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Des arbres sous surveillance
Pour éviter toute polémique, la ville de Rouen communique sur les raisons qui ont contraint à l’abattage d’un magnifique hêtre pourpre ombrageant l’an dernier encore le square Verdrel, devant le musée des Beaux-Arts. Une partie du tronc, mise en vedette sur des rondins, montre la circonférence qu’atteignait l’arbre vénérable, planté en 1865.
Depuis 2008, les racines étaient attaquées par un champignon, le polypore géant. Ce Meripilus giganteus dégrade tout doucement l’ancrage de l’arbre au sol. En 2023, des fissures ont été constatées, laissant présager une chute imminente du hêtre. Vu son emplacement en plein centre ville, l’abattage d’urgence a été décidé.
Reste à espérer que ce Meripilus horripilant ne viendra pas s’en prendre au hêtre pourpre de Monet… Les arbres du jardin de Giverny eux aussi sont observés à la loupe par une commission de sécurité. C’est ainsi que le vieux saule au bout du bassin, creux et fragile, a été remplace l’hiver dernier par un saule plus jeune. Mais pas de panneau d’information. Il est vrai que les visiteurs, ici, ne sont pas des administrés.
Le hêtre pourpre
Voici le plus bel arbre du jardin de Monet : un hêtre pourpre planté par ses soins, au tournant du 19e et du 20e siècle. Comme l’arbrisseau devait avoir déjà quelques années à sa plantation, il aurait donc 130 ans, au bas mot. C’est un âge où les hêtres, arrivés à leur plein développement, sont majestueux.
L’arbre ne présente aucune trace de fatigue, de vieillesse : il lui reste encore de longues années à vivre, 200 peut-être. Il se tient droit et noble, étalant son houppier à vingt mètres de haut.
J’aime bien prendre le temps de le présenter aux visiteurs. Dans leur silence, les arbres ont tant de choses à nous dire. Celui-ci nous relie au geste de Monet de le planter. Cette essence, à cet endroit précis. L’artiste savait qu’il ne le verrait jamais arriver à maturité : le peintre avait déjà soixante ans. Il l’a planté pour nous, les générations futures, en se disant qu’un jour, il ferait bien. Merci, Monet.
C’est la signature d’un bon jardinier : en ce qui concerne les arbres, un vrai jardinier sait que nous profitons de ceux plantés par les générations qui nous ont précédés, et que nous plantons pour celles qui nous suivront. Ce hêtre est un trait d’union entre l’époque révolue de Monet et celle pas encore advenue de nos arrières-arrières-petits-enfants.
L’arbre interroge aussi par ses couleurs changeantes. Au printemps, quand les feuillettes se déplient, elles sont pendant quelques jours d’un rose adorable. Puis elles foncent au soleil. De loin, en été, l’arbre a l’air presque noir. Mais, surprise ! Quand on se trouve en-dessous, les feuilles paraissent du plus beau vert, si bien que certains visiteurs ont peine à croire qu’il s’agit bien d’un hêtre pourpre. Les feuilles ont besoin de lumière pour foncer, or l’arbre se fait de l’ombre à lui-même, et seules les feuilles extérieures, celles que l’on voit de loin, deviennent sombres.
L’autre jour, j’étais incognito dans le jardin de Giverny en train de faire quelques photos, quand un visiteur m’a interpelée. « Vous êtes guide ? vous faites toujours voir le jardin ? » Il y a dix ans, il avait suivi une de mes visites. Il se souvenait de mon visage, ce qui m’a paru déjà un exploit, mais aussi « de l’arbre qui change de couleur ».
J’ai été touchée de ce témoignage. Ce sont toujours nos émotions que nous gardons en mémoire, et non les faits et les explications. Et je sais que découvrir depuis le bout du bassin le pourpre intense du hêtre qui paraissait si vert tout à l’heure surprend, voire saisit les personnes à qui je fais remarquer ce changement de couleur.
Alors peut-être que cela n’a pas grand chose à voir avec l’impressionnisme, mais c’est merveilleux qu’un détail, dans le commentaire délivré, ait marqué assez mon auditeur pour rester dans sa mémoire.
Et peut-être qu’au fond, ce jeu de couleur, dans le jardin d’un peintre, a plus de sens qu’il n’y paraît. Peut-être que Monet, en jardinier avisé, avait pleinement conscience de l’effet futur, et qu’en plantant ce hêtre pourpre, il riait sous cape du bon tour qu’il allait jouer à nos yeux, un siècle plus tard.
Le chêne d’Allouville
Pour aller de Rouen à Etretat, on passe non loin d’Allouville-Bellefosse, en pays de Caux. Près de l’église du village se dresse le fameux chêne d’Allouville, qui serait âgé de 1200 ans. C’est l’un des plus vieux chênes pédonculés du monde, peut-être planté, pourquoi pas ? en 911, lors de la création du duché de Normandie.
