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Jardin des plantes de Rouen

Jardin des plantes de RouenL’année dernière, à l’occasion du festival Normandie impressionniste, un pont de bois à la Monet a été construit dans le Jardin des Plantes de Rouen. Pas plus japonais que celui de Giverny, il est peint en bleu clair. Les visiteurs ne peuvent pas y monter.
Le Jardin des Plantes est un bel endroit pour rendre hommage au chef de file de l’impressionnisme : Monet y avait ses entrées.
Le deuxième séjour de Claude Monet à Rouen pour peindre la cathédrale a lieu en 1893. C’est l’année où commence, en même temps, la création du jardin d’eau de Giverny.
Monet a beau être entièrement absorbé par son travail, il ne peut s’empêcher de penser de temps en temps à son cher jardin. Aux démarches à faire, aux travaux de terrassement qu’il surveille de loin, et, le plus agréable, au fleurissement futur.
Le 16 février, à peine arrivé, Monet écrit à son épouse à Giverny :

J’ai pu ce matin, après avoir travaillé, faire ma visite à M. Varenne au Jardin des Plantes. Très aimable, M. Varenne, et je pense avoir pas mal de choses de lui ; il m’a offert un pied de ce beau bégonia grimpant que j’apporterai dimanche. Nous avons visité toutes les serres, c’est superbe, quelles orchidées ! c’est épatant ! Quand aux plantes pour les jeunes botanistes, à ma prochaine visite il me présentera au jardinier-chef qui ne doit donner des plantes que sur l’ordre de M. Varenne, mais il me dit qu’il serait bon que les enfants me donnent une sorte de liste des genres et des familles qu’ils désirent ; ils pourraient faire cette liste avec le curé. Il m’a donné pas mal de bons conseils sur bien des choses. Enfin ce sera une bonne connaissance. Il m’a dit d’aller partout comme chez moi. Voilà.

Les jeunes botanistes dont parle Monet, ce sont les deux plus jeunes des enfants, son propre fils Michel Monet et celui d’Alice, Jean-Pierre Hoschedé. Inséparables, ils sont âgés d’une quinzaine d’années et se sont mis avec enthousiasme à la botanique, avec la complicité de l’abbé Toussaint, le curé de Giverny. Monet se réjouit évidemment de cette passion qu’il encourage.
Un mois plus tard, le 15 mars, Monet a refait une visite au Jardin des Plantes et fait moisson de spécimens rares. Il annonce à Alice :

J’ai expédié ce matin les plantes du Jardin des Plantes. Qu’on les mette en jauge en ayant bien soin des étiquettes que Blanche sera bien gentille de refaire. Je n’ai rien pu joindre pour les petits, j’ai trouvé ces plantes toutes préparées et n’ai eu que le temps de courir chez un jardinier les faire emballer.

Mais Monet ne peut distraire que bien peu de temps de son travail. Dix jours plus tard, il ajoute tout en bas de sa lettre quotidienne à sa femme, après la signature :

Je n’ai pas eu de loisirs pour voir les jardins ni le Jardin des Plantes.

C’est sa dernière allusion au jardin botanique de Rouen.


3 commentaires

  1. Bonjour, C’est toujours un plaisir de vous lire. Avez vous bien reçu début juin le carton de vernissage pour l’exposition MONET qui se tient à la Fondation Pierre Gianadda à Martigny en Suisse jusqu’au 20 novembre. Nous serions heureux de vous en adresser le catalogue : 70 peintures + 45 estampes de Monet de Giverny. Pouvez-vous vous vous en faire l’écho ? Dîtes-moi. Bien à vous. Daniel Marchesseau

  2. Monsieur Marchesseau, merci d’avoir eu la gentillesse de m’inviter à votre vernissage ! Oui, j’ai bien reçu votre carton. Malheureusement en juin les guides croulent sous le travail… Ce n’est pas facile de parler d’une expo qu’on n’a pas vue. Néanmoins, c’est chose faite, en espérant que cela suscitera quelques visites à une réunion de toiles qui, j’en suis sûre, est exceptionnelle.

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Ariane.

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