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Faire des scènes
Voici, à l’entrée du jardin d’eau de Monet, une scène très réussie : des hémérocalles doubles aux deux tons d’orange se marient à un hydrangea serrata dont les étamines deviennent très bleues pendant quelques jours. De l’autre côté du Ru se dressent les bambous au feuillage si particulier, au-dessus d’un jupon d’hémérocalles défleuries.
Je parle de scène, comme au théâtre, parce qu’on dirait que les végétaux sont des personnages qui se donnent la réplique et ont besoin mutuellement de la présence de l’autre. Peut-être, dans le jardin de Giverny, le terme de tableau serait-il plus approprié, encore qu’il serait plus statique, et prêterait sans doute à confusion avec les vrais tableaux, les peintures de Monet.
Le temps des nymphéas
Chez Monet, dans son jardin de Giverny, les nénuphars violets se sont enfin ouverts. Les voyez-vous dans l’ilot du premier plan ?
Quelle que soit leur couleur, ils ne craignent pas la pluie.
Sur les berges, la balsamine balance ses petites fleurs crochues.
Cosmos blancs et persicaire, grâce et légèreté.
Fleurs d’été dans le clos normand
Cette étrange beauté est une ismène, dite aussi lis araignée. C’est une bulbeuse venue des Andes qui, en plus d’attirer le regard, est parfumée. Ismène sonne comme un prénom, et c’en est un : c’est la soeur d’Antigone.
L’ammi élevé, ou Ammi majus, est une belle ombellifère de la famille du céleri, qui donne un aspect naturel et champêtre à un massif.
Voici les clochettes violettes de la cerinthe, et ses belles feuilles ombrées de violet.
Et pour finir la scaevola, dite fleur éventail, dans sa version blanche et jaune.
L’éclat de juin à Giverny
En ce moment, le grand massif du bas du jardin de Monet a un aspect des plus impressionnistes, avec ses nombreuses touches de rouge coquelicot. A y regarder de plus près, on s’aperçoit que c’est une broderie qui compte non seulement les fameux coquelicots, mais aussi des dahlias de formes diverses aux coloris rouges et jaunes, des lis, des rudbeckias, des bidens, des pétunias, des roses d’Inde, etc, etc, etc.
Les delphiniums d’un bleu intense s’élancent près des rosiers en arbres.
Haut de 2 mètres environ, ces rosiers pleureurs au charme fou se parent de centaines de petites roses. Les plus tardives sont encore au début de leur floraison. Monet cultivait de tels rosiers, grâce aux soins experts de son chef-jardinier Félix Breuil.
Partout, les hémérocalles saluent le début de l’été, émergeant enfin en corolles orange au-dessus de leurs belles feuilles en ruban.
Des soleils à l’infini
A Giverny, la plaine des Ajoux est couverte de milliers de fleurs de tournesols en plein éclat. Certains ont l’air de sourire.
Du parking de la Prairie jusqu’à la Seine, ce n’est qu’une étendue jaune.
Les cyclistes qui utilisent la véloroute pédalent au milieu de ces champs éclatants de couleur. Belle entrée en matière !
On pense à Van Gogh, bien sûr, en oubliant que les tournesols ont aussi inspiré Claude Monet.
Massif rose à la Giverny
Ce massif rose très raffiné de Giverny se trouve devant la maison à gauche, au pied de la fenêtre du premier atelier. Les fleurs cascadent des grandes aux petites, et s’arrêtent devant vos pieds en une écume mousseuse faite d’oeillet, diascia, laurentia, pétunia, héliotrope, phlox, gomphrena, cuphea, zinnia, scaevola, asarine et certainement encore bien d’autres que je n’ai pas repérées…
L’été des dahlias
Les dahlias sont en fleur à Giverny, et ne cessent de nous étonner par leurs couleurs et leurs formes chaque année plus extraordinaires. Dahlia dentelle, pompon, décoratif, balle, cactus, les genres de manquent pas et sont parfois si différents qu’on a du mal à croire qu’il s’agit de la même espèce.
Les jardiniers les mêlent à beaucoup d’autres fleurs, ici des mufliers, sauges, asters et glaïeuls dans un massif plutôt violet, de façon à profiter au mieux de leurs couleurs sans qu’ils ne volent la vedette aux autres.