Etre en présence d’un végétal d’une telle longévité force le respect. Voilà déjà bien longtemps qu’il est vieux, et il ne mesure (plus ?) que 18 mètres de haut, mais son tronc a une imposante circonférence de 15 mètres. A l’intérieur, des cavités se sont formées. En bas, une chapelle est dédiée à la Vierge ; au-dessus se trouve une seconde minuscule cellule ermitale à laquelle on accède par un escalier.
En hiver, sous la pluie, le chêne vénérable avait une allure accueillante de maison de hobbit. Il est plus beau de près que de loin, je trouve, car les ans lui ont donné un aspect bizarre, renforcé par les aménagements faits pour le préserver.
Mais j’ai aimé que la commune ait décidé de célébrer la Saint-Valentin en ornant ses potées fleuries de coeurs dont le rouge réveille la grisaille. A mon tour, permettez-moi de vous souhaiter, de tout coeur, la plus grande longévité à vos amours.
Houx
Un très beau houx à feuillage panaché prospère dans la partie ouest du jardin de Monet. En ce moment, il est couvert de baies rouges.
Les drupes se trouvent en majorité en haut de l’arbre. Car il s’agit bien d’un arbre, qui devient pourtant presque invisible en saison, quand il est environné de fleurs magnifiques qui captent tous les regards.
Chitalpa
Ces fleurs superbes sont celles du Chitalpa de Tashkent, un arbre issu du croisement du Chilopsis et du Catalpa, d’où son nom.
Cette merveille fleurit à Giverny tout en haut du parking Le Verger, près du musée des impressionnismes. L’arbre intrigue, en ce moment on ne peut pas le rater. Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les plantations du musée des impressionnismes, le chef-jardinier Emmanuel Besnard, passionné et passionnant, propose chaque mois une visite commentée des jardins du musée. La prochaine aura lieu le vendredi 21 juillet de 16h30 à 17h30. Cela ne coûte que 5,50 euros et c’est très très bien.
Magnolia de Soulange
Ses fleur énormes d’une belle couleur rose nacré donnent un attrait irrésistible au magnolia de Soulange. C’est en ce moment qu’il se manifeste dans toute sa grâce, à l’avant-garde du printemps. On l’oubliera plus tard, quand son feuillage vernissé, trop épais pour rendre son ombre agréable, aura pris le relais. Mais pour l’instant il magnifie les parcs et jardins publics, où bien peu de plantes sont en mesure de lui voler la vedette.
A Giverny, la fondation Monet n’a pas encore ouvert ses portes, mais par chance, c’est de la rue qu’on observe le mieux le magnolia soulangeana, alias magnolia de Chine, qui est planté à côté du deuxième atelier.
Sa floraison commence à peine. Gageons qu’elle sera encore au top dans huit jours, pour l’ouverture au public des jardins de Monet.
Les tilleuls de Monet
Le peintre et sa famille adoraient ce coin ombragé proche de la maison. Ils installaient les meubles en rotin sur ce qui est maintenant un bout de pelouse, à l’époque une allée sablée. Plusieurs photos les montre à cet endroit en compagnie d’invités, notamment le marchand Paul Durand-Ruel.
Super pouvoir
Si chacun de nous avait droit à un super pouvoir, lequel choisiriez-vous ? Je ne parle pas de pouvoirs de super-héros comme voler dans les airs. Aimeriez-vous entendre dans votre tête des symphonies inédites, voir et percevoir davantage comme Monet, avoir une mémoire infaillible des noms et des visages, diagnostiquer les maladies dont souffrent les patients et que personne n'a su déterminer ? Ou encore trouver en quelques instants des dizaines de trèfles à quatre feuilles ?
Gleditsia
Après un hiver doux, le soleil des derniers jours a convaincu la nature que le printemps est revenu. L’herbe pousse, les arbres bourgeonnent, les premières fleurs s’ouvrent, cloches dansantes des jonquilles, corolles roses des camélias.
Plutôt qu’à la mi-mai, le jardin de Monet pourrait bien avoir l’aspect de cette photo dès la fin avril, quand la glycine embaume, que les myosotis tapissent les bordures et que le gleditsia se décide à déplier ses feuilles d’un très joli vert-jaune, comme un éclat de soleil au-dessus de l’eau.
Le gleditsia, c’est cet arbre qui offre ses branches graphiques au bord du bassin de Giverny. Il s’agit ici de la variété « gleditsia triacanthos sunburst », un cultivar sans épine (inerme). C’est une sage précaution car ses cousins les féviers d’Amérique sauvages ont des piquants longs comme la main.
Dans la vraie vie, je veux dire là où il se sent chez lui, l’Est des Etats-Unis, le Canada, l’Afrique, le gleditsia peut atteindre les 30 mètres de haut. Cela paraît difficile à croire au vu de l’arbrisseau givernois, mais celui-ci n’a peut-être pas dit son dernier mot. Pour voir de belles photos de gleditsia, il faut le chercher sous son nom anglais, Honey Locust. Haut comme un érable, il est impressionnant.
