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Yearly Archives: 2015
631 000 visiteurs en 2015
Parmi toutes les choses inavouables qu'on a pensées au moment des attentats – ces pensées égocentriques à l'heure où il n'y a que la compassion qui vaille – il y avait celle-ci : heureusement que la saison est finie. Le 13 novembre, la Fondation Monet et le musée des impressionnismes Giverny étaient déjà entrés dans leurs cinq mois de fermeture.
Décembre dans le calendrier DuMont 2015 de Giverny
DuMont, des mots et du Monet ! Mes doigts ont bien du mal à taper DuMont, il y a toujours un petit e qui vient se glisser pour transformer la maison d'édition allemande en fan du peintre givernois… Ce qui me fait invariablement penser à cette vieille pub pour Dubonnet qu'on voyait encore il y a quelques années dans le métro parisien. Est-ce qu'il reste encore des DU BON, DU BEAU (du bo ? ), DUBONNET quelque part entre les stations ? Et est-ce qu'on peut encore trouver et consommer, avec modération, du Dubonnet ?
Symphorine
Le nom de la symphorine évoque la symphonie. Toutes deux dérivent d'une racine grecque, sym, qui veut dire 'qui accompagne', 'ensemble'. Dans le cas de la symphonie, ce sont les sons qui sonnent ensemble. Pour ce qui est de l'arbuste, il s'agit de ses baies qui sont portées (phorein en grec) ensemble par la plante.
Confusion
Les températures ont enfin chuté, heureusement. Voici ce que le cerisier du Japon devant le 3e atelier de Monet était en train de faire à la faveur d'un automne trop doux, des fleurs alors même que ses feuilles d'automne n'avaient pas fini de tomber. Encore plus fort que ceux du parking.
L’orgue de Notre-Dame du Grand Andely
La commune des Andelys, qui compte 8000 habitants, a la chance de posséder deux grandes orgues classées Monuments Historiques. La ville avait autrefois deux paroisses, donc deux églises, Saint-Sauveur au Petit Andely et la collégiale Notre-Dame au Grand Andely. Chacune a gardé son instrument. Celui de Saint-Sauveur, presque inchangé depuis sa construction au 17e siècle, est d'une musicalité remarquable. Celui de la collégiale, un Cavaillé-Coll, a un buffet 16e de toute beauté.
Chassé !
C'est assez saisissant de voir un sanglier débouler dans votre jardin. Après coup je suis contente de ne pas avoir été dehors à ce moment-là, mais en train de bloguer tranquillement devant la fenêtre. Il est entré par l'allée, comme le livreur d'UPS, et j'ai vu ses défenses, son groin aux narines ouvertes, son poil rèche et cet air bossu qu'ils ont, l'échine courbée vers le sol. Même si l'on n'en croise pas tous les jours, les sangliers sont faciles à reconnaître. Merci Uderzo.
Un automne tout doux
De mémoire de merle, on n’avait jamais vu ça. Tout le clos normand est déjà replanté à Giverny. En un mois, grâce à une météo très douce et sèche, les jardiniers ont fini de dépouiller les massifs des fleurs de l’année 2015. Puis ils ont préparé le sol et mis en terre les bulbes et les bisannuelles pour 2016.
Bidens
Il reste encore quelques fleurs dans les rues de Giverny, alors même que la nature éteint peu à peu ses couleurs. Dans le très joli petit jardin de la boutique Emilio Robba, entretenu par les jardiniers de la Fondation Monet, ce Bidens lumineux nargue décembre qui vient.
Giverny 365 Photos
J'ai le grand plaisir de vous présenter le calendrier perpétuel "Giverny 365 Photos".
J'espère qu'il vous plaira. J'ai mis tout mon coeur à sélectionner mes plus belles photos des jardins de Claude Monet et de sa maison pour rendre hommage à ce lieu merveilleux.
L’automne des cerisiers
L’automne a été si doux que certaines plantes s’embrouillent.
Sur le parking du musée des impressionnismes Giverny, quelques cerisiers-fleurs se croient au printemps.
Les voici qui ouvrent leurs bourgeons sur de jolies petites fleurs roses.
Peut-être qu’ils rêvent d’être en Australie, où la saison marche vers la lumière de l’été…
Retourner à la poussière
Le musée de Vernon présente jusqu'au 14 février 2016 une exposition d'art contemporain très dérangeante autour de l'oeuvre de Lionel Sabbaté. "Echafaudages d'une caresse", le titre est doux, le thème aussi, puisqu'il s'agit d'animaux. Le jeune artiste réalise des cygnes, des oiseaux, des papillons, des loups… L'expo a tout à fait sa place au musée de Vernon, spécialisé dans l'art animalier.
