Quand Monet commence-t-il à souffrir de la cataracte ? Difficile à dire, car le mal progresse insidieusement tous les jours et sans doute s’est-il habitué au fur et à mesure à la perte d’acuité visuelle qui touche surtout son oeil droit. Et puis soudain, un jour, il réalise à quel point sa vue a baissé. Cela se produit le 23 juillet 1912. Le 26, il écrit à son vieil ami Gustave Geffroy :
Il y a trois jours, me mettant au travail, j’ai constaté avec terreur que je ne voyais plus rien de l’oeil droit. J’ai tout planté là pour aller bien vite me faire examiner par un spécialiste, qui m’a déclaré que j’avais la cataracte et que l’autre oeil était légèrement atteint aussi. On a beau me dire que ce n’est pas grave, que j’y verrai comme avant après l’opération, je suis très tourmenté et inquiet.
Qu’est-il en train de peindre ? Peut-être l’une des vues de sa roseraie, avec la maison qui émerge de la végétation à l’arrière-plan. Les fenêtres sont encore gris-bleu sur des murs plus orange que roses.
Dix ans plus tard, voici ce qu’il voit du même endroit. En 1924, il accepte de se faire opérer de l’oeil droit. Il lui faudra un an pour recouvrer une vision satisfaisante. L’oeil gauche ne sera jamais opéré.
Incroyable qu’il soit resté si longtemps ainsi!
En même temps je le comprends un peu, surtout qu’à l’époque l’opération ne devait pas être aussi « simple » qu’à présent…
Le deuxième tableau le flou mais les couleurs demeurent belles!
Oui, les médecins avaient beau se montrer rassurants, il était paniqué, d’autant plus que l’opération échouait parfois.