Je n’ai pas remarqué que le petit gleditsia de Giverny produisit déjà des fèves. Peut-être que dans cinquante ans, les visiteurs seront intrigués par de larges gousses contenant des graines et une substance sucrée qui lui vaut son nom anglais un peu bizarre.
Mot à mot, Honey Locust veut dire « Miel Sauterelle ». Il s’agit vraisemblablement d’une allusion à saint Jean-Baptiste, qui, selon l’évangile, survivait dans le désert en mangeant des sauterelles et du miel sauvage. On peut imaginer que les premiers colons qui s’installèrent en Amérique du Nord recherchaient de quoi se nourrir dans leur environnement. Ils eurent l’audace de goûter aux fruits de cette plante inconnue, lui trouvèrent une saveur douce comme le miel, et y virent un aliment providentiel digne d’une référence biblique.
C’est troublant de s’imaginer un instant dans la peau des premiers colons, tenaillés par la peur de mourir de faim, entourés de plantes sans nom, privés soudain de l’expérience accumulée au long des millénaires sur la façon d’utiliser la nature environnante pour subsister. En pensant au gleditsia, on comprend mieux Thanksgiving, la grande fête nord-américaine d’action de grâces pour avoir survécu à la première année de colonie.
J’aimais déjà beaucoup le petit gleditsia de Giverny, connaître la mémoire humaine qui s’attache à lui me le fait apprécier encore davantage…
Quant au nom de gleditsia lui-même, c’est un hommage au botaniste allemand Johann Gottlieb Gleditsch, qui fut directeur du jardin botanique de Berlin au 18e siècle. On lui doit des avancées décisives dans la compréhension de la reproduction sexuée des plantes et la nécessité de la fécondation du pistil par le pollen des étamines.
Dessiner un chêne
Dessiner un arbre, ça vous dit ? C’est ce que propose un panneau installé dans la forêt de Bizy à Vernon, juste en face d’un beau chêne centenaire.
Si vous êtes un artiste né, vous n’aurez pas besoin de cette aide dans le choix du motif, ni des explications détaillées mises à disposition des novices. Mais vous apprécierez peut-être le banc et la surface plane…
Muni d’une feuille et d’un crayon, installons-nous. Il faut, explique l’auteur malheureusement anonyme de ce panneau, prendre le temps de bien observer ce qui caractérise l’arbre, comme ses branches qui serpentent vers le ciel.
Puis on procède à la mise en place du motif, aux retouches, on grise avec des hachures pour figurer des ombres, et enfin on donne du contraste avec un crayon gras. Résultat sympa, n’est-ce pas ? Ca a l’air si simple vu comme ça…
Cette activité fait partie d’un sentier de découverte des arbres de la forêt de Bizy qui permet d’apprendre à reconnaître les différentes essences présentes, plus nombreuses qu’on ne l’imaginerait. C’est une jolie initiative, plus paisible que les activités sportives suggérées tout au long du parcours du coeur.
Dans ces forêts périurbaines, on est dans la nature, bien sûr, mais l’homme a laissé partout sa trace. Les espèces d’arbres ne doivent rien au hasard, les allées pas grand chose aux animaux. Et le « mobilier forestier », bancs, panneaux, agrès, se fait de plus en plus présent.
J’ai reçu il y a quelques jours le dernier ouvrage de Jean-Michel Derex « La Mémoire des forêts », sous-titré « A la découverte des traces de l’activité humaine en forêt à travers les siècles » (éditions Ulmer). J’avais complètement oublié avoir fourni une photo du cénotaphe de Saint-Mauxe pour ce livre…
Au fil des pages, c’est une balade rafraîchissante sous les futaies à la recherche des usages d’autrefois, du charbon de bois aux mâts des navires, des colombages aux poteaux télégraphiques. On braconne, on vénère, on a peur du loup, et même, tout à la fin, on sort ses pinceaux à Barbizon.
Jean-Michel Derex a arrêté son étude dans le passé, au milieu du 20e siècle. Comme son livre donne une furieuse envie de marcher dans la forêt, même en plein mois de décembre, j’ai filé à Bizy à la recherche des traces humaines. Dans cette ancienne forêt de chasse, c’est toujours l’usage de loisir qui domine, revu au goût du jour.
Des peintres au secours de la forêt
Un Chêne au Bas-Bréau, le Bodmer, Claude Monet, 1865, Métropolitan Museum of Art, New York
La forêt de Fontainebleau a été le premier site naturel protégé au monde, et cela grâce en partie à des peintres. Dès 1853, en pleine période de l’école de Barbizon, 624 hectares font l’objet d’une protection pour qu’ils puissent servir de motif aux paysagistes. C’est la « série artistique ».
