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Trois bottes de cresson
Cela ne se devine pas si on ne le sait pas : les armes de la ville de Vernon représentent trois bottes de cresson, surmontées de trois fleurs de lis.
L’histoire de ce blason remonte à Louis IX, autrement dit Saint-Louis.
Le roi de France est venu une vingtaine de fois à Vernon, entre mai 1227, date du premier séjour connu, et les 9, 10 et 11 mai 1268, son dernier passage dans la ville.
Voici l’anecdote :
Saint-Louis, venu à Vernon par un temps de grande chaleur, témoigna à son arrivée dans la ville le désir de prendre quelques aliments à la fois substantiels et rafraîchissants. On lui offrit une salade de cresson, plante abondante dans le pays. Le roi en fut si satisfait qu’il accorda de suite à Vernon de placer dans son écu, d’abord trois fleurs de lis comme étant ville royale, puis en reconnaissance de sa bonne et chaude hospitalité, trois bottes de cresson de sinople liées d’or, deux et un.
Dans l’escalier d’honneur de la mairie de Vernon, un vitrail illustre cet épisode. Il a été réalisé par François Décorchemont en 1964.
Aujourd’hui, on ne récolte plus de cresson à Vernon, mais on en cultive pas très loin, dans les cressonnières de la vallée d’Eure. Le producteur vient tous les samedis au marché de Vernon. Je crois même que pour trois bottes, il vous fait un prix et vous offre en prime ses meilleures recettes.
Semper viret
Il en va des devises comme des promesses électorales : c’est joli à entendre. Vernon semper viret, proclame celle de Vernon, Vernon toujours vert ! Gloire au micro-climat de la vallée de la Seine, aux hivers et aux étés tempérés qui ne font pas roussir les prés !
A l’époque où le latin n’avait pas de secret pour les gens instruits, des esprits facétieux ont fait de cette devise un jeu de mots : Ver non semper viret, Vernon semper viret. Le printemps (ver) n’est pas toujours vert, Vernon est toujours vert.
La contradiction n’a pas choqué ces latinistes distingués. En admettant que le printemps ne soit pas toujours vert, qu’il neige en avril par exemple, cette vérité générale doit s’appliquer à Vernon, comme dans tout syllogisme qui se respecte. Passons.
On ne parle plus le latin, mais c’est bien la seule chose qui ait changé : on baissera les impôts, on réduira la dette, on limitera les gaz à effet de serre, on désenclavera les départements sans autoroute, on donnera plus de moyens à l’hôpital, on bouchera le trou de la sécu… Il fait bon y croire pendant quelques semaines. Pourquoi pas ? Le printemps est vert.
Un musée Ariane à Vernon ?
Est-ce la contagion des promesses électorales ? C’est un scoop, la municipalité de Vernon planche sur un projet de musée de la fusée Ariane. Le lieu serait déjà trouvé, l’ancienne caserne en cours de restructuration à côté du centre ville, les collections existent, inaccessibles pour l’instant dans l’enceinte de Snecma, ex Société européenne de propulsion ; il ne resterait plus… qu’à tout faire, c’est-à-dire passer de l’idée à la réalisation en faisant naître le musée.
C’est à la fois un projet formidable et risqué. Imaginez comme cela pourrait être bien, un espace didactique, ludique dans le style de la Cité des Sciences, qui nous expliquerait façon C’est pas Sorcier comment c’est possible de faire voler des engins dans l’espace, comment on les y expédie, comment on les récupère, les mystères de la pesanteur et de l’attraction terrestre, les nouveaux combustibles révolutionnaires qu’on utilise, les piles solaires, à quoi servent les satellites, la coopération spatiale européenne, et toutes ces questions qu’on ne s’est peut-être jamais posées mais dont on est bien content d’apprendre la réponse…
Et maintenant imaginez le même sujet version musée industriel… Ce n’est pas tout d’avoir à Vernon le site de conception et de fabrication des moteurs de la fusée Ariane. Il reste à créer un espace muséographique attractif, à la hauteur de la notoriété internationale du lanceur européen. Un vrai et beau challenge.
Pierre Amédée Defontaine
On aurait pu tout oublier de l’existence de Pierre Amédée Defontaine, comme de tant d’autres personnages vernonnais du 19e siècle. Mais ce contemporain de Monet a pris soin de passer à la postérité. Bien sûr, comparée à l’aura du génie de Giverny, la mémoire de Defontaine se fait discrète. Loin des trompettes de la renommée, elle fredonne sa petite chanson en minces filets d’eau.
