Il y a des endroits qu’on peut visiter toute l’année et où il fait bon retourner encore et encore. C’est le cas de Honfleur. Le petit port normand situé sur l’embouchure de la Seine, à 1h 15 de route de Giverny, est bourré de charme et dégage un attrait magnétique, peut-être à cause du jeu de l’eau et de la lumière. On peut avoir envie de Honfleur comme on a envie de Giverny.

En cette saison peu de touristes se promènent sur les quais, et c’est un plaisir de goûter ce calme et redécouvrir la ville et son bassin bordé de maisons essentées caractéristiques. Par chance le port a été épargné par la guerre. En 1944 il était totalement envasé et ne présentait pas d’intérêt militaire. En 1947, un groupe de Honfleurais désireux de sauver le vieux bassin y avait même installé des vaches en carton pour attirer l’attention sur ce qui attendait la ville à brève échéance. Le comité des fêtes avait organisé toute une mise en scène, avec l’arrivée d’un faux ministre.  L’humour typique du cru – Honfleur est la patrie d’Alphonse Allais – a atteint son but, heureusement. Le bassin a retrouvé son eau et sa fonction.     

Les rues proches de l’église Sainte-Catherine et de son curieux clocher – représenté par Eugène Boudin en particulier – offrent une succession de maisons anciennes et de petites boutiques qui font le bonheur des visiteurs.

 Dès  que l’on s’éloigne un peu, surtout en compagnie d’un guide, c’est un autre Honfleur qui se dévoile.

 Voici par exemple le porche délicat de l’église Saint-Léonard, où le gothique flamboyant de l’ornementation se combine à des éléments renaissants tels que les hauts de portes en forme d’accolade. 

Non loin de là, le jardin du Tripot permet de découvrir l’arrière de maisons donnant sur la Claire, où officiaient jadis les teinturiers.

Il suffit parfois d’oser pénétrer sous un porche pour découvrir des trésors cachés. Le manoir de Roncheville (du 13e au 17e siècle), organisé autour d’une cour, est en plein centre, à deux pas du musée de la Marine et de celui de l’Ethnographie.