Fleurettes violettes
En été, les massifs de Giverny scintillent de milliers de petites fleurs plantées au pied des grandes. Les visiteurs des jardins de Monet admirent les énormes dahlias, les gigantesques tournesols. S’ils pensent à baisser les yeux, surprise ! un monde tout en finesse se dévoile.
Des fleurettes d’une même gamme de couleur tapissent le sol. Plantées serrées et très mélangées, elles chatoient comme autant de touches de couleur.
Le tableau floral de ce coin de massif mêle le rose nervuré de mini zinnias au coeur d’or, les touffes moussues des agératums, les étoiles délicates des laurentias, les pompons vibrants des gomphrénas, les minuscules touches de bleu des browallias, les couronnes des petites verveines. Des statices et des sauges bicolores accentuent l’impression de touches de peinture. Des pétunias, qui paraissent gros à côté de ces fleurettes minuscules, soulignent la petitesse de leurs voisines.
Avez-vous déjà vu cette façon de planter ailleurs qu’à Giverny ?
Regarder les fleurs s’ouvrir
On pourrait, si l’on en avait la patience, prendre le temps d’observer les fleurs en vrai, dans les jardins. Pour une raison obscure, pourtant, nous ne leur accordons qu’un regard rapide.
En visite à Giverny, nous sommes occupés par mille pensées : « Quelle belle fleur comment s’appelle-t-elle il faut que je la prenne en photo elle est trop belle où sont passés les autres qu’est-ce qu’il fait chaud aujourd’hui quel monde c’est marrant son T-shirt »… Pour voir vraiment les fleurs il faut s’apaiser, se fondre dans leur rythme à elles. C’est plus spontané devant une photo.
Notre oeil aime les couleurs et les formes, elles sont son aliment. Devant une photo de fleurs il se délecte. Il se promène longuement, il enregistre enfin les détails.
Prenez cet hydrangéa par exemple, qui s’épanouit près du bassin aux Nymphéas de Claude Monet. Dans le jardin, j’avais été séduite par le contraste de son rose sur le feuillage vert, la grâce de ses fleurs périphériques, la légèreté de ses fleurs fertiles. Mais c’est en m’attardant sur la photo que j’ai remarqué ce petit point au milieu des pétales, comme un bouton dans un canapé Chesterfield.
Encore quelques secondes et j’ai vu que certains étaient fermés et d’autres ouverts. Et puis j’ai remarqué que les fleurs du centre étaient identiques, parfois fermées, parfois largement ouvertes pour faire jaillir leurs étamines à la façon de pin-ups bombant le torse.
A observer les différents stades de développement des fleurs, le passage du temps devient tangible. On sent un mouvement, pas assez rapide pour qu’on le perçoive à l’oeil nu, mais suffisamment pour que l’aspect de la fleur ait changé la prochaine fois qu’on s’arrêtera devant elle, ce soir, demain, la semaine prochaine.
Avec l’été, le temps s’allonge et s’étire comme un chat. Profitons-en ! Je vous souhaite de belles flâneries dans les jardins, à regarder les fleurs s’ouvrir.
Pélargoniums roses et rouges
Devant la maison de Claude Monet, les massifs de pélargoniums font un tapis de couleurs éclatantes. L’effet est signé Monet : il associait les géraniums rouges et roses, une photo couleur l’atteste.
Retour à Giverny
L’été s’avance, avec ses fleurs de plus en plus hautes qui jouent à cache-cache les unes avec les autres. Tout se brouille. On s’immerge dans le végétal, dans la couleur.
Canicule à Giverny
Juin a été chaud à Giverny. Le thermomètre qui affiche 40°, je crois que c'était la première fois que je voyais ça ici. Ce qu'il y a de bien, c'est qu'on sait que ça ne va pas durer très longtemps. Les vagues de chaleur ne s'installent jamais pour des semaines en Normandie.
Arrosage
Une petite photo pour se rafraîchir. Chaleur caniculaire à Giverny en cette fin août, autour de 35 °C. Il faut arroser tous les matins.
Les soleils
A Giverny, l’été met un s à soleil. Celui du ciel s’est montré généreux en juillet, sa chaleur a favorisé l’épanouissement des fleurs estivales petites et grandes.