Alors qu'est-ce qui perturbe, qui fait frémir, qui rend la vue de ces oeuvres insoutenable ?
La face cachée de la maison de Vétheuil
Après de longues années de fermeture, la maison que Claude Monet a habitée à Vétheuil s'ouvre à nouveau à l'air et à la lumière. Des particuliers, Claire et Pascal Gardie, viennent d'en faire l'acquisition.
Novembre dans le calendrier DuMont 2015 de Giverny
Des rayons d’or dardés sur l’eau qui dort…
C’est le bassin aux Nymphéas de Monet début novembre, peu avant le coucher du soleil.
Vendredi
Une semaine depuis les massacres. On a tous du mal avec les évènements de ces derniers jours. On fait comme on peut. Comment faire entrer cela dans notre vision du monde ? C'est du domaine de l'impensable. Et pourtant, c'est.
Je suis touchée par la gentillesse et la compassion des gens, ailleurs sur la planète. Certains des visiteurs de Giverny m'écrivent d'Australie, des Etats-Unis ou du Pays de Galles pour partager leur émotion et leurs prières.
Place nette
Depuis la fermeture de la Fondation Monet il y a dix jours, les jardiniers de Giverny s'emploient à faire place nette. Il ne reste déjà presque rien des massifs du clos normand. Les annuelles ont été arrachées, les vivaces taillées, et petit à petit toutes les plates-bandes sont bêchées, amendées au biopost, et prêtes à être replantées.
Giverny selon Stephen Shore
The Gardens at Giverny, A View of Monet's World by Stephen Shore, ed. Aperture
L'exposition qui vient de s'achever au musée des impressionnismes Giverny a permis de redécouvrir le travail de Stephen Shore. A la demande du Metropolitan Museum of New York, ce photographe américain était venu faire des photos de Giverny au moment de la restauration du jardin de Claude Monet en septembre 1977 et peu après sa réouverture en 1981 et 82. Cette campagne photographique avait fait l'objet d'un livre, l'un des tous premiers sur le jardin.
Rencontres fortuites
C’est l’époque de l’année où l’on voit les feuilles des arbres tomber. Au moindre souffle, elles se détachent et chutent en douceur, si légères qu’elles n’ont rien à craindre de la pesanteur. Qu’est-ce qui les attend en bas ? Le plus souvent, d’autres feuilles qui les ont devancées. Elles s’ajoutent à leurs consoeurs, elles s’empilent, elles s’entassent. Les voici fondues dans la masse, dans le tapis de feuilles sèches.
Fin du jour
Il n’y a plus de fleurs de Nymphéas, mais a-t-on vraiment besoin de fleurs ?
Avec le changement d’heure, cette semaine en fin d’après-midi le soleil couchant dore les radeaux de nénuphars de l’étang de Monet.
Quand les tulipiers flambent
Aux Andelys, cette semaine, les tulipiers dorés par l'automne illuminent les jours les plus ternes.
Au sommet de la falaise, Château-Gaillard surveille la vallée de la Seine.
Octobre dans le calendrier DuMont 2015 de Giverny
Dans un calendrier, il y a toujours une image que l’on préfère. Cette année, pour moi c’est celle-ci. Elle est si apaisante, si pleine de songes…
C’est le jardin de Monet tel qu’il est en ce moment, avec du vert, du jaune, des rousseurs lumineuses qui éclairent même les jours gris, et des reflets plus spectaculaires que jamais.
Il fait un peu frais le matin, mais l’après-midi on est bien encore à flâner autour du bassin aux Nymphéas.
Le temps s’en va, l’automne grignote les jours…
Vite vite ! Encore un peu de rêve…
Crocus d’automne
A l'automne, la pelouse autour du Rond des Dames s'emplit de fleurs. Elles sont disposées en "taches", tout comme les Nymphéas à la surface de l'étang.
Pour parfaire l'analogie avec le bassin, les jardiniers ont planté des colchiques très doubles de la variété Water lily, le mot anglais pour nénuphar. Et c'est vrai qu'ils leur ressemblent.
La chaleur des couleurs
Hier à Giverny vers 16 heures, dans le jardin désert…
Quand la température baisse, il reste, pour quelques semaines encore, la chaleur des couleurs.
Décodage
Début octobre, l’opulence du jardin de Monet étonne et déconcerte les visiteurs. Si du côté du bassin aux Nymphéas, l’agencement du jardin se livre au premier coup d’oeil, il n’en va pas de même dans le clos normand. Chaque jour, en cette saison où l’exubérance végétale frise la folie, j’entends des visiteurs qui cherchent la clé de l’énigme. « Ca a l’air sauvage, mais on voit que c’est très pensé« , dit l’un. « There must be a scheme « , dit l’autre. Il doit y avoir un principe, des règles, un schéma, mais lequel ? « Regarde, il y a des perspectives« , remarque la troisième en plongeant le regard dans les allées rectilignes au pied du second atelier.