Dès 1858, Defontaine est constructeur fondeur de son état, à une époque où la fonte connaît son heure de gloire.
Engagé dans la vie politique, le voici d’abord conseiller municipal, puis adjoint au maire de Vernon. C’est je crois ce même intérêt pour la chose publique, cet amour de sa ville qui le poussent à faire un don important à la commune, en 1899. Et quand on s’appelle Defontaine… ce ne peut être qu’une fontaine. Une monumentale fontaine de fonte, qu’on peut toujours voir dans le square derrière la mairie.
Elle se compose de deux vasques concentriques. Dominant celle du haut, une accorte jeune femme semble remplir la fontaine en y versant l’eau de sa cruche. Au-dessous, l’eau jaillit de la bouche de quatre têtes de faunes et de celle de dauphins. Sur une plaque moussue, on peut encore lire « A la ville de Vernon A. Defontaine ancien adjoint ».
Illuminations de Noël
Après Noël,
quand la fête est finie,
quand les sapins desséchés gisent sur les trottoirs,
quand les voitures télécommandées tournent dans les parkings,
quand le foie gras et les chocolats sont bradés à prix coûtant,
quand on range la sono,
quand on a balayé les cotillons,
après Noël,
les illuminations des rues se poursuivent chaque soir.
Un dais de lumière couvre la rue piétonne,
des sapins bleus garnissent la fontaine d’où coulent des gouttes brillantes,
Des milliers d’ampoules électriques formant rideaux et draperies
clignotent et scintillent
comme si de rien n’était.
Elles brillent pour personne dans les rues vides,
incongrues,
anachroniques,
juste pour faire joli et réchauffer la nuit.
Video de Vernon
Soyez indulgents, c’est une première ! Je suis allée essayer la fonction vidéo de mon nouvel appareil photo. Pour voir l’image ci-dessus s’animer, il faut double cliquer dessus. (Attention, le son est abominable, il est prudent de baisser vos enceintes).
C’est marrant, non ? Oui, d’accord, c’est bref, hivernal et pas passionnant. Merci les rabat-joie !
Ce n’est pas facile de trouver un sujet qui bouge. Le soleil jouait avec mes nerfs, le vent soufflait, et je dérangeais des techniciens en train de retirer la sonorisation des fêtes, debout sur une échelle en haut du pont.
Les cygnes qui me plaisaient tant sont gros comme des têtes d’épingles, l’horizon penche comme si la Seine était pressée d’arriver à la mer. Mais… Ca marche !!! Et en plus, c’est simple comme bonjour !
Il ne reste plus qu’à faire quelques progrès.
Vitrines peintes
Les rues des villes ne sont jamais aussi belles que pendant les jours les plus courts de l’année, quand elles ont l’air de se préparer au grand soir, ornées de fards et de bijoux.
Chaque vitrine raconte les fêtes à sa manière, avec son style propre, contemporain, naturel ou romantique. Les plus bavardes sont les grandes baies des brasseries, qui ne dérogent jamais à la tradition des fenêtres peintes.
Même dans une petite ville comme Vernon, on peut en voir beaucoup, car les limonadiers ne sont pas les seuls à faire décorer leurs vitrines par des artistes. Des charcutiers-traiteurs et des coiffeurs s’y mettent aussi, et cela donne beaucoup de gaieté aux rues dans la grisaille de l’hiver.
On voit des pères Noël faire du ski, des fées patiner, des villages enneigés au milieu des sapins, dans une débauche de blanc de Meudon, et aussi des branches de houx, des bougies, des montagnes de paquets cadeaux… Des thèmes de carte postale, sans autre prétention que de faire plaisir aux passants.
Noël est une date incontournable, mais on peut voir des vitrines peintes à d’autres moments de l’année, par exemple à la Saint-Valentin ou pour les grands rendez-vous du football. Elles ont le charme de l’éphémère, des dessins à la craie sur les trottoirs, de ce qui passe et s’envole, et qui pourtant revient chaque année, comme les oiseaux.
Le monsieur qui habite dans l’arbre
Il a un petit oeil rond, un gros nez, une bouche bienveillante et des bajoues.
C’est le monsieur qui habite dans l’arbre, à côté du cimetière de Vernon.
Le tilleul a peut-être une centaine d’années, son habitant guère moins.
Son grand âge lui donne une certaine distance par rapport aux choses de ce monde.