Jules Janin se flatte d’avoir obtenu cette faveur de Louis-Philippe. Dans le recueil collectif « Fontainebleau, paysages, légendes, souvenirs, fantaisie » le critique raconte que
Déjà une première fois, dans les embarras d’une royauté naissante, le Bas-Bréau fut menacé ! Le roi venait de monter sur le trône que lui donnait la France, et il n’avait pas le temps de songer à ce bouquet de vieux arbres. Tout à coup il apprend (il l’a appris de la voix qui parle aujourd’hui) que le Bas-Bréau allait être livré aux bûcherons. « Ô sire ! lui disions-nous, nous savons que vos heures sont précieuses, que vos veilles sont sans relâche, et cependant accordez-nous une heure. Ecoutez les plaintes du royal Fontainebleau ! (…) Songez aux artistes que vous aimez et qui vous demandent la vie et la grâce de leurs domaines ! »
Et Louis-Philippe : « Que mes artistes se rassurent. Je veux réparer Fontainebleau comme je veux réparer Versailles. Qu’ils fassent des paysages tout à leur aise (…) »
Il était question d’abattre les chênes séculaires du Bas-Bréau, un des coins de la forêt que les peintres paysagistes préféraient, ce qui a suscité la mobilisation des artistes et des écrivains.
Monet n’a que 12 ans en 1853, il va sans dire qu’il n’est pas de ce combat. Ce n’est que bien plus tard, en 1865, qu’il peindra le chêne du Bas Bréau, avec peut-être en tête les portraits d’arbres exécutés au même endroit par Corot en 1832 et Rousseau en 1864.
Fourrure végétale
Gants, écharpe, manteau et bottes fourrées : c’est la tenue qui convient pour venir visiter Giverny en ce drôle de début de printemps qui se prend encore pour l’hiver.
Pour ne pas se laisser surprendre par le petit vent frigorifiant, les plantes aussi s’emmitouflent.
Regardez ce magnolia qui hésite encore à défaire le zip du manteau de fourrure qui protège ses boutons.
Poilus et doux comme une peluche, ils donnent envie de les caresser.
Tout comme les pâquerettes en coussinets, ou les pensées veloutées.
Le printemps est long à venir, et le contact avec la nature nous démange.
Taxodium
C’est comme pour les gens : il y a ceux qu’on aime et dont la mort nous peine, et d’autres qui ne nous sont rien et dont la disparition ne nous fait pas grand chose.
La tempête de lundi a laissé des traces dans le jardin de Monet. Elle a décapité le taxodium, ce majestueux conifère à feuilles caduques qui pousse entre rivière et bassin et se transforme en un flamboyant panache roux en octobre.
L’avis des experts est tombé comme un couperet : l’arbre ne s’en remettra pas, il faut l’abattre. Son voisin le gros liquidambar, trop fragilisé, doit subir le même sort.
Un premier taxodium avait déjà dû être supprimé il y a plusieurs années. On pouvait s’attendre à ce que son compagnon se brise à son tour : la peupleraie n’est plus là pour faire office de coupe-vent. L’arbre n’est pas vieux, quarante ans à peu près, mais le taxodium n’est pas très résistant.
Hier, la tronçonneuse a vrombi, tandis qu’une bonne partie du jardin d’eau était inaccessible au public. De l’autre rive on pouvait voir l’arbre se faire débiter par morceaux.
Le mois prochain le taxodium ne jouera pas sa partition rousse dans le grand concert de l’automne. Son allure d’écureuil ébouriffé va nous manquer, tout comme son tronc puissant qui jaillissait vers les hauteurs. Et ses petites aiguilles d’un vert si tendre en avril.
Je suis moins triste pour le liquidambar, ce qui est certainement injuste. L’automne est la saison où il est en beauté, chacune de ses feuilles se transforme en étoiles de tous les tons de rouge. Mais il y a deux autres liquidambars à côté…
Magnolia
La douceur printanière des derniers jours fait s’ouvrir l’une après l’autre les fleurs les plus précoces, comme les premières étoiles qui s’allument après le coucher du soleil. Chaque jour on peut constater les progrès du printemps. Après les ficaires, les forsythias, les narcisses et les jonquilles, les premiers pissenlits, voici que se mettent à briller les magnolias.
Il y a tant d’espèces de magnolias qu’il n’est pas simple de se retrouver dans la nomenclature. Parmi ceux qu’on voit le plus souvent, on peut distinguer deux constellations, qui gravitent autour du magnolia grandiflora et du magnolia stellata.
Ce latin de jardin est tellement transparent que j’ose à peine insister. Magnolias à grandes fleurs et magnolias étoilés.
Les grandes fleurs du grandiflora ont une apparence étrange, exotique, avec leur forme de tulipe et leurs pétales épais qui ont l’air capables de résister à toutes les agressions, celles des coléoptères pollinisateurs comme celle du froid nocturne, toujours susceptible de surprendre les boutons si pressés de s’ouvrir au sortir de l’hiver. Mais depuis vingt millions d’années que le magnolia est sur terre, on peut supposer qu’il sait ce qu’il fait.
A l’allure altière et singulière du magnolia grandiflora, je préfère l’aspect ébouriffé et bouffon du magnolia stellata.
