Le musée de Vernon présente jusqu'au 14 février 2016 une exposition d'art contemporain très dérangeante autour de l'oeuvre de Lionel Sabbaté. "Echafaudages d'une caresse", le titre est doux, le thème aussi, puisqu'il s'agit d'animaux. Le jeune artiste réalise des cygnes, des oiseaux, des papillons, des loups… L'expo a tout à fait sa place au musée de Vernon, spécialisé dans l'art animalier.
Alors qu'est-ce qui perturbe, qui fait frémir, qui rend la vue de ces oeuvres insoutenable ?
C'est la matière. Vous regardez un papillon présenté sous verre dans une boîte, et vous vous apercevez que le corps du papillon a pris une forme humaine. Le cartel vous informe que l'artiste s'est servi de rognures d'ongles et de peaux mortes pour le façonner. Vous sentez vos yeux glisser, incapables d'affronter l'objet.
Plus loin, c'est un cygne noir majestueux qui ouvre les ailes, des ailes de fil métallique recouvert de poussière noire, épaisse, ramassée dans les coins sombres du métro. Mouvement de recul, comme si cette matière allait vous sauter dessus.
Avec une certaine malice, Lionel Sabatté fait aussi des loups de cette poussière qu'il façonne comme du feutre. Sa meute est plus supportable, avec toute l'ambiguïté du loup, à la fois attirant et repoussant, chien et prédateur.
Dans le livret de visite, Philippe Piguet, co-commissaire de l'exposition, bien connu à Giverny puisqu'il est un descendant d'Alice Hoschedé, la seconde épouse de Monet, exprime un ressenti qui n'a rien à voir avec le mien.
Tour à tour peintre, sculpteur, dessinateur, etc., l'artiste n'a pas son pareil pour expérimenter toutes sortes de matériaux inattendus et donner forme à toute une population animale qui surprend le regard, l'interpelle et l'enchante."
C'est du merveilleux à la façon des contes pleins de sorcières et d'ogres, du fantastique qui va chercher dans les recoins obscurs de notre inconscient. Et vous, comment réagirez-vous ?
En général, je ne suis que peu attiré par l’art contemporain… mais "l’oeuvre" photographiée me plaît assez. Quand on ne connait pas les matériaux, c’est sans doute beaucoup plus acceptable.
Avaler une nouille froide, les yeux bandés, après avoir vu un ver de terre est très difficile…
C’est vrai, il y a de l’élégance dans cet oiseau.