Peut-être que s’il voyageait en Afrique, le monsieur qui habite dans l’arbre se réincarnerait en baobab. Sous ses frondaisons se tiendraient les palabres, qu’il inspirerait de sa grande sagesse.
Les sentes de Bizy
C’est un quartier où la ville se croit à la campagne. A Vernon, la colline qui grimpe jusqu’à la forêt de Bizy était couverte de vignes et de vergers autrefois. Il en reste des noms de rues et quelques fermes, d’antiques bâtisses trapues en pierres et colombages.
Quand la ville s’est développée, à la belle époque des machines à vapeur, des constructions de loisir ont commencé à fleurir au milieu des pâtures, pour cause de vue magnifique sur la vallée de la Seine. Ce furent des chalets, des maisons de style anglo-normand, des pavillons en meulière.
Aujourd’hui, le quartier de Bizy est resté résidentiel. Les terrains y sont chers, on y construit des maisons cossues. Le mélange des époques donne une physionomie particulière au quartier, un air amical et bonhomme qui semble dire que chacun est libre de vivre comme bon lui semble.
Depuis quelques années, une signalisation très bien faite a mis en valeur les sentes qui parcourent le quartier. En limites de propriétés, des chemins d’un ou deux mètres de large permettent de circuler à travers la colline, à l’écart de la circulation. De temps en temps, on se retrouve dans une petite rue paisible, d’où part bientôt une autre sente.
Flâner à l’aventure dans ces chemins réserve bien des surprises. Des potagers, des vergers bien plantés, des basses-cours qui gloussent, des jardins d’agrément soignés, des sources, des ruisseaux qui chantent, et tout à coup un petit temple grec en guise de belvédère, une échappée sur la vallée, la ville tapie au fond. Et puis encore : des friches ou fleurissent l’églantine et la mûre, des pies qui s’envolent… Le chemin herbeux sera couvert de pâquerettes et de fleurs de pissenlits au printemps prochain. Une balade pas très longue et amusante, qu’on peut faire avec des enfants qui marchent déjà bien.
Kiosque à musique
Autrefois, ce devait être un endroit charmant. Vernon possède encore un kiosque à musique du plus pur style rocaille, ce faux bois en ciment armé qui a fait fureur il y a un bon siècle.
Le kiosque est coiffé d’un grand toit en forme de chapeau pointu, qui lui donne l’air de fêter Halloween toute l’année. Ce toit est soutenu par des piliers imitant les tilleuls. Les artisans qui les ont exécutés ont reproduit chaque détail de l’écorce, inventant des cicatrices, des moignons de branches et des crevasses. C’est un travail soigné, appliqué, si bien que les poteaux semblent s’être échappés de la rangée de tilleuls qui fait tout le tour de cette grande place pour venir se mettre à l’abri sous le chapeau pointu.
Les bâtisseurs ont poussé le souci du détail jusqu’à imiter, pour la charpente, des branches en guise de poutres, et entre elles, des planches avec de pseudo veines de bois. On est chez Blanche-Neige, au moins.
Autrefois, les musiciens s’installaient sur la plate-forme, garantis de la chute par une balustrade en croisillons de faux-bois. Le toit les protégeait du soleil et des intempéries, tout en servant à rabattre le son.
Que va devenir ce kiosque ?
La place de la République est devenue un grand parking gratuit, envahi par les voitures. Plus de fanfare ni de violons sous le kiosque, aujourd’hui on préfère voir les musiciens sur des estrades, on a trouvé d’autres lieux en ville pour des aubades, les abords de la mairie, le jardin des arts, le parvis de l’Espace Philippe-Auguste…
Sous la pression du stationnement aux abords du centre-ville, le kiosque occupe une surface indécente. Combien de temps résistera-t-il ?
Ce témoin d’un temps révolu est devenu inutile. Il ne sert plus qu’aux amoureux de Peynet, qui aiment encore s’enlacer sous ses ramures factices.
Le marché de Vernon
Tous les samedis matins, au marché de Vernon, c’est la grande fête des yeux avant celle des papilles. Aux petites heures de la matinée, les légumes et les fruits sont à la parade, tellement beaux qu’on a envie de tout acheter.
J’aime le sens artistique de ce marchand, qui fait chanter les formes et les couleurs.
Voici donc, dans l’ordre de leur entrée en scène, les poireaux, les choux-fleurs, les potirons, les blettes, derrière lesquelles se devine une cagette de topinambours. En plein milieu, de délicates pommes de terre rates en provenance d’Israël. Et à l’arrière-plan, les choeurs : tomates grosses ou moyennes, endives, choux de Bruxelles.
