mais elle a blanchi la terre à nu des champs labourés et des chemins.
A l’heure qu’il est, elle finit déjà de fondre. Dans la vallée de la Seine, les créneaux horaires sont étroits pour les parties de boules de neige et la fabrication de bonshommes.
La grande allée fin novembre
Fini, les splendeurs colorées des jardins de Monet à Giverny, les flots de capucines dans la grande allée… En un clin d’oeil, tout a disparu.
Il n’a pas encore gelé pourtant, ce qui est inhabituel si tard en saison. Mais les jardiniers de la Fondation Monet ont profité du temps clément pour nettoyer les plates-bandes, tailler les rosiers, diviser et replanter les vivaces, mettre en terre les bulbes…
D’autres équipes s’occupent de repeindre les bancs du jardin et les ponts japonais.
Le temps presse pour préparer le jardin en vue du printemps. Le travail ne manque pas, d’ici l’ouverture le 1er avril prochain.
La Grande Allée le 31 octobre
Presque toutes les photos de la grande allée de cette catégorie ont été prises à l’heure de l’ouverture des jardins de Monet, à 9h30. Au printemps et en été, il fait jour depuis longtemps. En automne, c’est plus difficile car le ciel matinal est souvent voilé, la lumière moins franche.
J’avais envie de voir à quoi ressemblait ce point de vue familier à la tombée de la nuit. Impossible au printemps et en été, quand le soleil se couche bien après 18 heures. Il fallait attendre le passage à l’heure d’hiver, le dernier week-end d’octobre.
Voici les ombres qui gagnent les massifs, qui deviennent profondes sous les ifs au bout de l’allée des capucines, et la chaleur des lumières derrière les murs de la maison rose aux volets verts…
La Grande Allée fin octobre
Sous le ciel bleu de l’automne, la grande allée déverse sa rivière de capucines.
Les massifs de rudbéckias ont perdu leur couleur éblouissante, mais le jardin présente encore une large palette de dahlias, de cosmos, ou d’amarantes queue de renard.
Sur les arceaux, les rosiers grimpants refleurissent, donnant à l’arrière-saison quelques accents printaniers.
La Grande Allée début octobre
La Grande Allée du jardin de Monet transformée en rivière de capucines, entourée d’une haie d’asters et de rudbéckias géants : c’est l’image traditionnelle de Giverny à l’arrière-saison.
Monet a agencé soigneusement tout son jardin, mais pour une fois, il n’a pas présidé à la création de cet effet-là. Au départ, il est dû à une erreur. Monet a cru planter des capucines naines, qui se sont bien vite révélées rampantes. Enchanté de l’effet produit, le maître des lieux a laissé faire, et l’année suivante, il a pris soin de repiquer les mêmes capucines.
La capucine n’est pas difficile à faire pousser et fleurir, pour peu qu’elle ait assez de soleil. Cet aspect de la Grande Allée est sans doute l’un des plus faciles à reproduire chez soi.
La Grande Allée fin septembre
Atmosphère d’automne : la vallée de la Seine était pleine de brume ce matin. Derrière la maison de Claude Monet, la colline se voile d’une gaze légère.
Dans cette lumière tamisée, les couleurs d’automne de la Grande Allée paraissent plus éclatantes encore : le jaune vif des rudbéckias et des soleils, le mauve des asters, et, enfin, l’orange des capucines.
Le chemin n’est plus qu’un tapis de verdure et de fleurs. La façon dont les taches colorées des pétales sont réparties, dans les derniers interstices laissés libres par les feuilles, me rappelle la disposition des touches de corail dans le tableau Impression, soleil levant.
La Grande Allée début septembre
Plus question de cheminer dans la grande allée du jardin de Monet à Giverny. La marée montante des capucines a envahi tout le passage, formant un tapis vert piqué d’orange et de jaune.
A la fin de l’été, les fleurs atteignent des tailles extrêmes, dans un foisonnement luxuriant de verdure et de couleurs vives. Les soleils, les rudbéckias, les dahlias dominent le clos normand, en attendant les floraisons automnales.
La Grande Allée fin août
Vision saisissante ce matin : un promeneur dans la Grande Allée ! Tous les visiteurs des jardins de Monet à Giverny le savent, il est interdit de marcher dans cette allée, fermée de chaque côté par des chaînes. L’oeil s’est habitué à la voir toujours vide. Et soudain, voici quelqu’un qui chemine entre les vagues de capucines.
Un mince parapluie dans la main droite, un costume noir sur une chemise blanche, le look du promeneur n’aurait sans doute pas étonné les contemporains du maître de l’impressionnisme. En tout cas, la présence insolite de cette silhouette dans l’allée principale du jardin de Monet renvoie à ce temps où le domaine était vécu comme une maison et son jardin, et non pas comme un musée. A cette époque, la grande allée était le passage obligé de la porte du bas vers la demeure.
De nos jours, impossible d’en conserver l’accès si l’on veut laisser pousser les fragiles capucines. Pour que l’allée ressemble à ce qu’elle était du temps de Monet, il faut en faire un sanctuaire. Aussi quelle sensation cela doit être d’en fouler le sol ! Un petit plaisir matinal avant l’arrivée des visiteurs.
La grande allée début Août
Après la pluie, le jardin de Monet a l’air de sortir de la douche, tout frais lavé. Les plantes ont apprécié ce bon arrosage et la fin des grosses chaleurs.
Dans la grande allée, la végétation devient luxuriante. Le vert des capucines et des vivaces tranche sur l’écran sombre des deux ifs qui montent la garde au bout du chemin.
Ah ! Les capucines de droite se sont réveillées. Elles ont avancé autant que celles de gauche.
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