On dirait des rubans attachés ensemble par un pompon, flottant au vent. Des marottes telles qu’en brandissaient les fous du roi. Les fleurs sont si nombreuses qu’elles s’empilent, se chevauchent et recouvrent totalement les branches, comme sur cet arbre photographié devant l’église de Vernon.
Les premiers visiteurs de Giverny devraient encore profiter de la floraison des magnolias du jardin de Monet. Ils trouveront un grandiflora très imposant derrière le deuxième atelier, visible de la rue, et plusieurs stellata au jardin d’eau. Parmi les arbres qui font la ronde autour du bassin aux nymphéas, ils font partie des rares qui sont déjà passés au vestiaire et ont vêtu leur parure printanière.
Sous l’érable du Japon
C’est une expérience rare que de regarder le feuillage d’un érable du Japon par en-dessous. Le plus souvent, quand nous croisons un acer palmatum, il est en pot à la jardinerie, et si nous le plantons au jardin, il mettra un temps infini à pousser, comme si on avait l’éternité devant soi.
Savourons donc le privilège, à Giverny, de rencontrer un érable vénérable, en provenance directe du pays du soleil levant, qui a si bien l’art de fabriquer des centenaires. Et c’est au soleil levant, ou levé mais pas encore trop haut, qu’il faut le voir, quand les rayons lumineux encore doux font jouer les couleurs de son feuillage dentelé.
C’est fin, c’est délicat, d’un raffinement tout asiatique.
Dès le printemps, au milieu des jeunes feuilles, on voit déjà les samares, toutes petites, d’un rose tendre, des miniatures de graines ailées qui promettent l’automne.
Les visiteurs s’arrêtent invariablement. L’un après l’autre ils se prennent en photo sous l’arbre, la main posée sur le tronc de l’érable, aussi patiné par ce contact répété que les mains d’Aristide Briand.
Trois saules
L’engin n’a pas fait dans le détail. Il a arraché le saule malade, sans trop d’égard pour la berge ni le chemin. Heureusement, il reste encore quelques jours pour remettre le site en état, et replanter un saule à la place du précédent. Car il faut qu’ils soient trois, fidélité à Monet oblige.
C’est la vie des jardins, avec le temps de moins en moins de végétaux datent de l’époque de leur créateur. A l’ouverture de Giverny en 1980, on pouvait voir encore un vénérable pommier du Japon devant la maison, et l’un des trois saules était toujours debout. Il a fallu les remplacer depuis.
Le saule pleureur est un arbre qui pousse vite, mais dont la durée de vie est courte, une règle générale parmi les arbres. Le seul à résister encore est celui du bout du bassin, pour combien de temps ?
Cela rend les arbres d’origine d’autant plus émouvants. Le hêtre pourpre, par exemple, planté par Monet, ou les vieux tilleuls.
Toutefois, Monet a vu ces arbres petits alors que nous les admirons dans leur maturité. Les arbres à croissance lente ont une durée de vie plus longue…
A contrario, Monet a vu et peint ses jeunes saules tels que nous apparaissent aujourd’hui leurs remplaçants.
Entre la fidélité et l’authenticité, on est obligé de choisir, un siècle plus tard. Quand l’authenticité disparaît, on se console par un surcroît de fidélité à l’original. Ce n’est plus aussi vrai, mais c’est plus ressemblant.
Poirier à feuilles de saule
Dans le jardin blanc du musée des impressionnismes de Giverny, deux arbres au feuillage gris argent encadrent le bassin. Leurs feuilles allongées font penser à des saules, en plus duveteux. Mais un examen attentif révèle de petits fruits. Bizarre !
Le jardinier du musée m’a donné la clé de l’énigme. Il s’agit de poiriers à feuilles de saule, autrement dit des Pyrus salicifolia. Une variété décorative d’arbre dont les fruits ne se mangent pas, mais qui offre une floraison blanche en avril et ce beau feuillage rappelant l’olivier.
L’avantage du poirier à feuilles de saule sur l’olivier est d’être beaucoup plus rustique, jusqu’à -20°, de fleurir et d’aimer le calcaire, étant entendu qu’il ne faut pas espérer récolter des olives en Normandie, ce qui met les deux arbres à égalité sur ce plan-là.
Le jardinier, qui connaît les épithètes botaniques sur le bout des doigts, m’a précisé que le nom du pyrus salicifolia se complète de ‘pendula’, c’est-à-dire pleureur. Je n’ai pas trop vu dans le houppier ébouriffé de ceux du musée l’ébauche même d’une quelconque tristesse, mais peut-être sont-ils trop petits encore, pleins d’un joyeux entrain juvénile, et la mélancolie ne les assaillera-t-elle qu’à l’âge adulte.
Si son nom n’a désormais plus de secret, en revanche, la généalogie du poirier à feuilles de saule reste mystérieuse. Existe-t-il à l’état sauvage, ou est-il le fruit d’un croisement provoqué par l’homme ?