Tous ces produits splendides viennent d’ailleurs, de loin parfois, en passant par Rungis. On trouve aussi au marché de Vernon des fruits et des légumes qui n’ont parcouru que quelques kilomètres depuis leur verger ou leur champ. Les producteurs locaux ne font pas dans le tape-à-l’oeil. Ils entassent les salades en piles, les pommes dans des cageots profonds. Chez eux, on achète des produits de saison pleins des saveurs du terroir.
Onze novembre
Journée de souvenir, qui donne lieu à jour férié et cérémonies solennelles dans toutes les villes, notamment à Vernon.
C’était au début du siècle dernier, une guerre absurde, longue et meurtrière. La mémoire directe s’en perd. Les combattants sont morts, ceux qui étaient enfants à cette époque s’éteignent à leur tour. Bientôt, il ne restera que le souvenir du souvenir.
Dans ma mémoire vivante se mêlent deux mémoires aujourd’hui disparues. Un être cher de chaque côté du front.
Je me rappelle ma grand-mère, née en Alsace en 1901, donc née Allemande. Pendant la Première Guerre Mondiale, elle avait tricoté des chaussettes pour les soldats. On lui avait appris à l’école. Elle a gardé ce savoir-faire toute sa vie. C’était la reine de la chaussette, celle qui se tricote à quatre aiguilles réversibles dans une laine défiant tous les hivers. Quinze ans après sa mort toute la famille en a encore, de ces chaussettes inusables.
Je me rappelle le grand-père de mon mari, né en 1908 en Normandie, donc Français. De la Première Guerre Mondiale, il racontait l’Armistice. Sa mémoire d’enfant a été marquée à jamais par les cloches de la cathédrale sonnant à toutes volées, interminablement.
Le jour de l’Armistice a été choisi comme date de commémoration. Fin de la guerre, heure du bilan. Honneur aux morts. Mais le 11 novembre 1918, d’autres sentiments animaient les coeurs. Chaque année, je repense à ce souvenir de cloches.
« Elles ont sonné pendant des heures et des heures »… La sonnerie n’était pas motorisée, en ce temps là. Il fallait tirer sur les lourdes cordes. Il a dû se trouver des dizaines de tout jeunes gens, de vieux messieurs, de femmes peut-être, pour venir le faire à tour de rôle, dans une ambiance de joie folle que l’on ne peut même pas se figurer. Quand le cauchemar prend fin, que l’avenir à nouveau peut exister, quel meilleur exutoire y aurait-il à l’envie de bouger ses muscles et de crier sa joie que de faire sonner les cloches, à s’en crever les tympans ?
Voie verte
Saviez-vous que c’était la journée des voies vertes aujourd’hui ? L’info risque bien d’être passée inaperçue, même auprès des promeneurs qui ont emprunté le chemin réservé aux cyclistes, piétons, rollers et personnes à mobilité réduite entre Vernon et Giverny.
Pourtant, cette ancienne voie ferrée convertie en sente à l’écart de la circulation mérite un coup de projecteur. Car tous les jours, on voit des touristes mal informés marcher ou pédaler le long de la route en contrebas, au ras des camions et des voitures pressées.
Une rangée de maisons sépare le chemin de la route, ce qui le rend presque inaccessible une fois qu’on s’est engagé du mauvais côté. Les riverains, quand ils le peuvent, font traverser leur jardin aux touristes pour les remettre dans le droit chemin. En quelques pas, les visiteurs de Giverny passent du cauchemar d’une progression inconfortable et dangereuse au rêve d’une voie verte conçue pour la promenade.
Que ce soit à pied ou à vélo, le chemin est plat, ancienne voie ferrée oblige. Tout en flânant au pied de la colline, avec vue sur la vallée de la Seine, le promeneur a tout loisir d’imaginer le petit train à vapeur où Monet et les siens ont pris place tant de fois, pour se rendre de Giverny à Vernon et plus loin encore.
Pour trouver l’entrée du chemin quand on vient de Vernon, il faut, en sortant du pont sur la Seine, ignorer les indications pour les voitures, et continuer tout droit sur 100 mètres en suivant les panneaux marrons. Devant la pharmacie, le chemin commence au milieu d’un parking. Pas très engageant, d’accord, mais juste après, quel confort !