Chacun sent bien que ce jardin ne ressemble à nul autre. Pas de règles déjà vues ailleurs qui puissent s’appliquer ici. On essaie mais cela ne donne rien. Un jardin à la française ? Un jardin de cottage ? Un jardin de curé ? Une jachère fleurie ? Allons donc. Ca ne colle pas.
La clé de lecture est pourtant si simple. C’est le jardin créé par un peintre impressionniste fou de fleurs et de nature. Si on veut bien se donner la peine de comparer les pétales à des coups de pinceau, on y retrouve les règles chères aux peintres impressionnistes : de petites touches de couleurs voisines juxtaposées, la recherche de vibrance, de contraste, la disparition du dessin… L’opulence est la marque du désir de Monet de se fondre dans le végétal, d’avoir des plantes tout autour de lui. Le tracé rectiligne, dès lors, est le seul possible, et probablement celui hérité du potager-verger d’origine. Enfin, l’agrandissement du terrain de l’autre côté de la route induit la recherche de connexions entre les deux jardins, la plus remarquable étant la rivière de capucines qui paraît vouloir alimenter le bassin aux Nymphéas.
Voilà en quelques mots les grands principes. Quand même, je ne vous dis pas tout, je garde quelques éclairages supplémentaires pour les amateurs de visites guidées…
Adieu Leny !
La triste nouvelle a fait le tour de Giverny comme une trainée de poudre. Leny Escudero a rendu son dernier souffle ce matin. Le chanteur s’est éteint à 82 ans des suites d’une insuffisance respiratoire sévère, a fait savoir Céleste, son épouse.
Je suis heureuse d’avoir eu la chance de connaître cet homme hors du commun. Jusqu’au bout, il est resté un indigné. Sur la photo il serre le poing, et c’est bien ainsi qu’il a traversé la vie, prompt à jouer du poing mais aussi à le lever haut. Toute injustice, toute compromission lui étaient insupportables.
C’était un lecteur passionné, amateur d’auteurs rudes, Céline, Henry Miller… qu’il défendait avec tant de passion qu’il donnait envie de les lire. Proust l’ennuyait. Comment ? Proust à l’ironie ravageuse, à la syntaxe magnifique ? C’était mon tour d’être enflammée. Je ne crois pas que je l’ai convaincu.
C’est un peu par hasard qu’il a jeté l’ancre à Giverny, à l’écart du village, au milieu des bois. Aux confins de la Normandie, le lieu était facilement accessible, mais aussi suffisamment rural et retiré, surtout en haut de la colline, où les touristes ne mettent pas les pieds.
Et très vite la star est devenue l’un de ces Givernois atypiques comme le village en compte plusieurs. On voyait Leny assis au bistrot Baudy, qui buvait un coup avec des amis. On allait l’écouter quand il chantait au profit de l’école du village ou du festival de Giverny. Il y a tout juste un an, Leny signait encore son dernier livre aux Automnales de Giverny. Pour les photos avec ses lecteurs, il avait la coquetterie de retirer son assistance respiratoire.
Son autobiographie « Ma vie n’a pas commencé » décrit le parcours de cet écorché vif depuis son arrivée en France jusqu’à ses derniers succès. A peine l’ouvrage paru, Leny s’est mis à en écrire un second, « Le début… La suite… La fin… ». Il aura eu la joie de le voir achevé et publié.
Giverny début octobre
Les mots me manquent pour décrire l’envoûtante beauté du jardin de Giverny en ce moment. La pluie de mi-septembre avait un peu terni son éclat. On s’imaginait déjà que c’était le début de la fin, l’adieu à la belle saison marqué par la rouille des feuilles et la chute des pétales. Et puis non. Il a suffi d’une semaine de soleil pour qu’un nouvel élan vienne ranimer les fleurs d’automne. Surgies de leurs boutons comme des diables de leurs boîtes, elles n’attendaient que ça. Et d’un coup de rayon, le jardin de Monet se pare de couleurs plus étincelantes que jamais.
Pour qui sait déambuler avec lenteur dans les allées, c’est un parcours très sensuel qui s’offre. Les fleurs devenues gigantesques s’épanouissent à hauteur des yeux, débordant des massifs jusqu’à frôler les visiteurs, tandis que des odeurs acides de feuillages et de terre mouillée se répandent. Les arbres fruitiers du jardin, pommiers et poiriers, exhibent leurs beaux fruits mûrs avec la fierté de jeunes mères promenant leurs enfants au parc. Je ne sais si certains se laissent tenter, mais c’est probable. Dans les allées ouvertes au public, tous les fruits ont disparu.
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