Et, plus énigmatique encore, qu’obtiendrait-on si on mariait le poirier à feuilles de saule au saule à feuilles de poirier, Salix pyrifolia, cet arbre qui lui est une sorte d’antonyme et qui pousse au Québec ?
Cornouiller
Les cornouillers sont en fleurs à Giverny. Le jardin de Monet en possède deux, l’un assez petit d’un très joli rose, l’autre, plus développé, d’un blanc de neige.
Le cornouiller n’est pas très commun chez nous, il pousse davantage en Europe de l’Est et au Proche-Orient. Si bien qu’à Giverny, les promeneurs venus de l’Hexagone s’interrogent souvent sur cet arbre à la floraison aussi délicate que spectaculaire, qui leur évoque les magnolias.
En revanche, bien des visiteurs américains des jardins de Monet l’identifient au premier coup d’oeil. Car dans de nombreux États, le cornouiller est un arbre répandu, tout à fait entré dans l’imaginaire collectif.
L’arbre fleurit à Pâques, et ses rameaux couverts d’inflorescences sont traditionnellement associés aux fêtes pascales.
Selon la légende, la croix du Christ aurait été taillée dans du bois de cornouiller. Les cornouillers d’il y a deux mille ans auraient été beaucoup plus imposants qu’aujourd’hui. Mais le Christ aurait fait à l’arbre la promesse de le rendre chétif et tordu de manière à empêcher à tout jamais son usage comme croix.
Et pour couronner le tout et bien enfoncer le clou, la légende raconte que la fleur elle-même rappelle les instruments de la Passion : les quatre pétales évoquent les branches de la croix, tandis que le coeur de la fleur est supposé rappeler la couronne d’épines et les clous.
J’ai bien regardé, mais je ne suis pas trop convaincue. Rien ne vaut une belle passiflore !
Tout auréolé de son halo légendaire, le cornouiller a été hissé au rang d’arbre national en Virginie et au Missouri. Ce qui me rend perplexe : que signifie un arbre national ? Qui décerne cette distinction, et à quoi sert-elle ? Question subsidiaire, quel peut bien être l’arbre national de la France, s’il y en a un ? Forcément le chêne, non ?
Une autre singularité du cornouiller, un arbre décidément bien curieux, c’est son nom. En français, pas de problème : cornouiller semble bien venir de corne, référence à son bois dur comme de la corne.
En anglais, en revanche, l’arbre porte le nom bizarre de dogwood, bois de chien. Les explications fantaisistes ne manquent pas. Celle qui me convainc le plus avance que le nom dérive de dagwood, l’arbre dont on fait les dagues, les poignards, grâce à son bois très dur. Le mot dague étant plus rare que le mot chien, la prononciation a glissé vers dogwood, et le sens s’est perdu.
Platane
Pas la peine de jouer à deviner à qui appartient ce tronc : il a beau porter une tenue de camouflage, tout le monde reconnaît le platane, si courant le long des boulevards et si bienvenu sur les places du Midi à l’heure de l’apéro.
Le platane s’identifie instantanément par son tronc qui pèle avec chic, tandis que ses larges feuilles ombreuses évitent à votre nez d’en faire autant sans aucune classe.
L’écorce qui se détache par petites plaques forme des dessins fascinants. On dirait les courbes de niveau d’une carte d’état-major, une sorte de puzzle mystérieux qui se régénère sans cesse, un nouveau genre pictural tachiste en camaïeu du meilleur goût.
A force qu’on le fréquente le long des trottoirs, le platane bénéficie d’une notoriété hors du commun. Son taux de reconnaissance spontanée ferait pâlir de jalousie les marques en quête d’image. J’ai donc été surprise, lors d’un tout récent cours d’identification des végétaux organisé à l’intention des guides de Normandie, qu’il figure au programme.
C’est que, dès qu’on gratte un peu – et en général ça démange de le faire – on s’aperçoit que la vie du platane n’est pas aussi lisse qu’il y paraît.
Si l’on remonte son arbre généalogique, on découvre que notre platane le plus commun a des parents qui n’étaient pas faits pour se rencontrer : le platanus orientalis, d’une part, et le platanus occidentalis, de l’autre. Le premier pèle, l’autre non.
Le mariage entre l’orient et l’occident s’est déroulé en Espagne il y a fort longtemps. Le faire-part a été égaré, en tout cas la cérémonie remonte à plus de trois siècles. Il en est résulté la souche vigoureuse du platanus hispanica, appelé à une très large descendance.
Notre professeur d’horticulture avait aussi une autre raison pour donner la vedette au platane. La formation se déroulait à Bayeux, une ville qui est fière d’en posséder un magnifique spécimen de la fin du 18e siècle.
Ce platane, un authentique « arbre de la liberté », a été planté par les Révolutionnaires sur une place derrière la cathédrale. Les sans-culottes ont eu un peu de mal à l’acclimater, les deux premières tentatives ont échoué. Enfin, en 1797, le troisième arbre de la liberté a été le bon. Aujourd’hui, il trône, majestueux, insinuant ses racines sous les murs de la cathédrale voisine fondée au 11e siècle par Guillaume le Conquérant.