De la gare de Vernon au musée Monet, il faut compter une heure de marche. Les cyclistes qui n’ont plus touché un guidon depuis leur enfance et aiment mettre souvent le pied à terre prévoiront environ le même temps, tandis que ceux dont c’est le moyen de locomotion préféré seront vite arrivés.
Coin à pique-nique
La visite de Giverny ou de Vernon vous a ouvert l’appétit. C’est le moment de déballer votre sympathique casse-croûte, dès que vous aurez trouvé un coin à pique-nique.
Dans ce domaine, le niveau d’exigence de chacun est extrêmement variable. Certains se trouvent très bien assis sur une bordure de trottoir près de leur voiture dans un parking. D’autres prétendent chercher l’endroit idéal, et mettent un temps infini à se décider.
Si vous êtes plutôt du genre pragmatique, que vous aimez manger en plein air, mais assis à table, voici un des endroits idylliques que la ville de Vernon a aménagés au bord de la Seine. D’accord, ce n’est pas le calme de la campagne. Vous êtes dans un espace vert à quelques pas de la nationale 15, en ville, tout près du pont qui franchit la Seine en direction de Giverny. Mais quelle vue ! Entre deux bouchées, vous flottez au fil de l’eau, dans les reflets chers à Monet. Il y a un bon siècle, dans son bateau atelier, le maître de l’impressionnisme peignait le vieux moulin en face de vous.
Vous trouverez des aires de pique-nique de chaque côté du pont. Ma préférée est celle à côté du vieux moulin, avec le château des Tourelles à l’arrière plan. Le site est tellement joli qu’il est classé.
Par beau temps, les places sont très convoitées. Si vous ne trouvez pas votre bonheur au bord de la Seine, vous pouvez également aller pique-niquer en forêt de Bizy, en haut de la colline qui surplombe Vernon. Dans un autre genre, c’est tout aussi charmant.
Les maisons Guignol
Au jardin des Arts à Vernon, les maisons tapies derrière le rempart médiéval semblent vouloir jeter un oeil par-dessus le mur. Y aurait-il quelque chose à voir ? On entend des voix d’enfants. Oh ! regarde ! un jardin ! Ca commère ferme entre les vénérables bâtisses.
Côté jardin, on n’est pas en reste. Assis sur la pelouse, les ifs taillés en cône chuchotent. Tu crois que ça va bientôt commencer ? Chut ! Tais-toi ! Elle t’a regardé !
On se croirait à Guignol.
Cadran solaire
Genève a son horloge fleurie, Vernon son cadran solaire paysagé ! C’est une des curiosités les plus ignorées de la ville, bien que des centaines de voitures tournent autour chaque jour. Il se trouve au milieu d’un rond-point qui dessert un centre commercial entre Vernon et Saint-Marcel.
La raison d’être des chiffres couverts de lierre qui ornent le centre de ce rond-point peut sembler mystérieuse aux passants qui circulent au sol. S’ils pouvaient le survoler comme des oiseaux, tout deviendrait évident.
Au centre, un poteau de lampadaire incliné forme le style d’un cadran solaire. Des lignes de graminées symbolisant les heures rayonnent depuis le poteau. Elles se terminent par les chiffres qui permettent, en suivant l’ombre du style, de lire l’heure. Solaire, bien entendu, c’est-à-dire H moins 2 en été.
On doit cet original cadran solaire de verdure à un ancien responsable des espaces verts de Vernon, un certain monsieur Beauté.
Giverny en bateau
Cézanne s’arrête à Vernon tous les mercredis. Cézanne, plus exactement MS Cézanne, c’est le nom d’un bateau de croisière sur la Seine, taille XXL.
Ils sont plusieurs à sillonner le fleuve tout au long de la belle saison, de mars à novembre.
Au départ de Paris, il faut une semaine pour rejoindre la Manche à Honfleur, de méandres en écluses. On peut aussi choisir de remonter le fleuve pour finir à Paris.
L’étape à Vernon est un des temps forts du voyage. D’autres escales sont prévues à Mantes-la-Jolie, au pied de Château-Gaillard aux Andelys, à Rouen…
Depuis le pont sur la Seine à Vernon, on a une vue plongeante sur le pont du Cézanne. Il est équipé d’un solarium avec des chaises longues, et d’un jeu d’échecs géant.
Les passants jettent avec un brin d’envie un coup d’oeil aux distractions proposées pendant la croisière. Ils n’en sauront pas plus de ce monde flottant qui permet de voyager de ville en ville sans changer d’hôtel.
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