Les géantes, ce sont les tournesols, des plus simples dont on tire l’huile aux plus doubles, dodus et doux comme des coussins moelleux.
Fin d’été
Déjà la fin de l’été. Ce matin j’ai vu la première feuille de liquidambar tombée sur les nymphéas.
Chaque jour amène son lot de signes. Ce sont, un beau matin, les colchiques qui dardent leurs pousses mauves au milieu du vert des pelouses. Un autre jour, les premiers asters, les plus simples à l’air presque sauvage, qui déploient leurs toutes premières étoiles. Et puis viennent les fleurs couvertes de duvet, les leonotis, les sauges leucanthas. Et timidement, les oiseaux se remettent à chanter.
C’est encore l’été, mais un peu moins qu’avant. Le thermomètre ne fera plus de folies. Dans ses sauts de trampoline entre le jour et la nuit, il rebondit de moins en moins haut. Il fait encore doux mais tiède, l’équinoxe approche, c’est le moment qu’attendaient les fleurs de fin d’été pour entrer en scène.
Comme au sortir de l’hiver, le sortir de l’été a ses éclaireurs, ses plantes qui se hasardent quand il n’est pas encore tout à fait l’heure pour elles. Celles du printemps nous emplissent de joie. Elles annoncent les beaux jours. Mais voir dès la mi-août s’ouvrir le premier hélianthe me pince le coeur. Déjà, déjà ! Retourne te coucher, c’est trop tôt ! Attends octobre !
Je n’ai pas envie de me réjouir de leur audace. Est-ce qu’on saute de joie de voir se dessiner une première ride ?
Dans l’abondance de l’été, tandis que l’orchestre de la nature joue avec brio la grande symphonie des fleurs et des fruits, perce déjà une note, ténue encore, de mélancolie en puissance, de nostalgie à venir.
La gracieuse légèreté des fleurs
Le jardin d’été déploie toute sa beauté à Giverny. Du côté du clos normand, les massifs de fleurs ont si bien poussé que les corolles arrivent à hauteur des yeux. Les jardiniers à l’origine de cette profusion réussissent le tour de force d’allier l’opulence à la légèreté.
On vient du monde entier découvrir ce prodige. C’est un savoir-faire horticole très Monet, très Giverny. Les fleurs sont plantées très serrées, et pourtant tout mousse.
Alors qu’on conseille en général d’associer plusieurs pieds de la même plante pour obtenir plus d’effet, ici c’est le contraire qu’on applique. Les jardiniers prennent soin de varier au maximum les fleurs pour qu’elles ne côtoient pas trop leurs semblables.
Revenues à leur singularité, chacune de ces fleurs s’individualise. Plus de masse dans les massifs, mais un pétillement de tons qui se répondent, de pétales aux formes variées, à des hauteurs différentes.
On peut voir en ce moment tout un chatoiement de fleurs d’été aux couleurs chaudes ou tendres, spectaculaires ou discrètes, éphémères ou durables, cléome, glaïeul, phlox, salicaire, gaura, mauve, lavatère, dahlia simple ou double, sauge, reine-marguerite, rudbeckia, coréopsis, capucine et tant d’autres, dans une variété beaucoup plus grande que la meilleure des jardineries.
Devant tant de splendeur, il suffit de tendre l’oreille dans les allées, et on apprend comment on dit « que c’est beau ! » dans toutes les langues…
Flamboyances d’été
Le printemps avait teinté de mauve et de rose le jardin de Monet, étalant partout ses juliennes et ses pavots. L’été procède autrement. Plutôt qu’un effet de masse, c’est telle ou telle allée qui resplendit soudain, sous l’action de floraisons spectaculaires.
En ce moment, c’est la meilleure période pour voir des lis, des glaïeuls de toutes les couleurs, ou des crocosmias.
Le port du crocosmia évoque une main tendue, paume en l’air, une main de prestidigitateur qui sortirait des bouquets écarlates de nulle part, dans un jaillissement de jet d’eau. Toute cette énergie se marie à Giverny avec des jaunes, en particulier des lysimaques. Même quand le temps est couvert, l’allée des crocosmias flamboie de partout.