Plus de deux siècles, c’est déjà un bel âge, pourtant le platane de Bayeux peut espérer vivre beaucoup plus vieux encore. Certains de ses congénères sont réputés avoir dépassé les mille ans. De quoi concurrencer les cathédrales.
Peuplier
Le nom, déjà, est un mensonge. Le peuplier ne peut pas plier. Il est raide comme la justice. Ce n’est pas son moindre défaut.
La peupleraie qui bouchait l’horizon derrière le jardin d’eau de Monet est en train de disparaître. Certains, bien sûr, y vont de leur larme. » Ça c’est dommage ! » entends-je dire par quelques visiteurs des jardins de Giverny, dépités qu’on puisse abattre un arbre quel qu’il soit.
On peut pleurer la peupleraie, si l’on y tient. Et c’est vrai que cela fait quelque chose de regarder un arbre de trente mètres s’écrouler, vaincu en une minute par le bûcheron. C’est un bois tendre, la tronçonneuse s’y enfonce comme dans du beurre. Mais nous sommes nombreux à nous réjouir de voir la limite du rideau de peupliers reculer de jour en jour.
De l’avis général, il n’aurait pas fallu les planter. Auparavant, le jardin de Monet était bordé d’une belle prairie à vaches et à moutons, comme on en voit non loin de là. Et puis, en 1982, les peupliers ont été installés. Un petit trou à la bêche, un arbrisseau gros comme un balai glissé dedans, et on rebouche. Un geste répété des centaines de fois.
Ils n’avaient pas l’air méchants alors. Mais ça pousse vite, le peuplier, c’est ce qui a fait sa réputation. Vite et haut. En un rien de temps, la peupleraie a pris de l’ampleur, se dressant comme un armée menaçante. Arrivés à maturité, les fûts puissants masquent la ligne de colline de l’arrière-plan, bien visible sur les tableaux de Monet, ils étendent leur ombre sur le jardin d’eau, et le couvrent d’un tapis de graines duveteuses de plusieurs centimètres d’épaisseur pendant quinze jours au printemps.
Ces raisons vous paraissent bien légères pour prononcer la peine capitale ? Disons alors que ces arbres ont été plantés dans le seul objectif de les abattre, et qu’il est grand temps de le faire avant que leur bois, devenu trop vieux, se dévalorise.
Les bruits de tronçonneuse ont été le fond sonore de la semaine dernière. Aujourd’hui ils s’étaient tus, même si les quatorze hectares de l’exploitation ne sont pas encore dégagés. Les géants s’alignent en bon ordre sur le sol. Que deviendront-ils ? Des meubles, des boites de camembert ?
Charme
Marcher dans les feuilles mortes au mois d’avril, ça fait bizarre. On a désappris depuis six mois leur craquement sous les pieds.
Surpris, on s’interroge : comment se fait-il que ces feuilles ne soient pas encore réduites en poussière ? Un petit coup d’oeil au sol et aux alentours, et la réponse saute aux yeux. Elles viennent juste de tomber.
Certains arbres conservent pudiquement leurs feuilles sèches accrochées à leurs branches pendant tout l’hiver. Ils ne voudraient pas être surpris tout dénudés !
Les charmes sont de ceux-là. Ils n’acceptent de perdre leurs vieilles feuilles que lorsque les nouvelles font leur apparition, à l’ouverture des bourgeons. Pas encore habillés pour l’été, mais au moins, euh, en sous-vêtements.
C’est avec les charmes qu’on fait les charmilles, ces jolies haies qui acceptent bien la taille et ont l’avantage de ne pas devenir transparentes en hiver.
Le charme est le cousin du hêtre, ou peut-être même son frère tant ils se ressemblent. Il y a pourtant un moyen simple de les distinguer dès qu’ils ont des feuilles.
C’est l’un de ces trucs que l’on apprend en rosissant, tout jeune, dans les sorties nature, et qu’on n’oubliera plus. « Le charme d’Adam, c’est d’hêtre à poil ». La feuille de charme est dentée, celle du hêtre présente des poils sur les bords.
Décidément, pas moyen de respecter la pudeur des arbres !
Bouleau
Je peux bien vous le dire puisqu’on est entre nous : j’adore que les clients m’apprennent des trucs. Les Thaïlandais savent tout sur les bambous, les Australiens sur les agapanthes. Hier mes visiteurs venaient de Scandinavie, et cette famille de Suédois m’en a dit long sur une petite boîte en bois qui décore la cuisine de Monet. A sa forme caractéristique et à ses peintures polychromes, ils l’ont immédiatement repérée comme de l’artisanat de leur pays.