A quelques pas, les anthémis discutent avec des rudbéckias. Les hampes des glaïeuls aux couleurs inattendues se penchent gracieusement sur les petites allées. Les premiers soleils s’ouvrent, signe qu’on approche de l’apogée du jardin d’été. Les salicaires et les lychnis font scintiller la grande allée de taches roses, tandis que les capucines s’élancent avec détermination à l’assaut du gravier. Au jardin d’eau, les nymphéas piquent de couronnes pâles la surface de l’étang.
C’est le moment de venir à Giverny, tout autant qu’au printemps ! Ce matin, une dame bouleversée m’a dit en posant la main sur son coeur qu’elle remerciait la mairie de X de lui avoir permis de découvrir un endroit aussi merveilleux. Vous laisser prendre à votre tour par la beauté des jardins de Monet, c’est tout ce que je vous souhaite à vous aussi.
Massif rose
Une joyeuse profusion règne dans le jardin de Monet en pleine gloire !
Dans ce massif rose l’été a fait fleurir des brassées de cosmos, de phlox, de cléomes, de glaïeuls, et puis aussi des sauges, des lavatères, des mauves…
Tout ce beau monde semble semé à la volée et fait l’effet de cheminer dans une prairie fleurie enchantée, aux fleurs magiquement toutes de la même nuance.
On est loin des buis taillés des parterres à la française, des mosaïques de fleurettes.
Ici les belles jouent des coudes pour gagner leur coin de ciel, comme si de la profusion naissait une certaine confusion, un méli-mélo plein de gaieté.
Le soleil fait chanter les couleurs. Des corolles grandes ouvertes se répandent des parfums à rendre folles les abeilles.
Mer de fleurs
C’est peut-être le meilleur moment de l’année pour visiter les jardins de Monet à Giverny, plus éblouissants que jamais : tout est en fleur, les Nymphéas bien sûr, les capucines dans la grande allée, les rosiers remontants, les annuelles d’été éclatantes de couleurs.
Mais curieusement chaque année l’affluence marque le pas au début août.
On trouvera plus facilement un banc libre pour s’asseoir à l’ombre au milieu d’une mer de fleurs.
Giverny en été
Tout comme les visiteuses qui se promènent dans ses allées, le jardin de Monet à Giverny a mis sa robe d’été.
Les fleurs de printemps ont quelque chose de fragile et de frêle. Celles d’été d’apparence plus robuste s’étalent dans une luxuriance et une explosion de couleurs, où les camaïeux de jaunes répondent aux dégradés de violets.
C’est beau, les fleurs d’été. Dans les massifs les couronnes de pétales disposés autour d’un coeur règnent en maître, des zinnias aux hélianthus et aux rudbéckias, en passant par les reines-marguerites, les oeillets d’Inde et les cosmos. Elles alternent avec les fleurs qui s’ouvrent comme de petites bouches, les sauges, les verveines ou les balsamines.
Regarder attentivement une plate-bande givernoise est une leçon de biodiversité. Les jardiniers mêlent tellement de variétés différentes qu’on a tout loisir de s’émerveiller devant l’inventivité de la nature.
Les massifs qui ne dépassaient pas la hauteur du genou au printemps s’étalent maintenant juste sous les yeux. Dans la grande allée, les fleurs se balancent bien au-dessus des têtes, à plus de deux mètres de hauteur. C’est le moment de jouer à cache-cache dans les allées, masqué par les masses de feuillages et de fleurs.
Balsamine
Dans les jardins de Monet, l’heure des plantes géantes est arrivée. Elle marque le deuxième temps de l’été.
Tout le monde n’est pas encore là, il manque encore beaucoup de fleurs à l’appel, les tournesols, les dahlias géants, les hélianthus, mais les balsamines n’ont pas perdu de temps pour pousser à plus de deux mètres de haut.
A jouer comme cela à qui sera la plus grande, elles ne manquent pas d’attirer l’attention des insectes. Vous aurez remarqué avec quelle détermination ce bourdon fonce vers la balsamine.
Un missile pointé vers son objectif.
Un chercheur d’or en pleine ruée vers l’Ouest.
Un fan d’Harry Potter à minuit une le soir de la parution du dernier tome.
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