Au temps de Monet, Suède et Norvège étaient unies. Ces boîtes se trouvaient couramment dans tout le pays. Elles servaient à transporter non seulement du beurre, comme je l’avais lu à propos de celle de Monet, mais aussi toutes sortes de denrées. Il en existait de toutes tailles, j’imagine que Monet en a rapporté une petite en souvenir de son voyage en Norvège. Il avait dû la trouver curieuse. A moins que ce soit un cadeau de la part de Norvégiens.
Aujourd’hui une autre famille de Suédois m’a fait voyager encore davantage. Arrivés à la porte du grand atelier de Monet, ils se sont exclamés devant un bouleau qui pousse là et dont l’écorce blanche se détache magnifiquement sur la tenture sombre du lierre et du prunus à l’arrière-plan.
Ce n’était pas ce contraste visuel qui les étonnait, mais la présence en elle-même d’un bouleau en notre pays de chênes et de charmes.
Le bouleau est typique des hautes latitudes. Il en existe, m’ont-ils dit, de très nombreuses espèces, la plupart avec des feuilles en forme de coeur. Pour leurs yeux de spécialistes, celui de Monet est une espèce moins courante à feuilles étoilées qui en fait un bel arbre d’ornement.
Mes clients suédois m’ont détaillé tout ce qu’on peut fabriquer en bois de bouleau, un beau bois clair qui convient à la fabrication de meubles et de parquets mais pas à la pâte à papier. L’espace d’un instant je me suis envolée dans les scieries de Suède, ça sentait le bois frais découpé, les grandes lames criaient en fendant les grumes.
Je ne verrai plus jamais ce bouleau de la même façon.
Ifs taillés
Le travail de jardinier municipal a des aspects ingrats, par exemple les petits bouts de pelouses tarabiscotés et très en pente qu’il faut tondre, ou les sempiternels arrosages de potées. Mais il en est d’autres de plus gratifiants. La réalisation d’un ensemble spectaculaire, par exemple.
Depuis quand ces ifs taillés montent-ils la garde devant la mairie de Saint-Marcel, la petite voisine de Vernon ? Est-ce le créateur de cette rangée méticuleusement taillée qui l’entretient aujourd’hui, ou son successeur au poste, héritier de cette fantaisie arboricole ?
Si on a l’humeur belliqueuse on peut y voir une armée de fantassins prêts à partir à l’assaut.
Mais la tête arrondie de ces ifs me fait plutôt penser aux Barbapapas, les héros de l’Île aux Enfants.
Peut-être que c’est un camouflage et que la nuit venue…
Frêne et sumac
Monet aimait faire se rencontrer dans son jardin des plantes aux affinités de couleur ou de forme. Ces feuillages, par exemple, dans le jardin d’eau. A première vue on dirait le même arbre. Même vert, mêmes feuilles composées. Mais à part cette coïncidence ces deux-là n’ont pas grand chose en commun.
Permettez-moi de faire les présentations. En haut voici le frêne, un arbre majestueux de nos régions. En bas, le sumac de Virginie, originaire d’Amérique du Nord, de taille plus modeste.
Qui a copié sur l’autre ? Qui s’est dit le premier tiens, je pourrais installer des mini-feuilles le long d’une tige comme des chambres le long d’un couloir, ce sera plus commode pour la distribution de sève ?
Peut-être qu’ils ont eu la même idée en toute indépendance, sans imaginer que cela existait déjà ailleurs sur la planète. Peut-être que les mêmes problèmes n’ont qu’un nombre limité de façons d’être résolus, que les mêmes besoins conduisent à un nombre restreint de réponses.
L’histoire humaine est pleine de ces coïncidences. A propos de l’invention de l’aviation, par exemple. Pour les Français, le papa du vol d’un plus lourd que l’air s’appelle Clément Ader. Pour les Américains, pas d’hésitation, ce sont les frères Wright qui ont inventé l’avion.
Erythrine
Si vous deviez trouver un nom à cette plante, comment la nommeriez-vous ? Ceux qui se sont posé la question avant nous l’ont baptisée Erythrine crista galli, nom botanique où Erythrine dérive du mot grec qui veut dire rouge, et crista galli signifie crête de coq.
Rouge c’est rouge ! La plante porte aussi le joli nom d’arbre corail. D’autres comparent ses fleurs à des… pinces de homard. Bien vu !
L’Erythrine est originaire d’Amérique du Sud où elle est capable de faire de grands arbres de six à dix mètres de haut.
Chez nous la belle est plus modeste. Gilbert Vahé, le chef-jardinier de la Fondation Monet, la cultive en pot et la garde à l’ombre. Je présume qu’elle ira faire un tour en serre cet hiver, même si elle supporte un peu de gel.
L’Erythrine a un côté inattendu et spectaculaire qui attire sur elle tous les regards. Les visiteurs s’aprochent, se penchent pour déchiffrer l’étiquette… et repartent en faisant la grimace. Erythrine crista galli rouge écarlate ! Dur à lire et encore plus à retenir ! On pourrait pas faire plus simple comme petit nom ?
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